Négociant, banquier, maître de poste, président du Consistoire israélite de Strasbourg, (I) (★ Fürth près Nuremberg, Bavière, 18.9.1770 d. Strasbourg 31.10.1830).
Fils de Jakob Hirsch Regenspurger (d. 14.10.1780), commerçant à Fürth, et de Hanna Brüll (★ Lichtenfels vers 1750 d. Strasbourg 19.10.1810), qui épousa en secondes noces le 24 mai 1784 à Freistett, Bade, Nephtali Hirtz Medelsheim (Cerf Berr Medelsheim © 2). ∞ I 12.6.1797 Adélaïde Cerf Berr (★ Strasbourg 26.2.1779 d. Strasbourg 8.12.1818), fille de Marx Cerf Berr © 3 (★1757 d. Paris 1817) et d’Ester Boas (★ La Haye, Pays-Bas, 10.2.1757 d. Strasbourg 5.10.1821); 13 enfants, dont 10 survivants. Ratisbonne avait 14 ans à son arrivée en France. C’est sans doute Cerf Berr, son tuteur, qui francisa son nom et employa le jeune homme dans son négoce de fournisseur aux armées, origine probable de cet « amour des chevaux » qu’il manifesta plus tard. Le 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), il fit partie d’un lot de 24 détenus transférés par la Commune de Paris de la prison des Madelonnettes à celle de Saint-Lazare, dont il fut libéré le 19 thermidor suivant (6 août) sur ordre de la Convention; on ignore encore les raisons de cet écrou. Désigné lors de son mariage comme « agent des convois » de fournitures aux armées, il déclara un commerce de tissus que gérait son épouse. Avec ses confrères, il signa une pétition pour améliorer le choix des dates de marché dans Strasbourg où il possédait un pied-à-terre (1802). Jusqu’en 1810, son domicile se situait à Bischheim, mais tous ses enfants sont nés à Strasbourg entre 1798 et 1818. En 1812, il créa la Société Ratisbonne Frères avec son frère Louis © 2. Après le décès de son épouse, il acheta la charge de maître de la poste aux chevaux et exploitait la double ligne Strasbourg-Paris, via Stutzheim et via Ittenheim. En 1823, il fut élu au consistoire israélite de Strasbourg en qualité de membre laïc. A ce titre, il collabora (1823-1825) à la fondation de l’École d’encouragement au travail des israélites, à la tête de laquelle se succédèrent ses fils : Théodore © 3, dont la conversion au catholicisme l’affecta profondément, puis Achille et Alphonse © 4. De 1825 à sa mort, il occupa les fonctions de président du consistoire. Mentionnés dans les annuaires de la ville à partir de 1823 et dans ceux de la Chambre de commerce, les Frères Ratisbonne sont déclarés : banquiers, à la tête du commerce de draps, et inscrits au commerce des productions du pays au titre de la commission et de l’expédition. Ratisbonne est signalé comme détenteur et commissionnaire ayant licence d’entrepôt de vins, en plus de sa charge de maître de poste. En 1816, il est signalé comme agent en chef du chauffage de la Société Maes. Tous deux étaient électeurs, Auguste Ratisbonne à Brumath où il possédait un relais de poste, et Louis Ratisbonne à Strasbourg. Sa tombe subsiste au cimetière de Koenigshoffen à Strasbourg.
Sœur Jean-Marie Chauvin (1997)