Skip to main content

RAPP François-lgnace

Prêtre et vicaire général, (C) (★ Erstein 16.3.1807 † Paris 2.6.1886).

Fils d’Ignace Rapp, boulanger, et de Marie-Anne Kieffer. Un frère religieux, une sœur religieuse. Études au petit séminaire de Strasbourg; il entra en 1828 au Grand Séminaire, puis étudia encore un an à la « Petite Sorbonne », à Molsheim. Ordonné prêtre le 10 juin 1832, il fut successivement vicaire à Munster (juillet 1832) et à Mulhouse (10 août 1832), curé de Riedisheim le 18 mai 1837, où il fit construire l’église paroissiale consacrée le 7 août 1838. Nommé à la cure cantonale de Bouxwiller, Bas-Rhin, le 7 février 1845, il réussit, grâce à son tact à mettre fin aux difficultés liées au simultaneum. En 1851, il accomplit une nouvelle mission délicate en épongeant un scandale financier survenu dans la fabrique de l’église Saint-Georges de Haguenau. Sa réussite lui valut, en 1855, la nomination de vicaire général du diocèse. Il y œuvra avec un talent consommé, ayant la confiance de Mgr Raess © et entretenant de bons rapports avec l’administration préfectorale. Parallèlement, il fut nommé supérieur des religieuses de Notre-Dame, des Dames Réparatrices et des Carmélites. Après l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, il tenta de lutter contre le Kulturkampf, devenant le chef de file de l’opposition du clergé à Bismarck ©, ce qui l’éloigna de la ligne de Mgr Raess, qui pour sa part préférait négocier. Le 19 mars 1873, il fut expulsé d’Alsace par l’administration allemande. Après avoir protesté énergiquement, il dut néanmoins prendre le chemin de l’exil; accueilli dans un premier temps par l’archevêque de Besançon, qui le nomma vicaire général honoraire, puis par l’évêque d’Angers, Mgr Freppel ©, il devint un symbole, celui de l’Alsace opprimée par la Prusse. Le gouvernement français le nomma, en compensation chanoine de Saint-Denis. Il employa son temps à secourir les Alsaciens de Paris et rédigea une Vie de saint Fulrade, abbé de Saint Denis, parue en 1883. Plusieurs de ses demandes de retour en Alsace se heurtèrent au refus poli de l’évêque. Dans son testament, il demanda à être enterré chez les Spiritains à Chevilly, Val-de-Marne, dirigés à l’époque par des Alsaciens. Son journal, publié en partie dans la Revue catholique d’Alsace, 1904, est toujours conservé aux archives de l’archevêché de Strasbourg.

Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 74, 139 ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 34, 35, 38; R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Église catholique en Alsace au XIXe siècle (1802-1870), Strasbourg, 1975 (index); CI. Muller, L’administration temporelle des paroisses Saint-Georges et Saint-Nicolas de Haguenau, Strasbourg, 1981, p. 59-60, 178-179; C. Baechler, Le parti catholique alsacien (1890-1939), Strasbourg, 1981, p. 20-21, 734; Cl. Muller, Églises mixtes du Kochersberg, du Pays de Hanau et de l’Alsace Bossue (1802-1914), Saverne, 1983, p. 38; Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 6266; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg, 1986, (index) ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 351-352 ; Cl. Muller, « Lettres de Mgr Émile Freppel à Mgr André Raess », Archives de l’Église d’Alsace, 49, 1990-1991, p. 127 ; François Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin (1848-1870), Strasbourg, 1993 (index) ; Cl. Muller, « La correspondance de Mgr Raess à Mgr Mathieu (1840-1874) », Archives de l’Église d’Alsace, 51, 1994, p. 241, 242 ; idem, « Mgr Freppel et sa chère Alsace » Catholiques entre Monarchie et République. Mgr Freppel en son temps, Paris, 1995, p. 98.

Claude Muller (1997)