Professeur d’Université, membre de l’Institut, (C) (★ Strasbourg 27.6.1926).
Fils de Léon Rapp, avocat, et de Jeanne Kieffer. ∞ 25.6.1959 à Strasbourg Marie Rose Sutter, fille de Joseph Sutter, inspecteur des impôts, et de Thérèse Wilhelm ; 3 fils. Études secondaires au collège Saint-Étienne (1935-1939), au Gymnase Jean Sturm (1940-1944), au lycée Fustel de Coulanges (1945-1946). Pour échapper à l’incorporation dans la Wehrmacht, il s’est infligé en juin 1943 et en juin 1944 des traitements préjudiciables à sa santé. Études universitaires d’histoire à Strasbourg (1946-1949), à Paris-Sorbonne (1949-1952). Reçu premier au certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire et à l’agrégation d’histoire la même année (1952). Professeur d’histoire au lycée Fustel de Coulanges (1952-1953), pensionnaire de la Fondation Thiers à Paris (1953-1955), attaché au CNRS (1955-1956), assistant d’histoire moderne et contemporaine à l’Université de Strasbourg (1956-1961), chargé d’enseignement d’histoire médiévale à l’Université de Nancy (1961-1965), puis à Strasbourg (1965-1972). Thèse d’État en juin 1972 sous le titre de Réformes et Réformation à Strasbourg. Église et société dans le diocèse de Strasbourg (1450-1525). Professeur titulaire de la chaire d’histoire du Moyen Age de 1973 à 1992, F. Rapp a eu l’occasion de montrer ses talents exceptionnels de chercheur et de pédagogue. Brillant conférencier. L’œuvre écrite, importante, frappe à la fois par son abondance et sa grande diversité. Quoique l’Alsace constitue le champ de recherches privilégiées, elle ouvre de larges perspectives sur l’ensemble de la chrétienté occidentale de la fin du Moyen Âge en attirant plus particulièrement l’attention sur « les expressions de la vie religieuse, les préoccupations pastorales et doctrinales, la ferveur mystique, les maîtres spirituels ». Les analyses pertinentes et pénétrantes d’une société fort complexe font de F. Rapp une autorité scientifique reconnue. Celle-ci a été appréciée par l’Académie des inscriptions et belles Lettres, lorsqu’elle a élu F. Rapp membre correspondant en 1983, puis, membre de plein droit en 1993. Signalons encore qu’il est membre du comité des travaux historiques et scientifiques depuis 1981, qu’il était membre du Comité national du CNRS (1975-1980), du Comité supérieur des corps universitaires (1980-1982), de la commission de l’Académie de Goettingen et du comité de rédaction de la revue Archiv für Reformationsgeschichte. F. Rapp a également représenté l’Université de Strasbourg à plusieurs colloques internationaux à Paris, Lyon, Varsovie, Lublin, Munich et Reims entre autres. En 1983, il avait été membre associé de l’Université de Neuchâtel. Signalons enfin qu’après avoir pris part dans la clandestinité aux activités d’un clan de scouts-routiers il assura de 1945 jusqu’à 1949 au sein du mouvement des Scouts de France les fonctions de chef de troupe (breveté de Chamarande 1946) et de commissaire-éclaireur. Il reprit du service comme commissaire de province des Scouts d’Europe de 1978 à 1985. De 1973 à 1978 Rapp fut également président des Amis du mont Sainte-Odile (section du Club Vosgien). Membre du comité de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace et correspondant de la Commission für Landesgeschichte von Baden-Württemberg.
Distinctions : 1er prix Gobert de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres (1976); prix J. Flach de l’Académie des sciences morales et politiques (1983). Il est membre de l’Académie d’Alsace et membre correspondant des académies de Metz, Nancy et Clermont-Ferrand. Chevalier dans l’ordre national du Mérite (1994), commandeur dans l’ordre des Palmes académiques (1996).
Bibliographie des travaux dans Mélanges offerts à Francis Rapp, Revue d’Alsace, t. 122, 1996, p. 9-18.
Dernières Nouvelles d’Alsace des 22.5.1973, 8.3.1988, 16.5.1990, 31.3.1993 et 4.12.1994; Le Nouvel Alsacien des 24.1. et 21.2.1986; Als des 4.4.1993 et 26.1.1995; Hommage à Francis Rapp à l’occasion de son élection à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Strasbourg, 3.12.1994, 49 p.; Who’s who in France, 1995-1996, p. 1433; J.- M. Mehl, « Francis Rapp, un historien amoureux », Revue d’Alsace, t. 122,1 996, p. 5-8.
† François-Joseph Fuchs (1997)
† Angers 29.3.2020. Chevalier de la Légion d’honneur (2010), commandeur de l’ordre national du Mérite (2016).
« Francis Rapp s’en est allé, emporté par le Covid-19 », Dernières Nouvelles d’Alsace du 29.3.2020.
Philippe Legin (septembre 2021)
