Industriel et auteur de langue allemande et de dialecte, conseiller général, (Pl) (★ Strasbourg 4.6.1808 † Strasbourg 8.3.1896).
Fils de Georges Frédéric Pick, négociant, et de Sophie Amélie Weiler. ∞ 31.3.1838 à Strasbourg Louise Emma Victoire Adèle Reuss. Après avoir fréquenté le Gymnase protestant et le lycée, alors collège royal, Pick fit des études de droit tout en travaillant dans le cabinet d’un notaire. En 1829, il s’associa à son beau-frère, Gustave Goldenberg ©, pour l’exploitation de l’usine de quincaillerie du Zornhoff près de Saverne. Il s’y occupa essentiellement de la partie commerciale. En 1861, Pick se retira à Strasbourg. Il partagea ses loisirs de rentier entre quelques emplois non rétribués, l’étude de la langue anglaise et la rédaction de différents ouvrages littéraires. Auteur également d’un mémoire sur le travail des enfants à l’usine. Membre de 1874 à 1887 du Bezirksrat de la Basse Alsace ainsi que du Landesausschu? de 1882 à 1887. Sur le plan de la littérature régionale, Pick appartient à la génération postromantique des frères Stœber. Il publia des poésies dans le Straßburger Wochenblatt. Sa pièce en 2 actes Der Toile Morgen (1864), rééditée en 1877, est plus une comédie bourgeoise qu’une comédie de mœurs. Les différentes classes sociales y sont caractérisées par la langue dont elles usent. L’extraordinaire succès de ‘s Ys ‘re Mann’s Büechel témoigna en 1873 du renouveau de la littérature dialectale. Lors des élections de 1874, Unseri Reichsdâ-Wahle prit parti pour le candidat autonomiste Ferdinand Schneegans. Quant à Anno 1975 (1875), il constitue, sous les auspices de l’Homme de fer, une ironique projection dans le futur.
Der tolle Morgen, Lustspiel in 2 Aufzügen, Zum Theil in Schriftsprache, zum Theil in Straßburger Mundart, Strasbourg, 1864, 2eéd. complétée, Strasbourg, 1877; Anno 1873. ‘s Ys’re Mann’s Büechel (1.-4. Auflage), Strasbourg, 1873; Unseri Reichsdâ-Wahle. D’r Ys’ re Mann an syni Mitbürjer, Strasbourg, 1874; Anno 1975. E Brief vom Ys’ re an syni Frind, Strasbourg, 1875.
Friedrich Alphons Pick, Elsässer Schatzkästel, Strasbourg, 1877, p. 167-209, 386-388, 450-01, 483, 493; idem, Neues Elsässer Schatzkästel, Strasbourg, 1913, p. 344-348; A. Dietz, « Friedrich Alphons Pick », Erwinia, n° 4, Strasbourg, 1.4.1896, p. 33/4; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 451; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972; J.-M. Gall, « Friedrich Alphons (Frédéric Alphonse) Pick », Le théâtre populaire alsacien au XIXe siècle, Strasbourg, 1974, p. 59-64; idem, « Les lendemains de 1871 dans la littérature dialectale strasbourgeoise », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1975, p. 132-148; idem, « Der Frankfurter Friedensvertrag und seine Auswirkungen in der elsässischen Dialektliteratur », Alemannisches Jahrbuch 1979-1980, Bühl/Baden, 1983, p. 139-166; A. Wackenheim, « Alphonse Pick », La littérature dialectale alsacienne, t. 2, Paris, 1994, p. 63-74.
Jean-Marie Gall (1997)
