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OBERLIN Henri Gottfried

Médecin, pasteur, enseignant (Pl) (★ Strasbourg 11.5.1778 † Waldersbach 15.11.1817). Fils de Jean-Frédéric Oberlin ©. Resté célibataire, il fut, sa vie durant, un fidèle collaborateur et disciple de son père. C’est en quelque sorte en son nom qu’il rendit visite à diverses personnalités, comme Pfeffel ©, Lavater ou l’abbé Grégoire, à l’occasion de ses multiples déplacements en Alsace et en Suisse. Pendant sa jeunesse, Oberlin fit au Ban de la Roche l’apprentissage de métiers manuels, dont celui de relieur. Incorporé en 1798, il servit comme officier de santé dans l’armée française en Helvétie, commandée par Masséna, et noua à cette occasion des relations à Bâle où il fut un temps chirurgien à l’hôpital militaire. Revenu chez lui pour cause de maladie, il reprit ensuite ses études à l’Université de Strasbourg. En mai 1806, il soutint sa thèse de médecine tout en étudiant la théologie, puis dirigea le «Thomanum». Il quitta en 1810 l’Alsace pour Riga, alors capitale de la Livonie, où on lui avait proposé de devenir précepteur des enfants de monsieur de Richter, «gentilhomme de la chambre de l’empereur de Russie». Il retrouva là-bas François Charles de Berckheim, ancien pensionnaire au presbytère de Waldersbach, et fit la connaissance de la belle-mère de son ami, la baronne de Krudener ©, femme de lettres acquise aux idéaux piétistes et familière du tsar Alexandre Ier. De retour en Alsace en 1813, il termina ses études de théologie et fut nommé vicaire de son père de 1814 à 1816. En 1815, la Mission de Bâle avait fait appel à lui pour être son directeur, mais cette proposition fut annulée peu après. Son père l’envoya alors dans le Midi de la France faire une tournée de diffusion de la Bible. Revenu malade au Ban de la Roche, Oberlin se rendit néanmoins encore à Bâle durant l’hiver 1816-1817, puis revint à Waldersbach où il décéda. Le sermon funèbre fut prononcé par son père, alors âgé de 77 ans.
L’intitulé complet de la thèse de médecine d’Oberlin, souvent citée en abrégé Chorographie du Ban de la Roche est le suivant: Propositions géologiques pour servir d’introduction à un ouvrage sur les éléments de la chorographie, avec l’exposé de leur plan, et leur application à la description géognostique, œconomique et médicale du Ban de la Roche. Composé de façon désordonnée, cet ouvrage a cependant le mérite de faire un bilan économique du Ban de la Roche en 1805 et de présenter diverses propositions pour augmenter les ressources de ses habitants, idées qui sont celles que J.-F. Oberlin a essayé de mettre en pratique. C’est tout le programme d’action sociale de son père qui se trouve ainsi décrit dans la thèse d’Oberlin. Il a publié en 1813 à Mitau (aujourd’hui en Lettonie) un ouvrage intitulé Etliche Worte über die Offenbarung Johanniszunächst bestimmt für das Rigische und Pernausche Publikumin Livland und Ehstland. D’après Stoeber, ses amis de Bâle auraient fait imprimer un traité qu’il avait composé et intitulé: Freundliche Erhaltung und brüderliche Aufforderung an alle Bibelgesellschaften zum eifrigen und anhaltenden Gebet umsegensvolle Verbreitung des Wortes Gottes. Il a laissé de nombreux journaux manuscrits, parfois illustrés de ses propres dessins, qui ont un intérêt ethnographique certain, en particulier celui qui relate son voyage de retour de Riga à Strasbourg. Ces documents font partie du fonds Oberlin des Archives municipales de Strasbourg.
D. E. Stoeber, Vie de J.F. Oberlin, Strasbourg, 1831, p.439-459; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, 3836, p.399.
Il ne semble pas exister de portrait de H.-G. Oberlin, mais uniquement des silhouettes: l’une d’elles le représente à l’âge de 15 ans et illustre son livre d’amitié (Archives municipales de Strasbourg), l’autre fait partie des séries représentant l’ensemble de la famille (au Musée Alsacien et au Musée Oberlin).

Malou Schneider (1996)