Préfet (★ Paris 28.3.1888 † Toucy, Yonne, 6.8.1987). Fils de Philippe Jules Édouard, auditeur au Conseil d’État, conseiller d’État, et de Cécile Burchard. ∞ 1.8.1919 Simone Augustine Ribière; 2 enfants. Docteur en droit en 1912. Délégué général du Haut-commissariat de la République en Rhénanie de décembre 1927 à juin 1930, nommé préfet du Haut-Rhin le 11 juillet 1930. Septième à occuper cette fonction depuis 1918, il la quitta huit mois plus tard pour devenir directeur de la Sûreté générale et secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Il fut le premier à rompre l’isolement politique dans lequel la préfecture tenait l’abbé Haegy avec qui il noua de bonnes relations. Malgré les consignes de Paris, il assista, pendant son séjour à Colmar, aux messes dominicales. Unanimement salué par la presse alsacienne à son départ. Nommé préfet honoraire du Haut-Rhin le 6 février 1932, titre, avec celui, postérieur, d’ambassadeur de France, auquel il attacha toujours la plus grande fierté. De janvier à mai 1935, il inaugura les fonctions de secrétaire général de la présidence du Conseil, assurant ainsi la direction générale des services d’Alsace et de Lorraine. Désigné en juin 1940 pour recueillir à Rethondes les conditions d’armistice, il accepta cette mission surtout par attachement à ces deux régions. Il était, en effet, convaincu que l’Allemagne exigerait leur rattachement au Reich et que ses compétences lui permettraient de mieux contrer cette intention supposée. En juillet-août 1940, délégué général du gouvernement dans les territoires occupés, il s’éleva auprès des autorités allemandes contre l’expulsion d’Alsace-Lorraine des Français qui n’en étaient pas originaires. Demanda en vain à Pétain de protester contre les pratiques annexionnistes de l’occupant. Ne parvint pas à obtenir des Allemands la mise en liberté du préfet du Bas-Rhin et du commissaire central de Strasbourg. En décembre 1945, Jacques Fonlupt-Esperaber, député MRP du Haut-Rhin, au nom des élus locaux alsaciens, ne réussit pas à convaincre de Gaulle de le choisir comme «conseiller pour les affaires d’Alsace». Sa carrière ultérieure, qui le mena notamment à la présidence du Conseil constitutionnel de 1959 à 1965, l’éloigna de l’Alsace.
R. Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets, septembre 1870-mai 1982, Paris, 1992; Y. Beauvois, Carrière et engagement politique de l’ambassadeur Léon Noël (1888-1987), thèse de doctorat d’histoire de l’Institut d’études politiques de Paris, soutenance prévue en 1997.
Yves Beauvois (1996)