Professeur d’anatomie et de chirurgie (★ Strasbourg 6.3.1701 † Strasbourg 16.2.1733). Fils aîné d’Henri Nicolaï © et d’Apolline Sebitz. ∞ 11.8.1728 à Strasbourg Christine Salomé Steinheil, fille de Georges Albert Steinheil; après son veuvage, celle-ci épousa le 12 août 1734, Jean Henri Faber, secrétaire du Grand Conseil. Inscrit à la faculté de Philosophie le 3 avril 1714, Nicolaï entreprit des études médicales à partir de 1719. S’étant ensuite immatriculé à Bâle, il y soutint le 22 septembre 1724 une dispute publique: Adversaria medico-botanica. À son retour à Strasbourg, il termina ses études le 25avril 1725 par une dissertation inaugurale: Decas observationum illustrium anatomicarum. Enfin le 16 juillet, il défendit la thèse pour la licence: De directione vasorum pro modificando sanguinis circulatione. Un long périple académique le conduisit vers la quasi-totalité des universités germaniques, puis en Hollande où il fréquenta l’anatomiste Ruysch à Amsterdam, de même que Boerhaave et Albinus à Leyde. En Angleterre, il visita les hôpitaux, les musées et les bibliothèques de Londres et put rendre visite à Newton à Kensington. Lors d’une dernière étape de 17 mois à Paris, il se consacra plus particulièrement aux centres chirurgicaux, fit connaissance avec Georges Mareschal, premier chirurgien du roi, et avec son survivancier Fr. Gigot de la Peyronie et s’initia en oculistique auprès du frère Ch. de Saint-Yves; à la faculté de Médecine, il fréquenta les leçons d’anatomie de Winslow; en botanique, il fut l’élève de Jussieu, en chimie celui de Geoffroy. L’abbé Bignon l’introduisit aux séances de l’Académie royale des Sciences et de celle des Inscriptions. Ayant rejoint Strasbourg au début de 1728, il prit le grade doctoral le 10 juin. S’exerçant à la pratique chirurgicale et en anatomie, il seconda durant deux ans le professeur Jean Saltzmann © durant les dissections et contribua à l’enrichissement des collections des pièces de démonstration. Lorsque son maître échangea sa chaire contre celle de pathologie, Nicolaï fut nommé professeur titulaire en anatomie et en chirurgie le 6 juin 1731 et inaugura ses cours par une leçon inaugurale: De genuino administrationes anatomicas adornandi modo, tenue le 11 septembre 1733. Il s’intéressa spécialement à ses contributions à l’ophtalmoïatrie —alors en expansion— par des cours pratiques et fut le premier à reconnaître l’existence des abcès du sinus frontal, confirmé par l’autopsie. Associé en 1731 à une société académique de Paris instituée sous la protection du comte de Clermont, chargé du décanat durant le semestre d’hiver 1731-1732, il avait été visiteur des collèges Saint-Guillaume et Saint-Marc.
Almae Universitatis Argentoratensis anatomicus Henricus Albertus Nicolai… noticiae corporis humani cupidis, Strasbourg, 30 janvier 1733 (placard); A. Dechambre, Dictionnaire des sciences médicales, 2e série, t.13, Paris, 1879, p.220-221; F. Wieger, Geschichte der Medicin in Strassburg, Strasbourg, 1885, p.63-64; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, I, p.401, II, p.155; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.2, 1910, p.370-371; J. Nordmann, «Henri Albert Nicolai, professeur à Strasbourg», Journal de méd. de Strasbourg, 1976, 7, 9-10, p.457-460.
Théodore Vetter (1996)