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NEEF (NÉEFF, de NÉEFF)

Famille (C) d’administrateurs (fin XVIIe-XVIIIe siècles), sans doute issue de Zillisheim où elle possédait des terres. Donna deux procureurs généraux du roi au Conseil souverain d’Alsace (1711-1774). Plusieurs de ses fils furent des ecclésiastiques distingués.

1. Valentin
Bailli († Altkirch 7.2.1724). ∞ Marie Béatrice Holdt († Altkirch 21.3.1707), fille de Valentin Holdt, doyen du Conseil souverain d’Alsace (1663-1691). Parmi ses enfants: François Joseph (★ Altkirch 1677 † Altkirch 29.5.1742), docteur en théologie, chapelain de la fondation Biegeisen d’Altkirch (1712-1742), François Ignace (★ Altkirch 1679 † Bouxwiller, Bas-Rhin, 5.10.1709), docteur en théologie, chapelain de la susdite fondation, Ève (★ Altkirch 2.9.1697 † Altkirch 1.4.1738), qui ∞ 26.4.1722 à Saint-Morand, Altkirch, Léopold Jacques Joseph Kloeckler de Veldegg et Munchenstein. Il est sans doute identique à Valentin Neff, originaire de Zillisheim, qui étudia, de 1661 à 1663, à l’Université de Fribourg-en-Brisgau. Docteur en droit, avocat au Conseil souverain d’Alsace. Receveur du comté de Ferrette pour le duc Mazarin (v. 1671-1672), bailli de Brunstatt (1675-1681), de Zillisheim (démissionnaire en 1711 et remplacé par François-Laurent Neef © 6, du comté de Montjoie-Hirsingue, de la baronnie de Heimersdorf et de la seigneurie de Bruebach (v. 1691-1714). Était également greffier en chef de la ville d’Altkirch (v. 1685-1700), ainsi que bailli d’Altkirch (1700-1716), baillage dont il était aussi titulaire du département.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 440/2-3, 934/165, 936/109-111; Die Universität Freiburg 1656-1677, p.45; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch, II, Heidelberg, 1905, p.308 (erreur: le mariage Kloeckler-Neef a eu lieu à Altkirch-Saint-Morand); Kammerer, Répertoire du clergé d’Alsace sous l’Ancien Régime 1648-1792, p.237; Chr. Wolff, «Les principales familles alliées aux Scheppelin d’Alsace», Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n°94, 1991, p.466.

2. Valentin
(★ 29.3.1676 † Colmar 24.12.1754, inhumé à Kientzheim). Fils de 1. ∞ Marie Madeleine Scheppelin, fille de Jean François Martin Scheppelin, procureur général du roi au Conseil souverain d’Alsace, et de Marie Madeleine Holdt. Avocat au Conseil souverain d’Alsace, devint bailli du comté de Hanau-Lichtenberg (janvier 1704-juin1711). Promu conseiller du roi en ses conseils, procureur général au Conseil souverain d’Alsace (1711-1754), succédant à son beau-père. Il veilla avec exagération au respect des prérogatives dues à sa charge (Holdt I, p. 37-38). Citons son fils: François Valentin (★ Colmar 1703 † Holtzwihr 1782), docteur en théologie, jésuite, professeur de philosophie à l’Université de Metz (1738-1740), puis à l’Université épiscopale de Strasbourg (1740-1765), enfin curé de Bennwihr, puis de Holtzwihr.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 934/381-382, 951/182-184 et 187-192; Fr. Burckard, Organisation, personnel et rôle du Conseil souverain d’Alsace de 1715 à 1790, thèse de l’École des Chartes, 1951, II, p.500; E. Papirer, Kientzheim en Haute-Alsace, Colmar, p.82; Kammerer, Répertoire du clergé d’Alsace sous l’Ancien Régime 1648-1792, 1982, p.237; Chr. Wolff, «Une famille derobe de la Haute-Alsace: les Scheppelin», Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n°93, 1991, p.420.

3. François Antoine
Bailli (★ où ? 1681 † Altkirch 15.1.1757). Frère de 2. ∞ Marie Jeanne de Clebsattel († Altkirch 5.2.1756), fille de Louis de Clebsattel, écuyer, ancien bailli de la seigneurie de Thann, et de Marie Élisabeth Hug de Winterbach ©; 1 fils: François Antoine (★ Altkirch 27.7.1726 † Thann 3.1.1806), chanoine à Thann, chapelain de la fondation Biegeisen d’Atkirch. Docteur en droit, avocat au Conseil souverain d’Alsace. Bailli des ville et seigneurie d’Altkirch (v. 1716-1757) ainsi que du département d’Altkirch. L’administration du grand-bailli Neef, sa collusion avec le bourgmestre Nansé ©, ont été, à plusieurs reprises, violemment contestées.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 511, 936 173-175; C 1085, 1372, 1373, 1501, 1575; 4 E 9 (inventaire de succession de 1757); Archives départementales du Territoire de Belfort, 21 J 2 (concerne l’administration de la ville d’Altkirch et les nombreuses «brouilleries» régnant entre habitants, bourgeois, magistrats et bailli); A. Pagny-Le Ber, Le Conseil souverain d’Alsace et l’introduction du droit français (1648-1789), thèse de droit, Strasbourg, 1968, II, p.291, n.1; Altkirch au XVIIIe siècle (ouvr. collectif), Altkirch,1992, p.18.

4. Jean Baptiste François Ignace
Bailli (★ 27.11.1709 † après 1789). Fils de 2. ∞ I Catherine Lamy, fille adoptive de Claude Germain, conseiller du roi, commissaire ordinaire des guerres à Strasbourg, et d’Anne George Lamy (Conseil municipal du 13.12.1738). ∞ II Marianne Leclerc (Leclaire), tante du futur général Théodore Leclaire ©. Beau-père d’Étienne Ignace de Salomon ©, second président du Conseil souverain d’Alsace. Avocat au Conseil souverain d’Alsace, bailli et juge de la terre de Hohlandsberg (à partir de 1735), il obtint la charge, nouvellement créée, de prévôt royal des ville et vallée de Munster (1736-1756); dans cette fonction il eut à faire face aux remuants habitants protestants de la vallée que le pouvoir royal cherchait à réduire. Il succéda à son père comme conseiller du roi en ses conseils-procureur général au Conseil souverain d’Alsace (1754-1774). Comme son père, il se montra très jaloux de ses prérogatives. Plusieurs différends l’opposèrent aux conseillers du Conseil souverain (1756, 1765,1769, 1770, 1771): le gouvernement exprima son mécontentement au sujet des chicanes faites par lesdits conseillers au procureur général d’Alsace et le soutint (en 1770 par exemple, en mortifiant les conseillers).
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 940/139-141; 942/113-114; 956/167-168, 489-495 (son CM 1738); Fr. Hecker, Die Stadt und das Thal zu Münster, Munster, 1890, p.145-146; L. Ohl, Geschichte der Stadt Münster und ihrer Abtei im Gregorienthal, Vorbruck-Schirmeck, 1897, p.407-408; Fr. Burckard, Organisation, personnel et rôle du Conseil souverain d’Alsace de 1715 à 1790, thèse de l’École des Chartes, 1951, II, p.500; E. Papirer, Kientzheim en Haute-Alsace, Colmar, p.421-423.

5. François Louis Joseph Morand Ignace
Bailli (★ Altkirch 16.8.1724 † Altkirch26.2.1808). Fils de 3. Célibataire. «Avocat en parlement» , bailli des ville et baronnie d’Altkirch (il succéda à son père et tint l’office jusqu’à la Révolution) ainsi que bailli du département d’Altkirch. En août 1789, il présida le tribunal chargé de réprimer les fauteurs de troubles de l’été révolutionnaire dans la région d’Altkirch. Suppléant, puis juge au tribunal civil d’Altkirch (Consulat, puis Empire); octogénaire et paralytique, ses infirmités l’empêchaient de remplir efficacement ses fonctions.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 836/173-175; 942/357-359, 4 E 9 (inventaire de succession précité); M. Higelin, 1829-1929, Altkirch, Centenaire Pompiers, p.15; F. L’Huillier, Recherches sur l’Alsace napoléonienne, 1947, p.61, 62, 64 (n.7), 185-186; P. Madenspacher, «Aspects de la Révolution en Sundgau», Revue d’Alsace, n°116, 1989-1990, p.64.

6. François Laurent
Bailli (★ Zillisheim ? v. 1682 † Landser 29.2.1760). Sans doute parent de 1. Peut-être fils de Laurent Neef, prévôt de Zillisheim. ∞ lieu et date inconnus Madeleine Geneviève Chagué († après 1760), cousine de Jean Philippe d’Anthès©; plusieurs enfants. Avocat au conseil souverain d’Alsace, bailli de Zillisheim (1711-1733), bailli et juge du comté de Montjoie-Hirsingue (succédant à Valentin Neef © 1, à partir de 1714), bailli et juge de la chaussée d’Huningue (1721-1753), des seigneuries de Hegenheim et Bourgfelden (à partir de 1721), bailli de Steinbrunn-le-Bas et le-Haut ainsi que Luemschwiller (dès 1724), bailli de Carspach, Bendorf, Lutter et Oltingue (1725-1740), bailli de la seigneurie de Hésingue (1725-1733), bailli de Sierentz (à partir de 1727), bailli de Bas-Landser (dès 1733) puis de Haut-Landser(1751-1758).
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 935/223; 936/109-111; 937/223-224, 351-352; 938/19; 939/258-259; 941/189-190; 953/150-151; 954/40-41, 235-236; 956/32-33; 958/532-533; 959/77-78; Th.Walter, Die Grabinschriften des Bezirkes Oberelsass von den ältesten Zeiten bis 1820, p.200; Kammerer, Répertoire du clergé d’Alsace sous l’Ancien Régime 1648-1792, 1982, p.236-237.

7. Louis Frédéric Pantaléon
Avocat au Parlement de Paris, mais également au Conseil souverain d’Alsace (★ 1727 † Landser 22.9.1799). Fils de 6. ∞ I 29.6.1760 à Landser Marie Élisabeth Valentine (de) Scheppelin († 24.12.1763), fille de Jacques Joseph Antoine (de) Scheppelin, conseiller du roi au Conseil souverain d’Alsace et de Marie Jacqueline Wilhelm ∞ II Geneviève Abbé, d’Ensisheim († Landser 13.4.1766); 2 filles. Bailli de la seigneurie de Landser (1758-1772) et de la baronnie de Grand-Huningue. Neef attira l’attention sur lui à plusieurs reprises en particulier en 1769, alors que l’intendant d’Alsace tentait de réformer le cadastre de la province, les baillis de Haute Alsace soutenant des intérêts opposés, il «dit en plaisantant, que pour mettre tout le monde d’accord, il n’y avait qua (sic) porter sur ses sundgoyens, qui avaient de bonnes epaules ce que les autres avaient de trop», propos qui furent répétés dans toute l’Alsace. En 1772, il fit l’objet d’un procès criminel et fut incarcéré à la conciergerie du Conseil souverain en compagnie de F.J. Widerspach, avocat, greffier du bailliage de Landser, et de J.A. Widerspach, procureur au dit bailliage: Neef fut condamné à s’abstenir de ses fonctions de bailli pendant trois ans et à payer 3000 livres d’aumônes aux pauvres du bailliage de Landser. Sa carrière était brisée. Il vécut dès lors comme avocat à Landser. Il s’intéressait aussi directement à l’agriculture, possédant entre autres un troupeau d’ovins estimé à plus de 300 têtes. Ses déboires comme bailli le firent-ils pencher en faveur de la Révolution? En tout cas, il prit partie pour le mouvement. Officier municipal à Landser (1791), il fut, la même année, brocardé en compagnie de Hell©. Électeur du district d’Altkirch. Il obtint de Hérault les fonctions de commissaire civil à l’effet de diriger l’armée révolutionnaire dans le Haut-Rhin (frimaire an II). Pendant la période révolutionnaire, il est qualifié soit d’agriculteur (ans II, III, etc.), soit d’homme de loi (1799).
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 667/40-41; 942/181; 944/39-40; 959/77-78; E dépôt 40 (carton 3, Landser, registre 1788-1792), 44 (cartons9 et 22); M. Wisselmann, Landser en marche vers la Révolution, Landser, 1990, p.12, 22; J.-M. Boehler, La paysannerie de la plaine d’Alsace, Strasbourg, 2eédition, 1995, t.III, p.2289.

Patrick Madenspacher (1996)