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NÉEL Louis Eugène Félix

Physicien (★ Lyon 3e 22.11.1904 † Brive-la-Gaillarde, Corrèze, 17.11.2000). Fils de Louis Néel, directeur de l’Enregistrement, et de Marie-Antoinette Hartmayer. ∞ 15.9.1931 Hélène Hourticq, professeur; 3 enfants. Néel fut admis à l’École normale supérieure en 1924. Reçu premier à l’agrégation de Sciences physiques en 1928, déjà spécialiste du magnétisme, il fut nommé assistant à la faculté des Sciences de Strasbourg et y commença sa carrière de chercheur au laboratoire de Pierre Weiss ©. Ses travaux passèrent du cadre de la physique classique dans celui, de la physique quantique. Il soutint en 1932 sa thèse de doctorat Influence des fonctions du champ moléculaire sur les propriétés magnétiques des corps. Maître de conférences en 1934, il fut nommé professeur de physique générale à la faculté des Sciences de Strasbourg en 1937. Mobilisé en 1939 dans la Marine, il fut promu capitaine de corvette et dirigea le service de protection des navires contre les mines magnétiques. Démobilisé à Alger, il arriva à Clermont-Ferrand pour rejoindre l’université repliée. En mauvais termes avec le doyen André Danjon © et certains de ses collègues physiciens, il chercha à réaliser son projet de changer d’université, mûri de longue date. Il obtint en octobre 1940 sa mise à la disposition de l’Institut polytechnique de Grenoble tout en continuant à dépendre administrativement et financièrement de Strasbourg. Il y fut accompagné par son chef de travaux, Robert Forrer ©, et son assistant, Louis Weil © (révoqué quelques jours plus tard en vertu du statut des juifs). Ce n’est qu’en juin 1945 que Louis Néel fut muté à la faculté des Sciences de Grenoble. Il y accomplit le reste de sa carrière universitaire (jusqu’à sa retraite en 1976) et scientifique et contribua à y implanter le synchrotron, précédemment attribué à Strasbourg. Académie des Sciences (1953), médaille d’or du CNRS (1965), prix Nobel de Physique (1970) pour ses recherches et découvertes fondamentales «concernant l’antiferro- magnétisme et le ferromagnétisme qui ont des applications importantes dans la physique de l’état solide», Légion d’honneur (1940), (grand-croix en 1974), grand-croix de l’ordre du Mérite, croix de Guerre 1939-1945. Commandeur des Palmes Académiques.
200 publications sur le ferromagnétisme, le ferrimagnétisme et l’antiferromagnétisme; Cent ans de physique, Paris, 1991.
R. Burgun, «Les prix Nobel et l’Alsace», Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1975, p.174-176 (photo); Who’s who in France, 1992, p.1237-1238; I. Lévy, Le Dictionnaire des Prix Nobel, 1996, p.267; Dernières Nouvelles d’Alsace du 22.11.2000; Who’s Who in France, XXe siècle, Levallois-Perret, 2001, p.1488-1489; Le Second Siècle de l’Institut de France 1895-1995, II, Paris, 2001, p.1064-1065.
† René Burgun et Léon Strauss (2006)