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MEYER Antoine Joseph Marie, en religion Père Augustin

Prêtre capucin, prédicateur, résistant, (C) (★ Riedwihr 12.6.1898 † lieu inconnu 7 ou 8.4.1945).

Fils de Jacques Meyer et d’Élisabeth Mertz. Obere Realschule à Colmar, école des missions des Capucins à Strasbourg-Koenigshoffen. Mobilisé dans l’armée allemande en 1917. Instruction en Pologne et Russie. Engagé sur le front Ardennes-Flandres le 9 juillet 1918, prisonnier de guerre le 15 septembre 1918. Capucin à Sigolsheim le 4 avril 1919, prêtre à Nantes en 1924. De 1926 à 1932, surveillant à l’école des missions de Koenigshoffen, et de 1932 à 1939, prédicateur de missions à Sigolsheim et Bitche, Moselle. En 1938, première mobilisation aux services auxiliaires à Bitche-Camp ; nommé caporal pour avoir fait preuve d’autorité en réussissant à étouffer des foyers de révolte et de contestation parmi les mobilisés de son unité. En août 1939, seconde mobilisation comme téléphoniste à la garnison de Bitche. Aumônier général, sous les ordres directs du commandant de la place, de tous les malades, réfugiés et évacués Alsaciens-Lorrains à Cognac. Revenu à Bitche en 1940, il fut expulsé en juin 1941 avec tous ses confrères par le Gauleiter. Étant retourné à Cognac, il participa à la résistance allant jusqu’à fabriquer de fausses pièces d’identité pour éviter aux jeunes le Service du travail obligatoire (STO). Il fut arrêté le 28 décembre 1943 par la Gestapo et emprisonné à Angoulême (28 décembre 1943-7 avril 1944), à Poitiers (7 avril 1944-18 mai 1944), à Compiègne (18 mai 1944-4 juin 1944). Transfert avec 2.500 prisonniers au camp de Neuengamme. Soumis à des travaux de terrassement très durs à Neuengamme. Les prêtres étaient groupés dans un commando à part pour soustraire les prisonniers à leur influence. Le Père Augustin se fit passer pour un enseignant afin de rester avec eux, devint interprète, puis le porte-parole de ses codétenus français au prix de multiples brimades qui lui firent perdre l’œil droit. En juillet 1944, transport à Wattenstedt, aux Herrmann-Goering-Stahlwerke, où il travailla de longues heures durant à la chaîne. Le 6 avril 1945, Wattenstedt fut évacué devant l’avance américaine. Le Père Augustin, déjà très affaibli, dut endurer le voyage en wagons découverts. Un soir, dans une gare inconnue, il mourut piétiné sous les sandales de bois de ses codétenus russes, excités à la vue de leur maigre pitance, des choux-raves crus. Lors d’un arrêt en pleine campagne, entre Wittenberg et Hagenow, il fut enterré le 8 avril 1945 avec d’autres morts en bordure de la voie ferrée. « Si je ne devais plus revenir, surtout que personne ne me venge » (sa toute dernière lettre du 3 juin 1944). Honneurs à titre posthume: Médaille militaire, croix de Guerre avec palme, médaille de la Résistance, décernée le 29 avril 1963 par P. Demange ©, préfet du Bas-Rhin et codétenu à Neuengamme.

Archives provinciales des Capucins de Strasbourg- Koenigshoffen; Nouveau Rhin Français du 27. 11. 1945; Le Nouvel Alsacien des 9. et 10. 12. 1945, 9. et 11. 5. 1954; Dernières Nouvelles d’Alsace du 9. 5. 1954; Honneur et Patrie du 13. 5. 1954; L’Alsace, avril 1985 (plusieurs articles).

† Paul Linck (1995)