Prêtre, premier supérieur des Sœurs de Ribeauvillé (★ Ribeauvillé 11.10.1768 † Bergheim 22.7.1819).
Fils de Jean Jacques Mertian, tanneur et propriétaire, et de Marie Anne Fels. Frère d’Ignace Mertian ©. Après des études au collège de Colmar dirigé par l’abbé Fels, il s’inscrivit à l’Université de Strasbourg pour y étudier la philosophie et la théologie. En 1800, il se rendit à Paris pour aider ses deux plus jeunes frères Bernard et Louis Mertian © à fonder une maison de commerce, puis une fabrique. L’entreprise des frères étant assurée, il revint un moment en Alsace, puis s’installa à Mayence pour reprendre des études de théologie le 1er novembre 1810. Il fit alors partie de « l’école de Mayence » avec Liebermann ©, Raess © et Colmar ©, laquelle critiqua en partie Saurine ©. Ordonné prêtre en 1812, à l’âge de 44 ans, il fut aussitôt nommé chanoine honoraire et curé de Contwig, Palatinat. S’intéressant aux questions d’éducation, il participa à la création d’un pensionnat de jeunes filles à Deux-Ponts, mais le rattachement du Palatinat à la Bavière et la création du diocèse de Spire détaché de celui de Mayence compromirent le projet. Il revint alors en Alsace, succédant à l’abbé Munschina à la tête de la Congrégation des Sœurs de Ribeauvillé en 1817. Il s’attacha à l’asseoir et à éliminer les défauts d’une croissance trop rapide, introduisant une austérité assez mal perçue. Un rapport du 10 mars 1818 qu’il rédigea évoquait « l’ivresse d’amour propre des sœurs » et critiquait les curés qui considéraient la sœur comme une domestique. En 1819, il acheta l’ancien couvent des Augustins de Ribeauvillé, qui fut désormais la maison-mère de la congrégation. Dans le même temps, il chercha à s’occuper des premiers Frères de la Doctrine chrétienne. Après un voyage à Paris, il se rendit chez son frère Ignace © à Bergheim, où il décéda subitement.
I. Beuchot, « L’abbé Maimbourg et les sœurs de Ribeauvillé », Revue d’Alsace, 1902, p. 80-104, 187-199; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 277; R Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle (1815-1830), III, Strasbourg, 1960, p. 97-100; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 5060; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg, 1986, p. 77, 223, 398- 401, 597 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 296.
Claude Muller (1995)
