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MERTIAN Ignace

Prêtre, deuxième supérieur des Sœurs de Ribeauvillé (★ Ribeauvillé 26.3.1766 † Ribeauvillé 10.4.1843).

Fils de Jean Jacques Mertian, tanneur et propriétaire, et de Marie Anne Fels. Frère de Bruno Mertian ©. Destiné à l’origine à reprendre l’exploitation familiale, il obtint néanmoins la permission d’aller étudier à Colmar au collège dirigé par son oncle l’abbé Fels. À la fin de ses études, il se décida pour l’état ecclésiastique: le 1er décembre 1786, il se fit inscrire avec son frère Bruno © 2 à l’Université catholique de Strasbourg. Ordonné à la veille de la Révolution, il pensa d’abord prêter le serment, puis se rétracta et s’exila en 1792, passant quelques mois à Augsbourg où il se fit publiciste. Après un court arrêt à Graz, Autriche, il s’établit à Breslau (Wroclaw), où il publia des traductions d’ouvrages français et composa des œuvres de piété. À la réorganisation du diocèse de Strasbourg, il devint vicaire à Ribeauvillé en 1802, curé de Hunawihr en 1806, de Zellenberg en 1808, de Bergheim en 1814, où il poursuivit l’œuvre commencée par son cousin Louis Mertian © 8, restaurant à ses propres frais l’église. Désigné le 1er août 1819, dix jours après la mort de son frère Bruno, supérieur des Sœurs de Ribeauvillé, il acheva sans heurts son œuvre de réforme, complétant la structure religieuse de la congrégation par de nouveaux statuts élaborés en 1824 et approuvés par Tharin ©, élaborant un plan d’études primaires destiné aux écoles de filles tenues par les sœurs, composant des livres de classe depuis les abécédaires français et allemands jusqu’aux extraits de l’histoire de France en passant par les livres de lectures progressifs. Bénéficiant de l’appui de l’évêque de Croy © qui lui proposa de participer à des missions, il envisagea aussi de fonder une congrégation parallèle de frères pour l’instruction des garçons, cédée en partie à Chaminade en 1826, réorganisée en partie par Eugène Mertian © 9. Nommé chanoine honoraire le 22 décembre 1820, membre du Conseil épiscopal le 17 septembre 1832 sous Mgr Le Pappe de Trévern ©, il distribua par testament sa fortune considérable à sa congrégation et à d’autres maisons religieuses.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 278 ; P. Lorson, Les sœurs de Ribeauvillé, Colmar, 1946, p. 31-37 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 5069 ; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg, 1986, p. 34, 401-402, 417, 420, 429, 434-435, 505, 537-538 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 295.

Claude Muller (1995)