Juriste et diplomate (★ deuxième moitié du XVe s. † entre le 16.7.1512 et le 25.1.1515).
Fils de Johann Merswin, attesté comme vassal autrichien en 1447 et comme stettmeistre de Strasbourg en 1450. ∞ I Élisabeth NN (AA 309); ∞ II Margrede von Trossingen (achète le droit de bourgeoisie le 23 janvier 1515 comme veuve). Enfants: Susanna, épouse de Jacob Kresse von Kogenheim, écuyer à Haguenau ; Conrad, inféodé avec les biens paternels après le décès de son père. On ignore tout de la jeunesse de Merswin, et de ses études universitaires puisqu’il se dit docteur. Son nom apparaît la première fois dans les archives en 1481-1482 en compagnie de celui de Matern Trachenfels (AA226 et 229), en mission à Vienne dans une affaire de recrutement de troupes pour l’Empereur. Par la suite, J. Merswin réapparaît de temps à autre pendant une quinzaine d’années. En relation directe avec Maximilien Ier sans qu’on puisse exactement déterminer le rôle qu’il joua à la Chambre de justice impériale de Spire. En 1491, l’abbesse de Saint-Étienne inféoda à Merswin la fonction de Schultheiss du village de Wangen et, en 1495, Merswin figura parmi les candidats aux fonctions de juge à la Chambre de justice impériale (Kaiserlischer Kammergericht). L’année suivante, il fut mêlé à la lutte pour la prééminence de la politique impériale en Italie (ligue de Venise 31 mars 1495) contre la France. Après son retour d’Italie, on le vit œuvrer à la consolidation des relations politiques entre Strasbourg et le duc René de Lorraine (1496) (Série IV 46/41), de même qu’à celles avec le duc Alexandre de Deux-Ponts. En 1499, nouveau voyage à Rome pour arranger un différend de la commanderie de Saint-Jean au Marais Vert de Strasbourg à propos des décisions prises par le chapitre général à Rhodes en 1498 (voir à ce sujet le compte rendu de J. Merswin adressé à Nicolas de Bade, commandeur de la commanderie de Strasbourg, publié par H. Kaiser dans la Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins de 1920, p. 179-181). Sur le chemin du retour, Merswin s’arrêta quelques jours à la cour royale à Innsbruck sans qu’on sache quelque chose sur le contenu de ces entretiens. À son retour à Strasbourg, Merswin fut chargé de plusieurs missions politiques par le duc Alexandre de Deux-Ponts en vue d’aplanir les différends nés entre celui-ci et l’évêque de Verdun. Il accompagna égale- ment le duc à la diète de Cologne en 1505 et le représenta à celle de Constance. La dernière mention de J. Merswin dans les archives remonte à 1512, quand il assista le 5 août à la réunion des coseigneurs de la marche de Marmoutier. Les renseignement épars sur les activités diplomatiques de J. Merswin au service de l’Empereur, de plusieurs princes et de la ville de Strasbourg ne permettent cependant pas d’établir une véritable notice biographique.
J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch III, p. 57 et suiv. ; Inventaires des archives municipales de Strasbourg, notamment Séries AA et IV ; H. Kaiser, « Jacob Merswin aus Strassburg », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, t. 74, 1920, p. 160-181 qui nous a servi à rédiger cette notice ; Ch. Wittmer, J. Ch. Meyer, Le livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg 1440-1530, Texte II, Strasbourg, 1954, p. 621 n° 6441 (25.1.1515) ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg, Strasbourg, 1963, p. 139, 494 ; Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, p. 2608-2611, p. 26, 1995.
† François-Joseph Fuchs 2006)