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MERLIN Paul Christophe Élisabeth

Publiciste, officier, (C) (★ Thionville, Moselle, 18.12.1788 † Bruyères, Vosges, 9.9.1864).

Fils du conventionnel de la Moselle Antoine Christophe Merlin dit de Thionville et d’Anne Blaise, ∞ Ann Cullum (★ Tilehurst, Angleterre, 3.7.1788 † Bruyères, Vosges, 28.9.1874). Sa sœur Rose Honorine Élisabeth Merlin épousa Aimé Philippe de Golbéry ©. À sa sortie de l’École polytechnique, Merlin entama une carrière dans l’artillerie. Affecté à la Direction d’Artillerie de Strasbourg en 1817, et l’année suivante, nommé sous-inspecteur de la manufacture d’armes de Mutzig, capitaine au 5e régiment d’Artillerie à pied en garnison à Strasbourg, il participa à la mise au point de l’obusier Paixhans. C’est au cours de ces essais qu’il fut gravement blessé aux yeux le 19 septembre 1819. À partir de 1820, appelé au ministère de la Guerre, Merlin poursuivit sa carrière militaire hors de l’Alsace. Sous la Monarchie de Juillet, il prit sa retraite comme chef d’escadron et vint se fixer à Bruyères (Vosges) où il acquit le château du père Jean-François Georgel ©. Pendant son séjour en Alsace, Merlin se prit d’un amour passionné pour notre province qu’il manifesta à travers ses écrits. Ses ouvrages où alternent descriptions et réflexions morales, présentent un intérêt certain pour l’histoire et l’ethnographie alsacienne. En excellent observateur de la vie et des mœurs de son temps, Merlin présente aussi bien des sites historiques comme le Mont Sainte-Odile et sa région, que les installations métallurgiques de Framont ou la vie des anabaptistes. Il livre une description minutieuse du costume alsacien tel qu’il était encore en usage aux environs de Strasbourg. Mais c’est surtout le récit de ses séjours auprès de Jean Frédéric Oberlin © qui constitue un des plus précieux témoignages sur la personne du pasteur et la vie quotidienne à Waldersbach. Merlin manifesta toute sa vie une vénération si intense pour Oberlin, qu’il se convertit au protestantisme et demanda à être enterré au cimetière de Fouday, près de la tombe du pasteur. Chevalier de la Légion d’honneur (1813) ; médaille de Sainte-Hélène.

Promenades alsaciennes, Paris, 1824; Le pasteur Oberlin, nouvelle alsacienne, Paris-Strasbourg, 1833; Le château de Carqueranne (roman), Paris-Strasbourg, 1839; Alsace et Lusitanie (nouvelle), extrait du Journal des Vosges, Épinal, 1851.

Fédération des Sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, Commission Inventaire et Sauvegarde, dos. Inv. N° 7/67/513/1 (JMH) ; RAI, 1910, p. 40 (portrait) ; R. Merlin, Merlin de Thionville d’après des documents inédits, Paris, 1927 ; F.-E. Schneegans, « Les promenades alsaciennes de Paul Merlin (1824) », Annuaire de la Société historique, littéraire et scientifique du Club Vosgien, Strasbourg, 1934; P. Albert, « Une famille Lorraine, Les Merlin de Thionville », Région de Thionville – Études historiques, 6, 1949; Les Vosgiens célèbres: Dictionnaire biographique illustré, 1990, p 258 (c’est à tort que P. Merlin y est qualifié de « de Thionville »).

Jean-Marie Holderbach (1995)