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MÉRIO Eugène

Prêtre, (C) (★ Rohrwiller 20.9.1867 † Paris 8.12.1946).

Fils de Théodore Mério, contremaître, et de Thérèse Latour. Avec ses parents, il quitta l’Alsace après 1871 et passa sa jeunesse à Elbeuf, Seine-Maritime. Ses études secondaires achevées, Mério étudia la théologie et l’histoire à l’Université de Bonn. Revenu en France, il resta en relation avec des ecclésiastiques d’outre-Rhin. Ces contacts furent utiles dans son ministère. Après son ordination sacerdotale à Rouen le 11 juin 1892, le jeune prêtre fut nommé professeur à l’école Fénelon d’Elbeuf, puis, en 1894, à l’Institution Join-Lambert à Rouen. Sa parfaite connaissance de la langue allemande lui valut de devenir un précieux collaborateur de Mgr Fuzet, archevêque de Rouen. Se trouvant mêlé aux débats qui précédèrent la séparation de l’Église et de l’État, le prélat entra en contact avec des responsables de l’Église d’Allemagne par l’intermédiaire de l’abbé Mério qui traduisit également en français les déclarations de la conférence épiscopale allemande concernant les associations culturelles d’outre-Rhin. En 1905, Mgr Fuzet s’inspira de ces documents pour rédiger un mémoire confidentiel qu’il réservait à ses confrères dans l’épiscopat. Tombées dans le domaine public, les réflexions de l’archevêque de Rouen n’eurent pas l’effet escompté mais soulevèrent de vives critiques. En 1909, le prélat fit de Mério son secrétaire particulier et le nomma chanoine honoraire. Le 11 décembre 1915, il devint chanoine titulaire de la cathédrale de Rouen et sous-directeur des œuvres diocésaines. Pendant la première Guerre mondiale, le chanoine Mério visita les prisonniers allemands des camps et hôpitaux de la région rouennaise. Mgr Dubois, successeur de Mgr Fuzet sur le siège épiscopal de Rouen depuis 1916, fut promu archevêque de Paris en 1920. Mério le suivit dans la capitale où il fut nommé directeur général de l’Œuvre de la Sainte-Enfance. Il sut donner à cette œuvre, d’origine française, un caractère universel en l’implantant dans les autres pays de vieille chrétienté et en apportant une aide spirituelle et matérielle à plus de 550 missions dans le monde. En 1924, lors d’un séjour en Alsace, le chanoine Mério présida la bénédiction de nouvelles cloches dans son village natal. Les autorités religieuses et civiles honorèrent l’activité féconde de cet ecclésiastique en le nommant protonoraire apostolique et camérier d’honneur en 1922, aumônier de l’Association des chevaliers pontificaux en 1924 et chevalier de la Légion d’honneur.

État-civil Rohrwiller ; Archives de l’archevêché de Rouen ; Archives de l’archevêché de Paris ; Der Elsässer du 19.2.1932 , J. Gass, « Prêtres alsaciens à Paris », Revue catholique d’Alsace, 42, 1927, p. 43 ; idem, « Prêtres alsaciens en France », Revue catholique d’Alsace, 49, 1934, p. 542 ; B. de Mathan, « Mério Eugène », Catholicisme. Hier. Aujourd’hui. Demain, 33, 1979, c. 1222-1223; J.-P. Blatz, Le clergé séculier et régulier du diocèse de Strasbourg (1801-1918), Thèse, Strasbourg, 1994, p. 3760-3761.

Jean-Paul Blatz (1995)