Professeur de clinique médicale, (C) (★ Cologne 28.12.1849 † Halle 5.1.1908).
Fils de Friederich Eberhard, Freiherr von Mering, docteur en philosophie, écrivain, historien (★ Cologne 17.3.1799 † Cologne 29.9.1861) et d’Ursula Schmitz. ★ 15.4.1879 Maria Josefine Fuxius (★ Trèves 21.5.1850 † Halle 1928) ; 4 enfants. Études médicales à Bonn et Greifswald ; immatriculé à Strasbourg dès mai 1872, il y fut reçu docteur le 22 novembre 1873 après soutenance d’une dissertation remarquée sur la chimie du cartilage, élaborée à l’Institut de chimie biologique de Hoppe-Seyler ©. D’abord assistant à la clinique psychiatrique de Strasbourg, puis à Berlin (1875-1876) au service clinique de Frerichs, dont il subit l’influence en chimie biologique, il partagea ses activités à son retour à Strasbourg, entre le service de médecine de Kussmaul © et les instituts dirigés par Goltz, Hoppe-Seyler et Schmiedeberg ©. Habilité en médecine interne en 1879, il s’adonna en même temps à la pratique, et fut médecin de la ville, de la Caisse d’assurance-maladie, des prisons, créa une clinique privée de laryngologie. Nommé à l’extraordinariat le 13 avril 1886, occupant une fonction de médecin légiste, il fut chargé de l’enseignement de la médecine légale, jusqu’à sa nomination à la direction de la policlinique médicale de Halle en 1890 parallèlement à l’enseignement de la laryngologie, suivie de la promotion au titre de professeur ordinaire en 1894. La diversité des itinéraires de sa formation et de ses activités ne traduit, en fait, qu’un reflet de ses aptitudes à la recherche, avec un intérêt majeur pour la pathologie expérimentale et la pharmacologie. Ses nombreux travaux et ses découvertes s’articulent plus particulièrement dans trois domaines essentiels. En diabétologie, il avait, dès 1876, démontré l’élimination du sucre dans l’urine des sujets atteints de diabète sévère, même sous alimentation essentiellement protidique, avec une preuve expérimentale chez le chien; avec la découverte, primordiale, du diabète phlorizique (1886), il créa un modèle expérimental, montrant que l’administration de phlorizine entraîne une glycosurie importante, indépendante du régime alimentaire et cessant à l’arrêt de l’introduction de la substance dans l’organisme. Son nom est associé à celui de Minkowski © dans la découverte, en 1889, du diabète pancréatique. En pharmacologie appliquée, l’étude des produits hypnotiques le conduisit à l’introduction de l’hydrate de chloral, du chloramide (1889), de la dionine (1898) et du véronal (acide diéthylbarbiturique, 1903-1905, avec E. Fischer). Il faut citer enfin ses contributions à la pathologie gastrique, touchant la motricité et les phénomènes de résorption.
À côté de ses nombreux articles, une place à part revient à la publication de son traité de médecine (Lehrbuch der inneren Medizin, Iéna, 1901) qui eut un succès extraordinaire (16 rééditions jusqu’en 1929) et qui connut de nombreuses traductions ; Krehl assuma la poursuite de la publication à partir de 1905.
D. Ledderhose, « Joseph von Mering † », Strassburger medizinische Zeitung, 5, 1908, p. 3-5 ; A. Schmidt, Deutsche medizinische Wochenschrift, 1908, p. 206-207 ; Biogr. Lexikon der hervorragenden Arzte der ietzteren fünfzig Jahre, t. 2, Berlin-Vienne, 1933, f. 1025.
Théodore Vetter (1995)