Général de division et sous-préfet de Belfort, (C) (★ Belfort 9.4.1752 † Belfort 30.12.1830).
Fils de Claude Joseph Mengaud, avocat au Conseil souverain d’Alsace, procureur fiscal du comté de Belfort, et de Marie Barbe Hingue Frère d’Antoine Mangaud ©. ∞ 15 frimaire an III = 5.12.1794 à Haguenau Barbe Marguerite Dreyer, dont le père était entrepreneur des fortifications. Après avoir fait des études de droit, il opta pour la vie militaire et servit dans les gardes du corps du comte d’Artois de 1776 à 1781. Il revint ensuite à Belfort et s’y installa comme avocat. Franc-maçon, partisan des idées nouvelles, il participa activement aux premiers événements révolutionnaires qui se déroulèrent à Belfort. Il forma au mois de juillet 1789 une compagnie de chasseurs volontaires à cheval qui fut l’embryon de la garde nationale dont il devint colonel en 1790. Au début de l’année 1791, il participa à la fondation de la Société des amis de la Constitution. Mais en août 1791, il se tourna à nouveau vers l’Armée et s’engagea comme capitaine de grenadiers au 2ebataillon de volontaires du Haut-Rhin. Il servit ensuite dans les armées du Nord, d’Allemagne, d’Helvétie, du Haut- et du Bas-Rhin, de la Moselle et d’Italie. Chef de bataillon dès 1791, il fut promu général de brigade en 1792 et de division en 1793. Il fut alors grièvement blessé à la bataille d’Honschoote. Général de division en 1797, il fut réformé en 1803. Il posa alors sa candidature au poste de sous-préfet de Belfort où il fut nommé le 5 pluviôse an XIII (25 janvier 1805). Très populaire, il fut choisi par les électeurs belfortains comme candidat au Corps législatif en 1806 et en 1811, et député pour représenter le collège électoral du département auprès de l’empereur en 1811. Membre de la Légion d’honneur en 1804, baron de l’Empire en 1811, fidèle de l’Empereur, il dut abandonner son poste de sous-préfet le 22 août 1814 au moment du retour des Bourbons.
Pendant la Restauration, il fut le porte-drapeau des libéraux belfortains.
Archives historiques de l’Armée, IIe série, dossier 116; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 270 (François-Xavier Mengaud) ; L. Herbelin, Biographie des anciens généraux du Territoire de Belfort,Belfort, 1913, p. 47-73 ; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, II, p. 178; P. Leuilliot, « Bourgeoisie d’Alsace et franc-maçonnerie au XVIIIe et XIXe siècles », La bourgeoisie alsacienne, Strasbourg-Paris, 1954, p. 343-376; idem, La Première Restauration et les Cent Jours en Alsace, Strasbourg, 1958, p. 36, 102, 163 et 198; idem, L’AIsace au début du XIXe siècle, Paris, 1960, I, p. 23, 333, 439, 441, III, p. 248; CNRS, Grands notables du Premier Empire – Bas-Rhin, 1984, p. 41-42 ; EA VIII, p. 5045; Y. Baradel, Belfort de l’Ancien Régime au siège de 1870-1871, thèse de doctorat d’État, Université de Strasbourg, 1989, 2 vol.
Yvette Baradel (1995)