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MENGAUD Joseph Antoine

Diplomate et administrateur, (C) (★ Belfort 1.2.1751 † Amsterdam, Pays-Bas, 20.7.1811).

Fils de Claude Joseph Mengaud, avocat au Conseil souverain d’Alsace, procureur fiscal du comté de Belfort, et de Marie Barbe Hingue ∞ Albertine Prevoit. Entré en 1789 dans les services de la diplomatie, notamment pour ses connaissances en allemand, anglais et italien, il fut envoyé en Bulgarie, Russie, Hollande, Suisse, avant de s’engager en 1790 dans la garde nationale à Paris. En avril 1792, le ministre des Affaires étrangères Dumouriez l’envoya dans le duché des Deux-Ponts, puis dans le margraviat de Bade pour surveiller les émigrés. Désigné en 1795 pour une nouvelle mission en Russie, via la Hollande, il fit la connaissance de Reubell © à La Haye. Celui-ci l’amena immédiatement avec lui à Paris où il fit partie de ses hommes de confiance. En avril 1796, il fut envoyé comme agent secret en Angleterre. De retour, il fit son rapport à Reubell, qui l’envoya le 10 septembre 1797 à Bâle trier les papiers de l’ambassade de France et prouver la trahison de Barthelemy, ambassadeur déchu. De là, il partit pour Berne afin d’obtenir le renvoi de l’Anglais Wickham, à la tête des services d’espionnage britanniques en Suisse. Rentré à Bâle, il fut nommé commissaire de la République près de la Diète helvétique qui allait se réunir à Aarau. Le 8 janvier 1798, il fut chargé d’organiser le sud de l’ancien évêché de Bâle, occupé et réuni au Mont-Terrible. Brouillé avec beaucoup de ses concitoyens militaires et fonctionnaires, notamment Rapinat, beau-frère de Reubell, il fut rappelé en juin 1798. Envoyé en Turquie par l’Italie, il s’arrêta à Milan où il dénonça l’attitude des militaires français en Cisalpine ainsi que celle de Reubell. D’ami, il était devenu ennemi du directeur. Le 21 avril 1800, il fut nommé commissaire spécial de police dans les ports de la Manche et de la mer du Nord, avec résidence à Calais, puis à Boulogne. Il fut démis de ses fonctions le 2 avril 1804, peut-être en raison d’importantes dettes contractées en Suisse. Totalement disgracié, il se retira à Amsterdam où il vécut en donnant des leçons de français.

Tableau des événements politiques et militaires survenus depuis un an dans la Cisalpine, 17 messidor an VII (5 juillet 1799) (conservé à la Bibliothèque nationale).

H. Barth, « Mengaud und die Revolutionierung der Schweiz », Basler Jahrbuch, 1900, p. 1-70; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 269 ; J.-R. Suratteau, « Quelques Belfortains peu connus ou méconnus, acteurs de la Révolution française », Actes du Bicentenaire de la Révolution, Belfort, 1989.

Christophe Grudler (1995)