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MASEVAUX Louis de

 

Chevalier, engagiste de Masevaux, lieutenant du bailli des Pays antérieurs autrichiens (cité entre 1439 et 1513). Fils de Jean-Erhard († avant 1438) et Gertrude de Landsberg. Frère de Jean-Erhard (bailli de Cernay) et Jean-Ulrich. ∞ Guillemette de Montreux, fille de Jean de Masevaux ; 4 enfants connus: Balthasar, Melchior © 3, Jacques, Marguerite (qui entretint une correspondance amoureuse avec Pierre de Hagenbach). Né dans les années vingt du XVe siècle, mort nonagénaire, Louis apparaît comme chevalier avant 1452 (1443 d’après Ph. Mieg). Il détenait des fiefs de l’évêque de Bâle dès 1441 (des revenus à Bollwiller, Feldkirch et Raedersheim, une demeure à Masevaux), résidait vraisemblablement à Staffelfelden ou Heimsbrunn et possédait d’autres fiefs autrichiens (Rougegoutte et Grosmagny, 1466, 1500). La seigneurie de Masevaux lui fut donnée en gage par le duc Sigismond en 1465 (pour 4000 florins) et reprise, après un intermède aux mains de Frédéric Cappler, en 1507. Membre du Hofgericht d’Ensisheim en 1452, il apparaît régulièrement en tant que conseiller du prince jusqu’à sa mort, exerçant notamment les fonctions de lieutenant du grand bailli (Statthalter) entre 1480 et 1500, peut être jusqu’en 1508, et portant le titre honorifique de maréchal (Hofmarschall, 1478, 1480). Fréquemment requis comme arbitre dans des litiges entre nobles (les Ferrette (1457, 1460), entre nobles et communautés (les Waldner en conflit avec Soultz, 1490) ou au sein de celles-ci (conflit entre Colmar et les boulangers de cette ville, début XVIe), il apparaît comme un des gentil- hommes les plus respectés. En janvier 1468, les états des pays antérieurs le dépêchèrent auprès de Sigismond d’Autriche, puis de Frédéric III pour lui faire part de leur intention de résister aux entreprises des confédérés suisses. En prévision de celles-ci, il recruta des mercenaires welches, puis, à l’issue de la désastreuse campagne de juillet-août, fut l’un des principaux interprètes de l’idée de revanche. En avril-mai 1469, il fut l’un des négociateurs du traité de Saint-Omer aux termes duquel la Haute Alsace passait sous le contrôle de Charles le Téméraire. Conseiller bourguignon jusqu’en 1471, il prit part aux négociations de Trèves entre le grand-duc d’Occident et l’empereur Frédéric III (1473). En 1492-1493, il fut l’un des organisateurs de l’armée chargée de reconquérir la Franche-Comté, puis, en 1495, fut encore requis pour envoyer des troupes en Italie.

Georges Bischoff (1995)