Conservateur du Musée historique de Strasbourg, (C) (★ Strasbourg 10.2.1901 † 27.6.1984).
Fils de Nicolas Martin, représentant, et de Sophie Blanche Riebel. ∞ 26.3.1931 à Schiltigheim Paulette Rieffel, fille de Charles Auguste Rieffel et d’Eugénie Frey. Après des études secondaires (Oberrealschule) à Strasbourg, Martin fréquenta de 1919 à 1921 l’École des arts décoratifs à Paris. Pendant son service militaire à Versailles, il fut affecté au Musée de l’Armée aux Invalides où il s’initia aux arts militaires (armes, uniformes, art héraldique) sous la direction de Charles Buttin, spécialiste de l’armement médiéval. Après son retour à Strasbourg, il exerça quelques années des activités commerciales tout en participant activement, en 1927, à la présentation de la grande exposition du Passepoil (Société d’histoire des uniformes) et, en 1931, à celle de plus de 36 000 soldats provenant de diverses collections privées. Par la suite, il exposa 130 mannequins de la collection Fritz Kieffer ©, légués au Musée de l’Armée. En janvier 1936, il entra comme bénévole aux musées de Strasbourg pour s’occuper, sous la direction de Hans Haug ©, des collections militaires du musée historique. Pendant l’Occupation, de 1940 à 1944, Martin veilla à la sécurité des précieuses collections d’uniformes et fit sa thèse de doctorat, consacrée à l’organisation militaire de la ville libre de Strasbourg au Moyen Âge. Avec son équipe de sauveteurs, Martin réussit à sauver l’aile ouest du bâtiment de l’Œuvre Notre Dame pendant le bombardement du 11 août 1944. Après 1945, Martin participa au rapatriement des œuvres d’art et au réaménagement du Musée historique. Il put enrichir les collections d’armes d’origine strasbourgeoise. En 1954, il acquit le nécessaire de campagne du général Kléber, conservé jusque-là dans les collections du roi Farouk. Pendant ses loisirs, Martin peignit des militaires et des sapeurs-pompiers à la manière de Tanconville et de Régamey qu’il coloria par la suite à l’aquarelle (voir reproductions dans Courage et dévouement, Paris, 1970). Historien militaire, Martin publia de nombreux articles dans des revues françaises (La Sabretache, Revue historique des armées) et étrangères (Figurina helvetica, Zeitschrift für Heereskunde, Armi antichi) et acquit ainsi une renommée dépassant les frontières de l’Alsace. Parallèlement à ses fonctions de conservateur, Martin remplit encore les fonctions de secrétaire de la Société des Amis des arts au sein de laquelle il créa une section « Passepoil ». Il fut aussi l’initiateur de la commission départementale d’héraldique en 1947.
Die Hoheitszeichen der freien Stadt Strassburg 1200-1681, Strasbourg, 1941, 214 p. ; Das Wehrwesen der freien Stadt Strassburg im 14 Jh., Inaug.-Diss. der Philos. Fakultät der Reichsuniversität Strassburg, 1944, 190 p. ronéotées ; Le Musée historique de la Ville de Strasbourg. Notice et guide à travers les collections, Strasbourg, 1957 ; Les corporations de Strasbourg, leurs armoiries et bannières, du XIIIe s. à la Révolution, 1964 ; Les armoiries des communes du Bas-Rhin, Strasbourg, 1947-1963 (en collab.) ; « L’imagerie militaire de Wissembourg (Alsace 1830-1930) », Bulletin de la Soc. des collectionneurs de figurines historiques 36, 1966, p. 10-12 ; « L’imagerie Wentzel de Wissembourg », Le vieux papier, fasc. 224, déc. 1967, p. 127-144 ; L’imagerie de Wissembourg éditée à l’occasion de l’exposition «L’imagerie de Wissembourg», château des Rohan, avril-mai 1967; « L’artillerie et la fonderie de canons de Strasbourg du XIVe au XVIIIe s. », Revue d’Alsace, 104, 1966-1974, p. 30-39; « Le régiment d’Alsace au service de la France 1656-1794 », L’Essor, n° spécial, nov. 1969, p. 7-20; « Le régiment royal de Hesse-Darmstadt, ci-devant Royal-Bavière au service de la France (1709-1792) », L’Essor, n° spécial 77, nov.-déc. 1970, p. 13-21 ; « Le «Cronicon Alsatiae» du musée historique de Strasbourg », Archivum heraldicum, n° 2/3, 1971, p. 39-43 ; « Henriette Caroline, la «grande Landgravine», châtelaine de Bouxwiller », L’Essor, n° spécial 80, mars 1972, p. 5-14 ; Journal de guerre 1939-1940 rédigé en novembre 1972 (ms de 44 p.); « L’imagerie militaire en Alsace au XIXe s. », Festschrift für Klaus Lanckheit, Cologne, 1973, p. 210-213 ; « Wehr-Waffen-und Harnischpflicht der Strassburger Zünfte im 14 Jh. », Waffen-und Kostümkunde, 1975, p. 102-108 ; « Souvenirs d’un peintre de batailles d’Albrecht Adam », Carnet de la Sabretache, n. s., 51, 1980, p. 1-4 ; « Les visiteurs de la plate-forme et de la tour de la cathédrale au temps jadis », Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, 15, 1982, p. 55-58.
Dernières Nouvelles d’Alsace du 13.4.1932 ; La France de l’Est du 20.4.1934 ; Journal d’Alsace-Lorraine du 9.4.1932 et 14.4.1934 ; Messager d’Alsace du 13.4.1937 ; Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1984, p. 135-136 ; François Lotz, Artistes-peintres d’Alsace vivant et œuvrant à la date du 1er janvier 1982, Kaysersberg, 1985, p. 210 ; Le Nouvel Alsacien du 12.10.1984 ; Sabretache, n° spécial 1984, 4e trimestre.
† François-Joseph Fuchs (1995)