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MARTIN Louis

Chef d’orchestre, (C) (★ Nantes 7.7.1907 † 16.7.1978).

Au conservatoire de Nantes, il étudia le piano avec Gontran Arcouet et la composition avec Paul Ladmirault, tout en allant travailler l’orgue à Paris auprès de Louis Vierne. En 1925, il se rendit dans la capitale avec l’intention de faire des études de lettres mais s’orienta définitivement vers la musique en suivant en auditeur libre les cours d’André Gédalge (écriture) et de Philippe Gaubert (direction d’orchestre) au Conservatoire national. De retour dans sa ville natale en 1930, il tint l’orgue de chœur de la cathédrale de Nantes et fonda la Société philharmonique. De 1935 à 1939, il occupa le poste de chef d’orchestre au studio nantais de Radio Rennes. Entré dans la clandestinité durant l’occupation, on le retrouve en 1943 aux côtés de Pierre Schaeffer, qui avait créé un studio d’essai à Beaune en liaison avec la Résistance. Après la guerre, il fut nommé en 1946 chef d’orchestre à Radio Alger, station qui ferma deux ans plus tard. Louis Martin prit alors la direction de l’Orchestre Radio-symphonique de Strasbourg (1948-1954), y associant chaque année pour un concert la Chorale « Entente universitaire ». Il dirigea en outre, de 1951 à 1957, le concert de musique contemporaine donné dans le cadre du Festival international de musique, où il créa les Cinq chœurs en vingt minutes de Fl. Schmitt (1951), les Danses symphoniques de Jacques Castérède et le Concerto pour flûte de Jean Rivier avec J.-P. Rampal (1956) ; il y donna également de nombreuses partitions en 1re audition locale, dont le Concerto à la mémoire d’un ange de Berg (1954) avec Christian Ferras et les Poèmes pour Mi de Messiaen avec Marcelle Bunlet (1957), créatrice de l’œuvre. En 1955, il quitta Strasbourg pour donner des cours de direction à Dublin, mais revint y prendre la direction du conservatoire à la suite de Fritz Munch © de 1960 à 1973. Son activité de chef se limita alors à diriger chaque année un unique concert d’abonnement, mais une critique de Henri Weill dans les Dernières Nouvelles d’Alsace le blessa si profondément qu’il renonça délibérément à sa collaboration avec l’Orchestre municipal. En 1967, après la mort accidentelle de Mgr Hoch ©, L. Martin assuma la charge de maître de chapelle de la cathédrale pendant un an et fut appelé à remplacer au pied levé André Cluytens pour diriger le Requiem de Berlioz dans le cadre du Festival. Au Conservatoire, L. Martin ouvrit très largement l’enseignement aux jeunes élèves, à une époque où il n’existait pas d’autres écoles de musique. S’en suivit une explosion des effectifs, qui augmentèrent encore avec la création en 1968 des classes à horaires aménagées dans le cadre de la politique menée par Marcel Landowski. En 1970, le conservatoire obtint le statut de Conservatoire national de région. Nommé inspecteur principal contractuel en 1967, L. Martin avait présenté un plan d’ensemble pour l’amélioration de l’éducation musicale en France.

G. Andrès, « Louis Martin », Le Nouvel Alsacien du 9.11.1960 ; G, Honegger, Le Conservatoire et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Strasbourg 1998, p. 108-113; M. Le Rider, L’Orchestre radio-symphonique de Strasbourg, mémoire de maîtrise de musicologie, 2 volumes, Strasbourg 2001-2002 (programmes et comptes-rendus de la presse) ; base de données : http://machiavel.u-strasbg.fr/musique/ressources/concertpublic/_accueil.htm

Geneviève Honegger (2007)