Historien d’art et conservateur de musée, (C) (★ Zurich, Suisse, 31.1.1899 † Tegernsee, Bavière, 27.1.1975). ∞ Hildegard Wangrin, docteur en médecine.
Premières études à Zurich, Karlsruhe et Fribourg-en-Brisgau. En ce lieu, il étudia la philosophie auprès de Husserl, Heidegger et Jantzen avant de s’orienter, en 1924, vers l’histoire de l’art que lui enseigna Heinrich Wölfflin à Munich. Entré comme volontaire en 1927 à la Kunsthalle de Mannheim, il s’y éveilla à la compréhension de l’art contemporain. Engagé au service du Landesmuseum de Karlsruhe. Il organisa en 1931 à Heidelberg l’exposition Deutsche Dichter als Maler und Zeichner. En 1934, il fut nommé directeur du Musée badois de l’Armée au château de Rastatt et, surtout, directeur de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe qu’il réorganisa et réorienta fondamentalement. À peine rouvert en 1939, ce musée fut remis en réserve du fait de la guerre. On lui confia alors, en 1940, la charge de General-Direktor der Oberrheinischen Museen. Son siège était à Strasbourg. La dépose et la mise à l’abri des collections des musées et d’art religieux en Alsace lui fournirent l’occasion d’effectuer leur recensement photographique et leur étude systématique, notamment avec l’appui du Deutscher Verein für Kunstwissenschaft (son souci du retable d’Issenheim conservé au château du Haut-Koenigsbourg est particulièrement à souligner). En lieu et place de Hans Haug ©, conservateur des Musées de Strasbourg, indésirable en Alsace annexée et résidant en France, et de parfaite connivence avec lui, Martin saisit les occasions du marché de l’art pour enrichir les collections de ces musées — tous deux se concertèrent à ce sujet lors de rencontres à Paris. En raison de son attitude courageuse envers les nazis, tout comme son compatriote et collègue en musique, le Generalmusik-Direktor Hans Rosbaud ©, Martin put reprendre le cours de
ses activités en Bade occupée par les troupes françaises. Il organisa des expositions, à Saint-Gall en 1947 (chefs-d’œuvres de la Kunsthalle de Karlsruhe), puis aux États-Unis. En 1951 eut lieu la réouverture de cette Kunsthalle, revue et augmentée. Co-fondateur de l’International Comitee of Museum (ICOM); conseiller du ministère des Affaires étrangères de la RFA en matière d’expositions, directeur en 1956, de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, puis l’année suivante General-Direktor der Bayerischen Staatsgemäldesammlungen de Munich.
Die Nürnberger Steinplastik im 14. Jahrhundert, thèse de doctorat, 1927 ; Die Kunstdenkmäler… Baden X, Kreis Mannheim 2, Stadt Schwetzingen, 1933 ; Jacob Burckhardt und die Karlsruher Galerie, 1941 ; Bildnisse der Familie von Hans Thoma, 1947 ; Grünewalds Kreuzigung der Karlsruher Galerie in der Beschreibung von Joris Karl Huysmans, 1947 ; Die Erschiessung Kaiser Maximilians von Mexiko von Edouard Manet, 1948 ; Die Meister französischer Malerei der Gegenwart, 1948 (en coll. avec M. Jardot); Hans Baldung Grien Skizzenbuch: Karlsruher Skizzenbuch, 1950-1959 ; Kunst des Abendlandes, 4 vol., 1955-1962; « Schicksale des Isenheimer Altars. Erinnerungen aus der Zeit von 1936-1945 », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 1967 ; Erinnerungen an die französische Kulturpolitik in Freiburg nach dem Kriege, 1974.
J. Lauts, Kunstchronik 28, 1975; E. Schulze-Battmann, Badische Biographie, NF I, 1982, p. 204-206; Neue Deutsche Biographie, XVI, 1990, p. 281-282.
† Victor Beyer (1995)