Avocat, député (★ Mulhouse 7.6.1801 ou 18 prairial an IX † Paris 20.12.1858).
Fils de Henry Martin, pharmacien, et d’Anne Barbe Schlumberger. Études de droit à Strasbourg. Inscrit au barreau de cette ville en 1823. Ayant soutenu une thèse en 1829, il obtint une chaire professorale qu’il abandonna après la Révolution en 1830. Sous la Monarchie de Juillet, il plaida des affaires politiques et fut lui-même poursuivi pour participation à une association politique illicite. Il fut élu député du 2e collège du Bas-Rhin (Strasbourg) en 1837 par 181 voix sur 349 votants. A la Chambre, il fit partie du groupe d’opposition au ministère. Il fut réélu en 1839 par 185 voix sur 344 votants. Il fut battu aux élections de 1842 et à l’élection partielle de 1845 par Renouard de Bussière ©. Dès 1838, il avait acquis une charge à la Cour de Cassation. Il se fixa à Paris. Il prit part à la campagne des banquets réformistes et à la révolution de 1848. Il soutint activement le gouvernement provisoire de la République dans lequel il refusa d’entrer. À Strasbourg, le Comité Central des républicains libéraux le plaça sur sa liste en deuxième position après Louis Liechtenberger © lors des élections à la Constituante en avril 1848. Il fit partie du Comité de la Constitution. S’il vota pour l’ensemble de la Constitution, l’abolition de la peine de mort et contre l’interdiction des clubs, il se prononça néanmoins contre la ratification de la Constitution par le peuple, l’incompatibilité des fonctions et l’impôt progressif. Le 28 juin 1848, il proposa de confier le pouvoir exécutif au général Cavaignac © qui prendrait le titre de président du Conseil et nommerait les ministres. Il combattit la politique de l’Élysée après l’élection à la présidence de la République le 10 décembre 1848 du prince Louis-Napoléon. Aux élections à l’Assemblée Législative du 13 mai 1849, sa candidature fut à nouveau présentée, avec sept autres anciens représentants élus en 1848 sur la liste des « bleus ». Les électeurs bas-rhinois votèrent en faveur des candidats « rouges ». Édouard Martin reprit sa charge d’avocat au Conseil d’État et à la Cour de Cassation jusqu’en 1852. Pour ne pas prêter serment à l’Empereur, il se fit inscrire au barreau. Une maladie du larynx dont il souffrait depuis une dizaine d’années l’amena à se retirer de la vie active.
Ch. Staehling, Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace, 1830-1852, Nice, 1884 (voir table alphabétique) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910 p. 252; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, t. 4e, 1891, p. 292 ; F. Ponteil, L’opposition politique à Strasbourg sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), Paris, 1932, 983 p.
† Jean-Pierre Kintz (1995)