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MARTIN Ernst

Germaniste, (Pl) (★ léna, Thuringe, 5.5.1841 † Strasbourg 13.8.1910).

Descendant d’un réfugié huguenot ayant quitté la France après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Fils d’Eduard Arnold Martin, professeur de médecine et gynécologue (1809-1875), et de Marie Schmid. ∞ Fribourg en Brisgau 28.9.1874 Augustine Emm Bucherer, (★ Gernsbach, Bade 10.4.1853), fille de Johann Christian Bucherer et d’Emma Röderer ; 5 enfants. Après des études secondaires à Eisenach, Thuringe, Martin étudia la philologie allemande et classique aux universités de Iena, Heidelberg et Bonn et fut admis au doctorat à Berlin (Thèse : De responsionibus diverbii apud Aeschylum, Berlin, 1862. De 1863 à 1865, Martin enseigna au Gymnase de Berlin tout en préparant son habilitation universitaire qu’il obtint à Heidelberg en 1866. Il commença à enseigner aux universités de Fribourg en Brisgau puis à Prague. En 1877, Martin succéda à Strasbourg au professeur Wilhelm Scherer, nommé à Berlin. Pendant 33 ans, Martin enseigna à la nouvelle université allemande l’ancien et le moyen haut-allemand en mettant l’accent sur l’histoire de la littérature et de la langue allemande en Alsace. Admirateur enthousiaste de Goethe ©, Martin encouragea vivement la construction du monument qui s’élève devant le Palais universitaire en souvenir du séjour à Strasbourg du « prince des poètes allemands » et l’édification d’une gloriette sur le « Goethe Hügel » à Sessenheim pour commémorer les rendez-vous du poète avec Frédérique Brion ©.

Aussi, retiendrons-nous plus particulièrement parmi les innombrables publications de Martin, celles qui intéressent l’Alsace. Martin consacra ses premiers cours à Otfried’s © von Weissenburg Evangelienbuch. De 1878 à 1887, Martin édita, en collaboration avec Erich Schmidt Elsässische Literaturdenkmäler aus dem XIV. bis XVII. Jh. Dans le tome 4 de cette publication, Martin édita, en 1887, Ausgewahlte Dichtungen von Wolfhart Spangenberg ©. À partir de 1883, Martin lança, en collaboration avec Wilhelm Wiegand ©, la revue Strassburger Studien. Zeitschrift für Geschichte, Sprache und Literatur des Elsasses (3 volumes jus- qu’en 1888). Martin suggéra aussi, dans le cadre du Club Vosgien, la création d’une société filiale sous le titre Historisch-literarischer Zweigverein des Vogesen-Clubs qui publia de 1885 à 1918 le célèbre Jahrbuch für Geschichte, Sprache und Literatur Elsass-Lothringens. Parallèlement, Martin fonda et dirigea la revue Alsatische Studien (1891-1894), 5 vol., dans laquelle il publia les principaux travaux du Germanistisches Seminar, le futur Institut d’allemand, consacrés entre autres aux particularités de certains dialectes alsaciens, par exemple Laut-und Flexionslehre der Mundart des mittleren Zornthales im Elsass par Hans Lienhart © (1891), Kritische Bemerkungen zu Fischarts Übersetzung von Rabelais Gargantua par J. A. Frantzen (1892). Martin consacra d’autre part de nombreuses études à l’histoire de la littérature alsacienne, entre autres : Die Meistersänger von Strassburg (1882) ; Verzeichnis der 1870-1882 erschienenen Literatur über das Elsass (1883) ; Jakob Wimpfetings Germania (1884) ; Landsknechte und Hofleute im elsässischen Dramen des XVI. Jh. (1889) ; Elsässische Litteratur zur Zeit Gottscheds (1891) ; Volks-und Modebücher zur Zeit des dreissigjährigen Krieges (1897) ; Über Strasssburger Gelehrte (1885). Aus einem Briefe Petersens an Goethes Freund Merck (1909) (La plupart des articles ont paru dans le Jahrbuch des Vogesen-Clubs). Collaborateur du dictionnaire biographique Allgemeine deutsche Biographie, Martin y publia les notices biographiques de Thomas Murner ©, Jérémie Jacques Oberlin ©, Christian Frédéric et Gottlieb Conrad Pfeffel ©, Ehrenfried Stoeber © et ses deux fils Auguste © et Adolphe ©. Philologue et lexicologue, Martin s’intéressa aussi aux origines germaniques des dialectes alsaciens. Après une longue enquête, il publia en 1899 et 1907, en collaboration avec Hans Lienhart ©, le célèbre Wörterbuch der elsässischen Mundarten en deux volumes de 799 et 1161 pages, ouvrage unique en son genre et complétant le Wörterbuch der Strassburger Mundart, 1895, et le Historische Wörterbuch der elsässischen Mundart, 1901, de Charles Schmidt ©. Signalons encore que Gustave Stoskopf © a immortalisé Martin dans sa célèbre pièce de théâtre D’r Herr Maire sous le nom de Dr Freundlich, interprétant le rôle d’un professeur allemand amateur de termes et de tournures dialectales alsaciens.

H. Lienhart, Ernst Martin. Ein Gedenkblatt (avec portrait), tirage à part, 11 pages, 1911, Jahrbuch für Geschichte, Sprache und Literatur Elsass-Lothringen, t. 26, 1910, p. V-XV; F. Ritter, Répertoire systématique et alphabétique des années 1885-1918 du Jahrbuch des Vogesen-Clubs (Annuaire du Club Vosgien, N.S., t. 1, (1933/34), p. 151, 153, 157, 159, 169-170 ; EA, t. 8, 1984, p. 4993-4995 (R. Matzen) ; Deutsches Literatur-Lexikon, 3e édit., Berne, 1986, t. 10, col. 493 ; Deutsche biographische Enzyklopädie, t. 6, 1997, p. 636.

† François-Joseph Fuchs (2006)