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MARTIN Daniel

Linguiste et grammairien, (Pr) (★ Sedan, Ardennes, vers 1594 † Strasbourg 1637).

Fils de Bartholomé Martin, marchand. ∞ 16.9.1623 à Strasbourg, paroisse Saint-Thomas,  Katharina Brem, fille de Johann Friedrich Brem, notaire. Professeur de langues, Martin s’installa à Strasbourg en 1616. Il y avait ouvert une école, « rue du Moustier », où il enseignait le français aux étudiants de langue allemande. Le 2 octobre 1623, il obtint le droit de bourgeoisie par son mariage et s’inscrivit à la tribu du Miroir. Son ouvrage le plus connu, Parlement nouveau ou Centurie interlinéaire, parut à Strasbourg l’année de sa mort. Il y décrivait à l’aide de dialogues bilingues (avec, en interligne pour la partie française, une traduction littérale en allemand) les mœurs des Strasbourgeois au début du XVIIe siècle. Calviniste convaincu et « français de l’intérieur », Martin avait bien su s’intégrer dans sa ville d’adoption, car — il le soulignait lui-même — : « Je suis d’avis de ne rien innover aux coustumes d’icy, car la maxime publique chante, qu’il nous faut trouver et non apporter les loix et coustumes en un pays. »

Grammatica Gallica cum syntaxi, Strasbourg, 1619 ; Favus praeceptorum linguae Gallicae constructus, Strasbourg, 1621 ; Murodekion Keltikon seu Grammatica Gallica…, Strasbourg, 1632 ; Acheminement à la langue allemande… à l’usage de la soldatesque française venant en cette ville, Strasbourg, 1635 (il s’agit d’une grammaire) ; Le Guidon allemand, enseignant la prononciation allemande…, Strasbourg, 1663 (refonte de l’Acheminement à la langue allemande par un tiers, bien que la page de titre porte le nom de Daniel Martin).

E. Martin, « Beiträge zur elsässischen Philologie, Daniel Martin », Jb. des Vogesen-Clubs, 1897, p. 203; idem, « Kleine Beiträge 2., Daniel Martin », Jb. des Vogesen-Clubs, 1898, p. 125-127 ; Ch. Nerlinger, Daniel Martin ou la vie à Strasbourg au commencement du XVIIe siècle, Strasbourg, 1900 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 249 ; J. Hatt, La vie strasbourgeoise il y a trois cents ans, Strasbourg, 1947 ; R. Reuss, L’Alsace au XVIIe s., 1.1, p. 632, 636, 716; t. II, p. 131, 136, 146, 189, 191 ; Fr. Levy-Coblentz, « Daniel Martin linguiste à Strasbourg », Saisons d’Alsace, n° 30, 1969, p. 202- 226 ; « Le coche en Alsace pendant la guerre de Trente ans », Diligence d’Alsace 15, 1976, p. 5-12 ; « Portrait d’un messager de Strasbourg en 1618 », Diligence d’Alsace 20, 1978, p. 49-54.

Paul Charbon (1995)