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MARTEL

Famille (C) de Sélestat, d’origine provençale, issue d’Antoine Martel (★ Saint-Saturnin d’Apt, Vaucluse, 1757 † Sélestat 16.3.1834), chandelier, et de Marie Anne André. Leur fils Antoine Marius Martel. (★ Marseille, Bouches-du-Rhône, 23.2.1796 † Sélestat 8.12.1860), soldat de 6e ligne, s’installa sous la Restauration à Sélestat, où il épousa le 13 août 1822 Marie Anne Motz (★ Sélestat 16.5.1803 † Sélestat 29.7.1853), fille de François Antoine Motz, ramoneur, et d’Anne Thérèse Herr ; 1 fille et 3 fils, dont Eugène Fortuné © 1. Selon les registres d’état civil, cet ancien soldat occupa les fonctions successives de praticien, commis aux hypothèques, puis de commis-négociant aux Toiles métalliques Augustin Roswag & Fils.

1. MARTEL Eugène Fortuné,

commis-négociant, fondateur de la Société Catala Martel et Cie, adjoint au maire de Sélestat (★ Sélestat 18.10.1824 † Sélestat 20.10.1872). Fils d’Antoine Marius Martel, ci-dessus.  ∞ 14.4.1857 à Braine-le-Comte, Belgique, Marcelline Catala © 7 ; 2 filles et 4 fils, dont Joseph Albert Fortuné © 2. En 1843, Martel fut engagé dans la société d’Augustin Roswag © qui décéda en 1845. L’affaire continua à se développer, mais, devant le succès grandissant, la seule usine de Sélestat avait de plus en plus de peine à satisfaire la clientèle. C’est la raison pour laquelle les frères Roswag créèrent entre 1850 et 1860 les filiales de Saint-Denis près de Paris, de Lyon et de Francfort-Bockenheim, filiales toutes gérées par le bureau de Sélestat, qui restait le siège social et dont Martel fut chargé. L’établissement était alors à son apogée et des liens d’amitié unissaient fortement les frères Roswag (en particulier Alexandre) à Martel, qui parraina plusieurs de leurs enfants, et obtint qu’Adolphe Catala © 8, devenu son beau-frère, remplaçât son père. Des raisons économiques certes, mais aussi la dispersion de l’affaire et des fautes de gestion des trois frères Roswag — Ignace étant décédé en 1860 — amenèrent à partir de 1862 le déclin. Malgré les appels et les recommandations de Martel, aucun effort de redressement ne fut entrepris. M. démissionna en 1867. L’année suivante, Martel et son beau-frère Adolphe Joseph Catala fondèrent leur propre entreprise. La Société Catala Martel et Cie débuta avec quelques métiers, transférés à plusieurs reprises avant de s’établir en 1877 dans de nouveaux locaux à Sélestat. Martel était encore en emploi chez Roswag, quand, au renouvellement de 1864, il entra au conseil municipal, et, à ce titre, compté au nombre des personnalités envoyées au-devant du général prussien von Schmeling le 25 octobre, au lendemain de la capitulation de Sélestat; il démissionna du conseil municipal le 25 septembre 1872.

F. Igersheim, Politique et administration …, Strasbourg, 1992, p. 541.

2 .MARTEL Joseph Albert Fortuné,

industriel, conseiller municipal de Sélestat (★ Sélestat 5.10.1863 † Barcelone, Espagne, 20.12.1930). Fils de 1. ∞ date et lieu inconnus Consuela de Miret (★ Villafranca 7.11.1873 † Barcelone 1951) ; sans postérité. Après des études au Gymnase de Sélestat, Martel entra à l’École centrale à Paris. Ingénieur, il s’initia dans l’entreprise familiale que dirigeait depuis 1872 sa mère, en association avec son oncle Adolphe Catala. L’affaire était alors en plein essor et avait obtenu plusieurs diplômes et une médaille d’argent à l’Exposition universelle de Paris en 1889. En 1893, l’usine fut raccordée au réseau électrique, et le tissage mécanique remplaça le tissage à mains. En plus de la fabrication des toiles métalliques furent installés un laminoir et une tréfilerie pour la production de fils de laiton, de cuivre et de bronze phosphoré. Au départ de son oncle en 1900, Martel reçut de grandes responsabilités. Membre du comité de l’Exposition artisanale de Sélestat en 1912. Le 10 février 1916, il distribua au personnel de l’entreprise familiale une indemnité de cherté de vie. Pendant la Première Guerre mondiale, il figura sur la liste noire de la Kreisdirektion comme francophile. Élu au conseil municipal de 1902, siégeant jusqu’à sa dissolution le 2 décembre 1918, Martel fit partie de la commission municipale dès le 7 décembre, mais ne fut pas candidat aux élections municipales de décembre 1919. Le 4 janvier 1919, il fut appelé à présider le Comité pour l’offrande de la libération aux veuves et aux orphelins des soldats français morts pour la patrie. Son nom ainsi que celui de sa sœur Hortense, sont gravés sur la cloche Cor Jesu de l’église Sainte-Foy de Sélestat.

Archives municipales Sélestat, Registre des séances du conseil municipal, 1860-1872, 1902-1919; J. Klein, « Die Metalltuchweberei in Schlettstadt », Elsässische Monatsschrift für Geschichte und Volkskunde (Saverne), 1912, p. 309-310.

Maurice Kubler (1995)