Député du grand collège du Haut-Rhin, (C) (★ Thann 28.11.1770 † Thann 19.9.1825).
Fils de Nicolas Marandet ©. ∞ Henriette de Collebaux, fille de François Guillaume de Collebaux de Champvallon et de Claire Marguerite Henriette Bonneville de Sainte-Anne. De 1786 à 1788, il suivit l’enseignement de Koch à l’Université de Strasbourg. En 1791, il se fit adjuger, pour la somme de 36 400 livres, « l’enclos des cordeliers », ci-devant couvent des Franciscains (aujourd’hui hôpital de Thann), comme bien national. La même année, son nom apparaît parmi ceux des fondateurs de la Société des amis de la Constitution de Thann (27 mars 1791). Contrôleur ambulant des sels, recommandé par Barthélemy, il se lança dans la carrière diplomatique et devint secrétaire de légation à Soleure, Suisse, sous les ordres de son mentor. À 25 ans, il fut second secrétaire d’ambassade (septembre 1794). Il conserva le poste jusqu’à la nomination de Barthélemy comme directeur (7 prairial an V = 26 mai 1797) et la suppression de l’ambassade. Avec un autre Thannois, Jean-Justin Thiébaut Bacher ©, il contribua à l’heureuse conclusion de la paix de Bâle. Marandet suivit alors Barthélemy à Paris, mais l’arrestation de ce dernier lors du coup d’État du 18 Fructidor an V (5 septembre 1797) le laissa momentanément à la rue. Plus tard, on retrouve Marandet conseiller d’ambassade à Munich (mai à octobre 1803), puis à Ratisbonne. Malade et hostile à l’Empire, il disparut de la scène publique jusqu’à la Restauration. Il se laissa alors tenter par la politique et fut élu en août 1815 député du grand collège du Haut-Rhin par 64 voix (123 votants), fit partie de la minorité de la Chambre introuvable, membre de la commission du budget et de la commission de la nouvelle loi électorale (janvier 1816). Mais il se lassa vite de la vie parlementaire. Sous la Restauration, il fut nommé ministre plénipotentiaire à Stuttgart (avril 1816), puis auprès des villes hanséatiques et des grands-ducs d’Oldenbourg, de Mecklembourg, de Schwerin et Strelitz, avec siège à Hambourg. Il remplit plusieurs missions auprès du roi de Suède. Le 23 janvier 1818, Louis XVIII le créa baron héréditaire. Marandet mourut de la tuberculose.
Archives nationales, AF III 61, dossier 243, Pl. 2; F I C III Haut-Rhin. 2; Archives du Ministère des Affaires étrangères, AN Thann, Papiers Barthélemy, t. VI ; A. Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, V ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, IV, 1891 ; J. Baumann, Histoire de Thann, des origines à nos jours, Ingersheim, 1981, p. 128 et 184.
André Rohmer (1995)