Entrepreneur, conseiller général du Haut-Rhin, (C) (★ Le Pasquier, Jura, 5.12.1737 † Thann 22.2.1808).
Fils de Jean François Marandet, contrôleur des domaines du roi du bailliage de Salins-au-Pasquier, et de Marie Catherine Boivin. ∞ 24.8.1768 à Thann Marie Joséphine Émilienne Ihler, fille de Jean Thiébaut Ihler, lieutenant-colonel commandant le bataillon de la milice provinciale de Haute Alsace à Colmar, et de Marie Madeleine Christine Kibler (ou Kübler). Beau-frère du général Jean Alexandre Ihler ©. Directeur de l’entrepôt des sels de Lorraine à Thann et receveur des gabelles royales, Marandet paraît s’être installé dans cette ville à la suite de son oncle Étienne Marandet qui y avait exercé les mêmes fonctions. En dehors de ses charges officielles, Marandet s’est enrichi dans l’exportation vers la Suisse des produits des salines de Lorraine et des Trois-Évêchés, après être entré en 1773, au côté d’hommes d’affaires de la région, dans une compagnie exploitant le monopole du transport du sel, alors denrée de première nécessité pour la
conservation des aliments. Il put ainsi faire l’acquisition de nombreux terrains aux environs de Thann, devint propriétaire d’une forge et d’un martinet à fer à la sortie de la ville, puis également entrepreneur d’une scierie au ban de Bitschwiller. Ardent partisan de la Révolution, il compta parmi les membres fondateurs de la Société des amis de la Constitution de Thann, puis sollicita et obtint d’adhérer au club jacobin de Colmar dès mars 1791. En décembre 1791, il se fit adjuger l’enclos des Cordeliers, ci-devant couvent des Franciscains de Thann vendu comme bien national pour la somme de 36 400 livres. Il revendit cette vaste propriété (aujourd’hui hôpital Saint-Jacques) en avril 1804 à la société neuchâteloise Robert, Petitpierre & Cie, qui y établit une manufacture de toiles imprimées. Conservant ses fonctions avec le titre de directeur de l’entrepôt national des sels de France destinés à la Suisse, Marandet devint, sous le Consulat, président de l’assemblée cantonale de Thann et membre du conseil d’arrondissement de Belfort. Nommé juge de paix du canton de Thann sous l’Empire, puis à conseiller général du Haut-Rhin de l’an XIII au 4 avril 1806.
Archives départementales du Haut-Rhin, 4E Notariat Thann, contrat de mariage de Nicolas Marandet (24 août 1768), succession de J.-F. Ihler (15 avril 1780), ouverture du testament d’Étienne Marandet (18 mai 1789), transaction en faveur d’Alexandre Marandet (18 brumaire an IV) ; 10G Titres généraux, 57, n° 39, requête de Nicolas Marandet (18.8.1780) ; P. Leuilliot, Les Jacobins de Colmar, Strasbourg-Paris, 1928, p. 21, 470 ; J.-M. Schmitt, Aux origines de la révolution industrielle en Alsace, Strasbourg, 1980, p. 101, 200, 228; J. Baumann, Histoire de Thann, Ingersheim, 1981, p. 97, 128, 133, 173, 184.
Jean-Marie Schmitt et André Rohmer (1995)