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LÜTZELBURG von

Famille de chevaliers qui, selon F. Eyer, serait originaire de la haute vallée de la Sarre où dont localisées leurs possessions les plus anciennes. Ils étaient au service de l’évêque de Metz qui leur confia la garde du château de Lutzelbourg, dans la vallée de la Zorn, et dont ils adoptèrent le nom. Très tôt, on les trouve aussi au service des sires de Fenetrange puis des ducs de Lorraine; c’est probablement en raison de la proximité de leurs possessions avec Saverne qu’ils passèrent également dans la vassalité de l’évêque de Strasbourg, se voyant confier dans la seconde moitié du XIVe s. la charge de Schultheiss de Saverne. À cette époque, leur activité et leur politique matrimoniale était essentiellement tournée vers l’Alsace mais, à partir du XVe s., ils se tournèrent à nouveau de plus en plus vers la Lorraine, Au XVIe s., époque où leur château éponyme fut définitivement ruiné (1523), l’essentiel de leur activité politique se déroula presque totalement dans cette province, au service de l’évêque de Metz et du duc de Lorraine. Si on les trouve également au service de seigneurs alsaciens (évêques de Strasbourg, comtes de Hanau-Lichtenberg), leurs principales possessions alsaciennes, autour de Saverne et Marmoutier, sont toutefois des fiefs messins ou ducaux.

Mais à partir de la seconde moitié du XVIe s., certains membres de la lignée vont essaimer vers des horizons plus lointains ; en Saxe d’abord, puis, au XVIIe s., en Bavière et au Wurtemberg. Ainsi, on trouve des Lützelburg au service des princes-électeurs de Saxe et de Bavière, des ducs de Wurtemberg, des électeurs de Cologne et même des rois de Pologne et de France. Les premiers Lützelburg connus sont Timo, Albrecht et Humfried. Ils sont cités en tant que témoins dans un acte de 1166 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 5791/1) ; ils étaient au service de l’évêque de Metz pour le château de Lutzelbourg-Zorn dont ils avaient la garde. Ils sont peut-être d’une autre famille que les suivants : Hermann, vassal de l’évêque de Metz. Il fut cité en tant que témoin, en 1194, dans un acte de l’évêque de Strasbourg concernant l’abbaye de Neubourg et l’église de Hochfelden (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, I, n° 677); Hug, (1238-1241), vassal du sire de Finstingen (Fénétrange), qui tenait en fief de ce dernier des revenus à Dannelbourg, Woppenberg et Einhartshausen (Eyer, p. 31) ; Wilhelm, marié à Mechtild (1280); 2 enfants: Wilhelm © 2 et Reinlind ; cette dernière fut la femme d’un sire d’Oberkirch en 1316 (Eyer, p. 31) ; Sigmund, vécut, vers 1302, dans l’entourage de Ferry III, duc de Lorraine (Eyer, p. 31) ; Genin, avoué du couvent du Graufthal en 1308, il détenait des fiefs de l’évêque de Strasbourg à Gougenheim en 1343 (Eyer, p. 31) ; Anna, était en 1311 supérieure du couvent de Mirmelsberg, près de Seltz (Eyer, p. 31) ; et enfin Johann, vassal des Saarwerden en 1314, il est appelé Johann Diedendorf von Lützelburg en 1334 (Herrmann, p. 143, n° 280) et en 1340. A cette est mentionné son fils Hugemann (Eyer, p. 31).

Il convient de ne pas confondre cette famille avec celle des Lützelburg d’Ottrott dont Conrad, pour ne citer que lui, apparaît en 1196 lors d’un conflit l’opposant au couvent de Hohenburg (Archives départementales du Bas-Rhin, G 1229/1 d).

Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf (1995)

1. Wirich,

avait pour père Wirich († 1314). Il renonça, le 25 juin 1314, à un bien sis à Berlingen, en faveur de Ferriate, comtesse de Saarwerden (Archives départementales du Bas-Rhin, 8J, n° 6). Il fut également l’époux d’une Clara dont on ignore le nom (Eyer, p. 31).

2. Wilhelm,

(† 1343). Fils de Wilhelm et de Mechtildis. ∞ Elsa v. Froensburg (1318) ; 2 enfants : Berthold © 3 et Catharina ; cette dernière fut l’épouse de Gottfried von Isch (Eyer, 31).

3. Berthold,

écuyer, fils de 2. Il reconnut, en 1343, devant Adhémar, évêque de Metz, que les fiefs de Niderviller (dont le château) et de Wenschwiller (actuellement Brouderdorff) n’étaient pas des fiefs des Lützelburgmais des fiefs du comté de Saarwerden ; il perdit alors ses droits sur ces biens (Archives départementales du Bas-Rhin, 8J, n° 20). Avait deux fils: Wirich (1367/71-1388), écuyer, et Egenolf ©7 (Eyer, p. 31).

4. Loretta,

(† 1344). Fille de N. von Lützelburg et de Hedwig von Odratzheim, sœur de Anna, fut abbesse de Sainte-Claire à Strasbourg (Eyer, p. 31).

5. Egenolf,

chevalier, reçut, en 1330, de l’évêché de Strasbourg, un fief castral à Saverne qui consistait en une rente de 40 rézaux de blé à Gougenheim et à Saverne (Eyer). Il adhéra, le 28 août 1349, au traité conclu la même année entre l’évêque Berthold et le Magistrat de Strasbourg, ainsi qu’avec de nombreux seigneurs, au sujet des persécutions des juifs (Archives municipales de Strasbourg, charte n° 1316). C’est sans doute lui qui épousa une Anna dont le nom n’est pas connu (Eyer, p. 35).

6. Walter dit Steinlin,

écuyer. Fit savoir, en 1360, qu’il avait acheté une maison et une part d’une grange situées à Saverne avec l’argent que lui avait donné l’évêque de Strasbourg pour une autre maison au Haut-Barr (Archives départementales du Bas-Rhin, G 743/2). Un autre Lützelburg portait le surnom de Steinlin : Friedrich († 1364) qui avait une fille, Dyna, ∞ Johann von Odratzheim en 1364 (Eyer, p. 31).

7. Egenolf,

mentionné vers 1367-1371 † 1397). Fils de Berthold © 3. Ecuyer (1382), chevalier (1383), Schultheiss de Saverne (1382-1394). Lui et son frère Wirich (1367-1388) se réconcilièrent, en 1367, avec Strasbourg contre laquelle ils étaient en guerre (Eyer, p. 31). Ils figurèrent parmi les témoins d’un partage, effectué le 18 mars 1371, entre les nobles de Schweinheim (Archives départementales du Bas-Rhin, G 5770/5). L’année suivante, Egenolf apparaît comme capitaine des troupes de la ville de Strasbourg (Eyer, p. 31). En 1382, il était Schultheiss à Saverne (Archives départementales du Bas-Rhin, 25J, n° 305) et bailli du château de Kochersberg (Eyer, p. 31). Il était encore Schultheiss le 14.8.1385, date à laquelle il céda ses droits sur le village de Wisentau à Johann von Lichtenberg (Archives départementales du Bas-Rhin, E 1493/6). Vers 1390, lui et son frère Wirich reçurent les fiefs que les Steinburgertor tenaient des Ettendorf à Dorlisheim (Archives départementales du Bas-Rhin, G 908). Il fut l’un des coscelleur du Burgfrieden de 1393 à propos du château de Wangenbourg (Archives départementales du Bas-Rhin, G 132/7) et de ceux de 1394 concernant les deux Geroldseck et le château et la ville de Marmoutier (Archives départementales du Bas-Rhin, H 563) et le Lutzelbourg-Zorn. Des transfix apposés à cette dernière charte, datant de 1398-1400, nous apprennent qu’il est mort et que c’est sa femme, Bride von Hohenstein († 1428; Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/1), qui le représentait (Archives départementales du Bas-Rhin, G 132/9). Toujours en 1394, il s’engagea à ne laisser entrer personne au Haut-Barr contre la volonté de l’évêque de Strasbourg (Archives départementales du Bas-Rhin, G 980). En 1397, sa femme, Bride, acquit une part du Grand-Greifenstein et une part d’une rente de 60 florins sur des biens situés à Saverne et appartenant aux Greifenstein (Archives départementales du Bas-Rhin, G 977/1 : acte de 1464 et G 977 : copie). À cette date, Egenolf était déjà décédé. On lui connait deux fils, Bernhard © 10 et Johann/Hans © 11, et une fille, Clara © 13.

8. Werner,

abbé de Schuttern, dans le Pays de Bade, de 1379 à 1390 (Mone, Quellensammlung III, p. 56, 84, 124, 125) et jusqu’en 1399 d’après F. Eyer. Il mourut dans cette abbaye en 1409
après avoir renoncé à sa charge (Eyer, p. 31).

9. Petermann,

apparaît dans un conflit avec la ville de Haguenau en 1391 (Eyer, p. 31). Il était Underschultheiss de Saverne en 1404 (Eyer, p. 31) et en 1405 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 5770/8 ; Inventaire Beemelmans des Archives municipales Saverne p. 58). En 1414, il devenait Schultheiss. Il aurait eu un fils : Peter (Eyer, p. 31). Ce dernier, impliqué dans un conflit contre Strasbourg, se réconcilia, en 1424, avec la ville au sujet des dommages causés à Weyersheim et Schnersheim (Archives municipales de Strasbourg, charte 3805). Il s’engagea, en 1431, à être neutre envers l’évêque. Bernhard © 10 von Lützelburg lui servit de garant (Eyer, p. 31). Son sceau est différent de ceux des Lützelburg.

10. Bernhard,

(mentionné vers 1390 † 1438). Fils de 7. Écuyer. Vers 1390, il tenait en fief des Ettendorf la métairie de Bettwiller et les gens de Bettwiller et Rexingen (Archives départementales du Bas-Rhin, G 908). Lui et son frère, Johann © 11, coscellèrent, en 1404, avec d’autres, une paix castrale pour le château de Lutzelbourg-Zorn (Archives départementales du Bas-Rhin, G 134/3), puis, en 1406, pour les deux Geroldseck et la ville et le château de Marmoutier (Archives départementales du Bas-Rhin, H 563/3-3a = H 563/3b-c = H 563/d ; Archives départementales du Bas-Rhin, E 2841). En 1405, il était, avec son frère, avoué du couvent de Graufthal et obtenait en fief une part du château de Lutzelbourg-Zorn et quelques villages (Eyer, p. 32). À la fin de l’année 1414, l’évêque de Strasbourg, Wilhelm, correspondit avec Bernhard et le Magistrat de Strasbourg, afin d’accommoder le différend entre ces deux parties suite à l’attaque menée par le sire de Lützelburg sur Dettwiller (Archives municipales de Strasbourg, AA 1440/13-18 ; Archives municipales de Strasbourg, AA 1483/84). Le 7 août 1417, Friedrich von Odratzheim, Amptmann de Charles, duc de Lorraine, proposait aux Strasbourgeois une réconciliation, à propos des dommages subis dans la vallée de Lutzelbourg et les environs, pendant la guerre contre Bernhard (Archives municipales de Strasbourg, charte 3481). Le conflit semble être réglé définitivement en 1418 (Archives municipales de Strasbourg,charte 3508). Cependant, la même année, le sire de Lützelburg déclara la guerre à l’évêque de Metz et ravagea l’évêché (Archives municipales de Strasbourg, AA 2025/65). Bernhard, seul en 1426 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 977/1), puis en 1428 avec sa femme, Mergelin Schelm von Finstingen, acquit les 60 florins de rente sur des biens du ban de Saverne que les Greifenstein avaient jadis (en 1397 ; Archives départementales du Bas-Rhin, G 977/1 et G 977) engagés à Bertold Münch von Wilsperg, Bride von Hohenstein et Gerhard Dünne von Leiningen (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/1 et G 977/1). En 1430, il coscella un acte de Johann von Wasselnheim (Des Robert III, n° 4733). Le 24 mars 1432, il fut inféodé de fiefs épiscopaux à Bettwiller et à Rexingen (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/1). En 1456, sa femme, Magrede von Ramstein, coscella un acquêt (Des Robert III, n° 4734). Avait une fille : Margrede © 19. Il aurait aussi un fils: Claus, mentionné en 1474 comme mercenaire du duc de Lorraine dans sa lutte contre Charles le Téméraire (Eyer, p. 32).

11. Johann ou Hans,

(mentionné à partir de 1404 † entre 1440 et 1452). Frère de 10. Écuyer (1404). En 1410, il donna une quittance pour la somme de 160 florins que lui devait l’évêque de Strasbourg, Wilhelm, en compensation des pertes essuyées à son service : son armement et son cheval ainsi que trois valets avec leurs chevaux et leurs équipements (Archives départementales du Bas-Rhin, G 135/1). En 1429, ledit évêque lui céda les droits sur une rente à Saverne (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/2). Le 26 novembre 1420, il prêta, avec d’autres, serment de fidélité à Henri, sire de Blâmont, et à son fils Thiébaut (Des Robert III, n° 4732). ? 1426 Ida de Fléville (Archives départementales du Bas-Rhin, G 137/4), encore citée en 1452 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 140/7). Johann serait décédé en 1440 (Eyer, p. 32) et aurait laissé deux fils : Egenolf © 15 et Johann.

12. Claus Fuchs ou Füssel,

(mentionné à partir de 1420 † 1460). Fils de Burcard Schüssel ou Füssel von Lützelburg (1350-1383). Il apparaît dans les textes en 1420, en tant que vassal du sire de Blâmont (Eyer, p. 31). Il possédait, en 1446, une rente sur la taille de Saverne (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/3). Au dos de la charte est indiqué: Claus Fuchs von Lützelnburg genant Burckart Fuchs… ». Son sceau diffère de celui des Lützelburg. Il est nommé Burcard Fuchsel, écuyer, en 1460. La rente de quatre mesures de vin provenant de biens sis sur le ban de Saverne — dont il était le bénéficiaire — fut attribuée à l’écuyer German Fesseler par la ville de Saverne (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 69, 1915, p. 104, n° 742).

13. Clara,

fille de 7 (Eyer, p. 32). Abbesse de Hohenburg (1426-1453) (Archives municipales Obernai, DD 41 ; D. Albrecht, History von Hohenburg…, Strasbourg, 1759, p. 314). Elle fut un des témoins, en 1438, du douaire constitué par Albrecht von Castel pour sa femme Margrede von Lützelburg © 14, sa nièce (Archives départementales du Bas-Rhin, 980b).

14. Margrede,

fille de 10. ∞ Albrecht von Castel (Blieskastel), un frère (sic !) d’Eberlin von Greifenstein (1438). À cette date, il constitua un douaire à sa femme; il lui donna, entre autres, une maison de pierre à Zweibrücken et une maison aveccour à Scharrachbergheim. Elle apportait, quant à elle, diverses rentes sur des biens à Bouxwiller, à Dettwiller, à Wolxheim et à Dahlenheim, dans le Val de Bruche et à Epfig, à Bischeinsheim (?), à Bettwiller, à Rexingen et à Gougenheim, plus une part du Geroldseck et un Burglehen à Lutzelbourg, des biens à Reckingen et Wolderingen, le moulin de Schoelling, le Badstube à Saverne et d’autres biens à Wisentau, à Berge, à Rosheim et à Weiterswiller (Archives départementales du Bas-Rhin, G 980b). Elle est veuve le 9 juin 1442 (Archives municipales de Strasbourg,Fds Müllenheim, 8 NA, n° 116). C’est peut-être elle qui était l’épouse, en 1453, de Thomas von Ramstein (Eyer, p. 36), qui fut veuve dès 1459, et qui donna à sa fille, qui était au couvent de Sainte-Catherine, des biens sis à Saverne et à Gougenheim (Eyer, p. 32).

15. Egenolf,

et son frère Johann (première mention en 1440 d’après Eyer, p. 36). Fils de 11 et d’Ida de Fléville. Ils reconnaissaient, en 1443, avoir été inféodés par l’évêque de Strasbourg d’une rente sur la taille de Saverne et un fief castral à Saverne: une ferme et un champ près de Wisentau, les droits épiscopaux sur les boulangers de Saverne et le village de Bettwiller (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/2). En 1449, les deux frères étaient en conflit avec les sires de Lichtenberg © à propos de biens à Kirwiller qu’Egenolf avait donnés, en 1430, en douaire à sa sœur (†) Else von Lützelburg, veuve de Werlin von Hunawihr (Archives départementales du Bas-Rhin, G 140/6; Eyer, p. 31). En 1469, il participa, avec les troupes lorraines, au siège du château de La Roche (Archives municipales de Strasbourg, AA 1521, 38). Dès 1472, il devint Statthalter de Sarrebourg (Eyer, p. 32). En 1473, il coscella un acte pour lequel Conrad von Rathsamhausen zum Stein cédait à René, duc de Lorraine, 1/6e du château de Fénétrange (Des Robert III n° 4735). Il était chevalier en 1479 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/4). Son épouse était peut-être de la famille des Hérange (Eyer, p. 32). Il décéda en 1486 (Eyer, p. 35), vers 1495 (Eyer, p. 32). Il eut 5 enfants: Bernhard © 17, Heinrich © 16, Werner/Warry © 18, Clara, religieuse à Luxembourg (Eyer, p. 32) et Catherina, veuve de Ludwig Bock von Blaesheim en 1473. Il s’agit sans doute de la même qui épousa Heinrich Bayer von Boppard (Eyer, p. 36).

16. Heinrich,

(mentionné en 1480-1483 † 1493). Chevalier (1483), Statthalter de Sarrebourg (1486). Avec son frère Bernhard © 17, vendit en leur nom et celui de leur frère Werner © 18, le 10 novembre 1483, une rente sur divers biens sis à Wisentau et à Hattmatt à Adolf von Colmar (Archives départementales du Bas-Rhin, E 1493/13); Heinrich, en son nom et celui de son frère Bernhard, vendit à nouveau une rente provenant de Wisentau à Adolf von Colmar, le 28 mars 1484 (Archives départementales du Bas-Rhin, E 1493/13a). En juin 1484, les deux frères vendirent la totalité du ban de Wisentau à Adolf von Colmar (Archives départementales du Bas-Rhin, E 1493/14). Cette même année, il fut inféodé, au nom de dame Schoene (?) von Sierck, veuve de Walter von Dahn, sa belle-mère, du village d’Ottersthal (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/8). En 1485, il fut inféodé par l’évêque de Strasbourg de biens non spécifiés dans la reversale (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/5). Il émit une nouvelle reversale en 1487, pour lui et ses frères Bernhard et Werner (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/6). Le 5 janvier 1488, lui et sa femme, Margrede von Dahn, vendirent, toujours à Adolf von Colmar, une rente en céréales provenant de biens situés à Obermodern (Archives départementales du Bas-Rhin, E 2342/14b). Ils furent inféodés, la même année, de fiefs épiscopaux non spécifiés dans la reversale (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/3); il s’agissait sans doute d’Ottersthal (Eyer, p. 32). Notons encore qu’en 1486, lui — à ce moment-là Statthalter de Sarrebourg — et sa femme, Margrede von Dahn zu Wasselnheim, prièrent le Magistrat de Strasbourg d’envoyer un représentant au château de Kochersberg ou près de Lutzelbourg pour traiter avec eux de la cession de Wasselonne et de ses dépendances à la ville (Archives municipales de Strasbourg, IV 67/2). En 1489 fut arbitré un litige entre Goetz von Adelsheim et Heinrich et sa femme au sujet du château et du village de Wasselonne et de possessions à Brechingen, Friesenheim et Ittenheim (Archives municipales de Strasbourg, VI 165/8). En 1491, il entra en possession des fiefs des Hanau-Lichtenberg qui lui venaient de son beau-père: la moitié de la seigneurie et du château de Sarreck et des rentes à Hilbesheim, Mettingen, Vescheim, Dolvingen, Oberstinzel, Offendorf, Herrlisheim et Epfig (Eyer, p. 32). On lui connaît 2 fils, Egenolf (1491? /1493-1499) et Friedrich © 20, et 2 filles, Barbara, qui épousa Jean de Harcourt, et Salomé qui épousa Christoph von Müllenheim (Eyer, p. 32).

17. Bernhard,

(mentionné entre 1483 et 1499-1507). Frère de 16. Capitaine du château de Lutzelbourg-Zorn (Eyer, p. 32), prévôt à Luxembourg (1499). Reconnut, le 8 juillet 1493, avoir été inféodé par Albrecht, évêque de Strasbourg, pour lui et son frère Werner ainsi que pour Friedrich et Egenolf, fils de feu leur frère Heinrich © 16, de divers biens non spécifiés dans la reversale (Archives départementales du Bas-Rhin, G 736/7). L’évêque, à la même date, inféoda à Bernhard, en tant que tuteur des fils de son frère Heinrich, le village d’Ottersthal qui avait appartenu à Walter von Dahn et sa femme Schoennette von Sierck, grands-parents de Friedrich © 20 et de Egenolf. À cela s’ajouta une rente sur la taille de Saverne, deux moulins à Wasselonne, une autre rente sur la ville et la taille de Saverne (qui a appartenu à feu Paulus von Windstein), divers biens à Offendorf, Herrlisheim, Wiler et à Schüre dans le Ried (qui appartenaient aux Wasselnheim), plus une part de la dîme en vin et des droits de douane à Wasselonne et à Kuttolsheim (anciennes possessions des Dahn et des Odratzheim) (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/4). Cette inféodation fut renouvelée en 1495 (Archives départementales du Bas-Rhin, G 741/9). Le 5 novembre 1499, Bernhard, prévôt à Lutcemburg, et son frère Werner renoncèrent, en leur nom et au nom de leurs neveux, Friedrich et Egenolf von Lützelburg, en faveur de Johann, comte de Moers-Saarwerden (suite à un litige entre ce dernier et les Lützelburg au sujet de Niderviller et « Wenswyler » = Brouderdorff) au droit de reprise relatif à l’engagement par Wilhelm von Finstingen de ses villages de Butten et d’Achen que les Lützelburg tenaient de leur grand-père, Walter von Dahn (Archives départementales du Bas-Rhin, 8J, n° 49). Bernhard vécut jusqu’aux environs de 1507 (Eyer, p. 36).

18. Werner, Wirich ou Warry,

(mentionné entre 1483 et 1499-1508). Frère de 16. Chevalier au service de l’évêché de Metz, seigneur de Fléville. ∞ 1482 Béatrice de Germigny. Il obtint, à la mort de Geoffroy de Turquestein, des fiefs des sires de Blâmont (Eyer, p. 32). En 1491, se portant fort de sa femme et des héritiers de Geoffroy de Turquestein, il donna quittance à Olry de Blâmont (Des Robert III, n° 4736). Bailli de l’évêché de Metz vers 1499, il épousa en secondes noces Eva (Schelm ?) von Finstingen. Il eut 3 enfants dont Claus © 19 (Eyer, p. 32).

Nicolas Mengus (1995)

19. Claus,

(? 1485 † 1557). Fils de 18. ? vers 1522, Marguerite de Lucy. Conseiller du duc de Lorraine, capitaine d’Épinal en 1523, il reconstruisit le château de Fléville hérité de sa grand-mère. Gouverneur de Nancy en 1543, il maria ses cinq filles à des membres de cinq des plus grandes familles de Lorraine, ce qui est un indice de la considération dont il jouissait : Anne se maria avec Robert de Bouillant, Nicole avec Claude de Beauveau, Barbe avec Jean de Ludres, Renée avec Nicolas de Choiseul et Louise avec Jean de Haraucourt. Par contre, il n’eut pas de descendant mâle.

20. Friedrich,

(† 1551). Frère de 19. ∞ Sophie Münch von Wilsperg. Il fut parfois surnommé « Puppapper » en raison du soutien apporté à son parent, l’évêque de Metz Adam Bayer von Boppard. Après la mort de son père, il reçut la charge de capitaine de Sarrebourg qui devint héréditaire dans la famille. En 1506, il vendit à la ville de Strasbourg son fief castral d’une maison et d’une grange à l’intérieur du château de Wasselonne, hérité de sa mère. En 1526, en raison du soutien apporté lors de la répression de la guerre des Paysans, il reçut du duc Antoine de Lorraine le fief de la moitié de la seigneurie de Sarreck, dont il tenait déjà l’autre moitié reçue en fief par son père des comtes de Hanau-Lichtenberg. En 1532, il fut maréchal de la cour épiscopale. Ils eurent pour enfants: Bernhard © 21, Elisabeth et Anton © 22 (Eyer, p. 32).

21. Bernhard,

(† début mars 1592). Fils de 20. ∞ I Veronica von Landsberg. ∞ II Lucie von Reinach. Dès 1544, il succéda à son père comme capitaine de Sarrebourg. En 1563, il fut « bailli d’Allemagne », c’est à dire préfet de tout le territoire ducal de langue allemande. Il jouissait d’une grande confiance auprès du duc de Lorraine qui lui confia diverses missions diplomatiques dont celle de défendre les intérêts ducaux auprès de la cour impériale, ainsi que la régence des états ducaux durant son absence. Il reçut Morswiller en fief en 1570. En 1578, le duc lui fit don d’une maison et d’une grange à Marmoutier, Bernhard possédait aussi un moulin à Romanswiller.

22. Anton,

(† 1587). Frère de 21. ∞ v. 1560 à Weimar Catherina von Harstall von Milla ; 7 enfants. Entré au service du duc de Lorraine comme gentilhomme de la chambre, puis colonel dans l’armée royale, il se rendit célèbre en tuant Claude d’Aguerre lors d’un duel dans la forêt de Villers-Cotterets, ceci lors du voyage de noces du duc Charles III avec Claude de Valois. Bien que pardonné par le duc en 1560, il préféra s’exiler provisoirement et se mit au service du prince-électeur de Saxe, devenant gouverneur de Weimar.

23. Werner,

(? 1550 † 1617). Fils de 21. ∞ Anna von Czettritz von Lortzendorf ; 12 enfants. Ayant rejoint son oncle Anton © 22 en Saxe, il obtint la charge de grand veneur du prince-électeur. Bien que restant investi en 1612 de la seigneurie de Saareck en communauté avec ses frères, ainsi que des fiefs relevant de la Marche de Marmoutier, c’est lui qui fonda la branche saxonne des Lützelburg.

24. Friedrich Wilhelm,

(† 1588). Fils aîné de 22. ∞ Ursula von Landsberg. Avec ses frères, il fonda en 1616, près du village disparu de Wenschwiller, un nouveau village qui prit le nom de Bruderdorf et dont les premiers habitants semblent être venus d’Artzwiller. Prit du service auprès des Habsbourg et de la maison de Bavière. Commandant d’un corps de cavalerie, il mourut en France.

25. Philipp Egenolf,

(† 1617). Frère de 24. ∞ Françoise de Florainville. Chambellan de la cour, il fut le confident du duc Henri de Lorraine qui le combla de faveurs; tour à tour conseiller d’État, colonel, puis grand maître de l’artillerie et général de l’artillerie de la ligue catholique de l’Empire. En 1616, chargé par le duc d’une mission diplomatique à la cour de Munich, il fut assassiné à son retour, aux portes de Nancy, par un spadassin nommé Riquet qui avait été payé à cet effet; meurtre auquel le duc n’était peut-être pas étranger, l’assassin ayant bénéficié rapidement d’un non-lieu.

26. Ernst Christoph,

(† 1632). Frère de 24. ∞ Sophie von Braubach ; 3 fils dont Antonie, colonel de l’armée impériale, qui se mit au service du duc de Wurtenberg et devint bailli d’Oberkirch en Bade, et Ernst Friedrich, gouverneur du château de Stuttgart et bailli de Lauffen. Seigneur d’Imling en 1594. Tué pendant la guerre de Trente Ans, à Willstätt.

27. Anton Richard,

(† 1617). Fils posthume de 24. ∞ Marie Kempf von Angreth. Grand fauconnier de l’évêque de Strasbourg, il reçut l’autorisation d’habiter le Freihof de Marmoutier. Son épitaphe se trouve encore à l’église des Récollets de Saverne. Son fils, Friedrich Wilhelm († 1665), ? Maria Anna Nothaft von Werdenberg. Il s’établit définitivement en Bavière et fut élevé, en 1665, par l’empereur d’Allemagne, à la dignité héréditaire de baron d’Empire.

28. Peter Ernst,

(† 1681). Fils de Walther von Lützelburg et petit-fils de 21. ∞ I Ursula von Pfirt (Ferrette). ∞ II Catharina von Lützelburg. Nommé en 1621 capitaine de Sarrebourg, il était colonel de l’armée lorraine et fut nommé bailli de la ville de Marckolsheim par l’archiduc Leopold, évêque de Strasbourg. Après la mort de Bernard de Saxe-Weimar en 1640, il fut chargé de sonder les officiers weimariens afin qu’ils rejoignent les rangs impériaux ; en même temps, il tenta de détourner les troupes suédoises des armées du roi de France. On lui connait 3 fils : Heinrich Wilhelm († 1689), ∞ Anna Catherina Streif von Lauenstein. Ayant pris du service auprès du prince-électeur de Bavière, il fonda la lignée bavaroise des Lützelburg, encore représentée de nos jours. Des deux autres, Karl Ernst, était chevalier de Malte, et Egenolf Ernst, chevalier teutonique.

29. Jacob Anton,

( Marmoutier 16.2.1671 † 15.4.1739). Fils d’Anton Michael von Lützelburg. Destiné à la carrière militaire, il entra à l’âge de 17 ans comme cornette au régiment Royal-Allemand. Capitaine en 1690, il fut gravement blessé d’un coup de feu dans les reins. S’étant distingué lors de la guerre de Succession d’Espagne, il fut promu au grade de lieutenant-colonel, puis nommé maître de camp et décoré de la croix de chevalier de Saint-Louis. Il quitta le service du roi de France, en 1724, pour entrer dans celui du prince-électeur de Saxe, Frédéric-Auguste, qui le nomma général de cavalerie et lui accorda la charge de grand-échanson de la cour. Devenu roi de Pologne sous le nom d’Auguste III, celui-ci remit à Jacob Anton le brevet de lieutenant-général de l’armée polonaise et le nomma ambassadeur à la cour impériale de Vienne. Il mourut sans postérité.

30. Walther,

(† 1736). Fils de Wilhelm Ernst von Lützelburg ∞ 1704 Marie Ursule de Klinglin, fille du prêteur royal de Strasbourg. Lieutenant-colonel au régiment Royal-Allemand, il fut élevé en 1714 au rang de comte. En 1725, il aurait dû recevoir la reine de France, Marie Leczinska, lors de son passage à Sarrebourg et, en conséquence, fit meubler à neuf son hôtel de Sarrebourg. Mais le matin même de l’arrivée du cortège royal, celui-ci fut dévasté par un incendie provoqué par l’imprudence des officiers qui occupaient la salle d’armes.

31. Franz Walther,

( 1707 † Fulda 1762). Fils de 30. ∞ I Anne Marie de Boris. ∞ II Marie Christine de Fargés. Entré en 1726 au régiment des Gardes françaises en qualité de second enseigne, il devint lieutenant en 1730. Il participa à la campagne de Pologne comme second cornette de la compagnie de chevaux-légers d’Anjou et fut promu lieutenant-colonel de cavalerie le 1er janvier 1734. Nommé en 1738 guidon de la compagnie des gendarmes-écossais avec rang de maître de camp de cavalerie, il prit part en 1741, en Westphalie, à la guerre de la succession de l’empereur Charles VI. En 1742, en tant que sous-lieutenant de la compagnie des chevaux-légers d’Anjou, il s’illustra en Bohême et, en 1743-1744, se trouvait à l’armée du Rhin où il reçut le grade de capitaine-lieutenant. Promu au rang de brigadier de cavalerie le 16 août 1745, il se distingua en Flandre aux côtés du maréchal Maurice de Saxe et fut fait capitaine-lieutenant des gendarmes de Bourgogne puis maréchal de camp le 10 mai 1748. Il s’illustra encore, à partir de 1757, dans la malheureuse guerre de Sept Ans et fut nommé lieutenant-général le 17 décembre 1759. Il mourut avant la fin du conflit, à Fulda.

Jean-Michel Rudrauf (1995)

D.-J. Mone, Quellensammlung der badischen Landesgeschichte, 1848-1867, 4 vol. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 212-214 ; H.-W. Herrmann, Geschichte der Grafschaft Saarwerden bis zum Jahre 1527, 1957 et s. ; F. Eyer, « Les familles nobles de Lutzelbourg », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, n° 82-83, 1973, p. 29-37 ; M. Parisse, La noblesse lorraine, Nancy, 1982 ; E. Des Robert, Catalogue des sceaux des Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1983-1991, 3 vol.

Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf (1995)