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LOUX Henri Édouard

Artiste peintre, (Pl) (★ Auenheim 20.2.1873 † Strasbourg-Neudorf 19.1.1907).

Fils de Henri Édouard Loux, instituteur, et de Frédérique Wolff, fille du maire de Rountzenheim. Célibataire. Début janvier 1875, le père de Loux. fut nommé instituteur à Sessenheim. Il y découvrit la vie à la campagne qui marqua plus tard toute son œuvre. Envoyé en 1884 au Gymnase protestant de Strasbourg. Il obtint des résultats médiocres, mais son professeur de dessin, Édouard Weissandt, découvrit rapidement chez son jeune élève un don spécial pour l’art pictural et obtint de son père de pouvoir lui donner des leçons chez lui. En 1890, Loux s’inscrivit à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg et fut l’élève, en peinture décorative, de Carl Jordan. Lors de l’inauguration de la nouvelle École des Arts décoratifs rue de l’Académie, en avril 1892, Loux recueillit des éloges pour les travaux qu’il avait présentés. Le 30 octobre 1893, il partit pour Munich où il s’inscrivit à l’Akademie der bildenden Kunst. Il fréquenta la classe de dessin décoratif du professeur Nikolaus Gysis, d’origine grecque. Là, il se familiarisa aussi avec les travaux des artistes peintres allemands, notamment avec les œuvres de Ludwig Richter (1803-1884) et de Moritz von Schwind (1804-1871). À la fin de ses études munichoises, en 1897, Loux revint en Alsace chez ses parents à Sessenheim. Mais il prit contact avec les artistes de la région. C’est ainsi qu’il fréquenta les réunions du Cercle de Saint-Léonard, chez Charles Spindler ©, les réunions du Kunschthaafe, chez Auguste Michel, à Schiltigheim. C’est lui qui réalisa le dessin pour le menu de la XXIVe réunion du Kunschthaafe. Il illustra une petite brochure: Lustiger Führer durch Strassburg, un guide humoristique à travers Strasbourg. Ayant fait la connaissance de Léon Boll ©, le directeur du Journal d’Alsace, celui-ci lui passa commande pour une affiche représentant le stand de l’Alsace à l’Exposition universelle de Paris, en 1900. De même, L. Boll lui donna l’occasion d’illustrer un petit recueil: Vins et coteaux d’Alsace. Pour lui, il illustra en outre quatre contes par cinq dessins qui furent reproduits dans Contes et récits nationaux, Paris, 1908. Avec son ami Wilhelm Scheuermann, il créa en 1903 les Neue elsässer Bilderbogen ; ils ne parurent que 18 fois, par manque d’abonnés.

Loux. est aussi connu pour son service de table. En novembre 1902, il entra en relations avec les Faïenceries de Sarreguemines, Utzschneider & Cie, par l’intermédiaire de Charles Spindler et Gustave Stoskopf ©. Il partit pour la métropole mosellane de la faïence et réalisa des décors pour des assiettes décoratives, des plats, des cruches, du carrelage. Il avait dessiné quatre scènes de la pièce de théâtre D’r Herr Maire de Gustave Stoskopf, qu’il reprit pour orner des assiettes de décoration. Tous les objets décorés par Loux eurent au verso la dénomination « Loux – U & Cie – Sarreguemines ». Lorsqu’un aubergiste d’Obernai commanda pour son établissement un service de table avec le décor «Loux», l’artiste peintre retourna à Sarreguemines pour compléter la série. Il réalisa en tout une cinquantaine de dessins différents. Le décor s’appela dorénavant « Obernai ». Il réalisait en outre des vignettes (une par mois) pour l’Almanach agricole et viticole. Ces dessins furent utilisés jusqu’en 1939. Après la mort de son père, en 1901, Loux s’installa avec sa mère à Strasbourg-Neudorf. Pour la Pentecôte 1907, l’Association des artistes peintres strasbourgeois, dont il avait été un des membres fondateurs, édita en hommage à l’artiste la Loux-Mappe, un recueil de 29 reproductions d’œuvres, ainsi qu’une photo de l’artiste. Loux était un artiste très sensible, profondément amoureux de sa province natale, car à travers toute son œuvre nous pouvons découvrir les richesses de nos campagnes, les couleurs vives et chatoyantes de nos costumes traditionnels, tel que nos aïeux les découvraient lors des fêtes villageoises.

Grâce au décor du service de table dit « Obernai » — et dont il est le «père» —, de belles pages de notre folklore sont connues dans le monde entier. Une stèle commémorative a été érigée devant la maison natale de Loux à Auenheim (19 janvier 1991).

Expositions sur Loux : Sessenheim, 1977; Musée alsacien, Strasbourg, 1978; Musée régional, Sarreguemines, 1978; Musée historique, Haguenau, 1978; Eaubonne, Val-d’Oise, mai 1989 ; Caisse d’épargne de Strasbourg, juin-août 1989 ; Niederbronn, 1991 ; Obernai, 1991.

François Lotz, Artistes-peintres d’Alsace vivant et œuvrant à la date du 1er janvier 1982, Kaysersberg, 1985, p. 218-219; P.-A. Befort, F. Gastebois, Henri Loux : il a mis l’Alsace dans nos assiettes, Strasbourg, 1985 ; idem, Si l’Alsace m’était contée par Henri Loux, Strasbourg, 1986 (rééd. en 1991 sous le titre : Henri Loux — Images de l’Alsace heureuse) ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, III, 1986, p. 223-224.

Fernand Gastebois (1995)