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LOYAUTÉ de

Famille noble fixée et repérée en Champagne depuis le XVe siècle ainsi qu’en Lorraine, qui aurait même des origines antérieures ibériques sans qu’on en ait des preuves. Deux Loyauté furent impliqués en Alsace :

  1. Anne Philippe Dieudonné,

militaire, lieutenant-colonel, (C) (★ Metz 2.4.1750 † Paris, Invalides 15.1.1828). Fils d’Arnould (★ Paris 8.1.1707 † Metz 29.1.1780), maréchal de camp d’artillerie qui épousa à Gorze 11.2.1744 Marie Dieudonnée Charpy (★ Metz 25.11.1722 † Metz 16.12.1788). ∞ II 14.6.1798 à Londres, paroisse Sainte-Anne de Westminster, Anne Duncan Fairfax Cameron (★ Londres 28.2.1777 † Paris 1851), fille d’Alexandre et Anne. Il servit très jeune dans la brigade de son père et devint lieutenant d’artillerie en 1765. Son père le fit incarcérer à la forteresse de Pierre-Encize par lettre de cachet demandée au marquis de Monteynard, ministre de la guerre, à cause de son goût excessif pour le jeu et les femmes. Il servit dans les colonies et participa à la guerre d’indépendance d’Amérique et y resta comme inspecteur général de l’artillerie et du génie des États-Unis en Virginie. Par la suite, le maréchal de Castries refusa de l’admettre dans l’artillerie des colonies pour raison de dettes. Il publia une Constitution militaire proposée par M. de Loyauté, ancien inspecteur général de l’artillerie des États de Virginie (Paris, 1789, in 8°, 33 p., cote FR 274 2 à la British Library à Londres). Au début de la Révolution, il émigra à Worms et aurait été chargé par la reine d’une mission en Alsace. Il semble avoir eu l’initiative d’une opération tendant à planter le drapeau blanc sur la ville et la citadelle de Strasbourg afin d’en faire le quartier général des émigrés. Cette opération assez embrouillée échoua au début de septembre 1791. Les accusés « Michel (sic) Loyauté, Hyacinthe Joseph de Silly, Louis Meyé dit Saint-Louis », furent mis au secret après arrestation par jugement du tribunal de district du 13 septembre 1791, accusés également d’avoir fait des enrôlements pour l’armée des émigrés. Le 24 septembre, ils furent remis aux autorités départementales pour être conduits à Orléans et y être déférés devant la Haute Cour. L’affaire évoquée à l’Assemblée Nationale (selon un extrait du procès-verbal), non exempte de surenchère, citait un « complot de conspirateurs qui voulaient s’emparer de la citadelle de Strasbourg pour le cardinal de Rohan ! ». Loyauté fut l’un des rares rescapés des prisonniers d’Orléans qui échappa au massacre, au prix de cinq blessures lors de leur transfert à Versailles le 5 septembre 1792. Passé en Angleterre, il entra au service britannique comme inspecteur général de l’artillerie à Saint-Domingue. Rentré en France en 1802, il fut impliqué dans l’affaire du général Moreau, incarcéré en 1804 et relaxé grâce à Kellermann. Contraint par la misère de devenir commis aux écritures dans la Grande Armée en 1812, il fut apprécié par Ney, puis fut fait prisonnier pendant la retraite de Russie et chargé ensuite, au nom du roi, de distribuer des secours aux prisonniers français. Sous la Restauration, il fut desservi dans les bureaux du ministère de la Guerre sans compter les préventions du ministre Clarke, duc de Feltre. Il publia à ce sujet un opuscule Précis pour M. de Loyauté, chevalier de Saint-Louis, sur ses réclamations au Ministère de la Guerre », (Paris, 15 janvier 1818, 26 p., cote Bibl. nat. Paris : Ln27 13028). Il y énuméra en détail ses services et le ravalement de sa pension à celle de lieutenant-colonel. Il tenta sans succès de faire fonctionner un établissement pour l’instruction de jeunes destinés à l’armée et même de participer à une entreprise de transport de vivres entre Paris et Calais. Il resta endetté. Selon son dossier (E294 colonies aux archives d’Outremer à Aix-en-Provence), on lui attribue un premier mariage et un enfant. Il semble plutôt qu’il y ait eu confusion avec un homonyme roturier Nicolas Loyauté (★ Metz 5.10.1761). Le patronyme Loyauté est d’ailleurs assez fréquent dans les registres paroissiaux de Metz et des localités voisines.

  1. Jacques Laurent,

militaire, (C) (★ Metz 6.7.1752 † Paris 8.11.1812). Frère de 1. ∞ Mittelwihr 26.6.1786 Marie Madeleine Félicité Bourste (★ Colmar 22.10.1762 † Rodern 16.11.1830), fille de François Joseph (★ Colmar 25.10.1717 Saverne 7. 4. 1777), conseiller au Conseil souverain d’Alsace, et de Marie Anne Tournier (★ Strasbourg 27.10.1737 † Metz 13.5.1814), fille de Joseph, major de la citadelle de Strasbourg, chevalier de Saint-Louis, et de Marie Denner. Aspirant d’artillerie (1767). Élève surnuméraire (1768). Commissaire capitaine détaché à l’École d’artillerie de Strasbourg (1780). Capitaine en second (1785). Chevalier de Saint-Louis (1791). En 1792, son dossier révèle qu’il a abandonné l’armée et a été remplacé. Son mariage le faisant entrer dans le cossu monde parlementaire fut célébré en grande pompe à Mittelwihr dans la chapelle du Bouxhof par l’oncle de son épouse Florent François Xavier Bourste © (★ Colmar 30.10.1723 † Colmar 17.11.1788) avant-dernier abbé de l’abbaye de Pairis. Sa belle-sœur Françoise Joséphine Bourste, (★ Colmar 21.2.1756 Remelfing, Moselle 2.5.1820) ∞ 1795 à Fribourg Mansuy Dominique Roget, futur général, devenu baron Roget de Belloguet (★ Lorry-lès-Metz 20.10.1760 † Remelfing 9.1.1832), père de Dominique François ©, ethnologue. Sa fille, Marie Anne Félicité de Loyauté (★ Bergheim 18.2.1792 † Rodern 13.12.1889) ∞ 23.12.1812 à Florence Marie Léger Jean Baptiste Danzas, inspecteur des douanes (★ Colmar 23.9.1780 Ribeauvillé 18.6.1853), fils de Philippe Antoine, avocat au Conseil souverain d’Alsace (★ Colmar 27.11.1748 † 5.6.1790) qui épousa le 23.6.1777 Florence Hug (★ Soultz, Haut-Rhin, 30. 5. 1751 † Soultz 1830).

Service historique de l’armée de Terre, Vincennes, dossier 2Y2 ; Archives municipales Metz, état-civil ; Archives privées: Pierre Blaizot et Daniel Senejoux.

M. Moeder, Les souvenirs d’un vieux manoir: le Schloessel de Rodern », Annuaire de Colmar, 1939, p. 47-65; Th. Wurtz, « Un grand mariage au Bouxhof », Bulletin municipal de Mittelwihr, n° 24, 1988 et Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, n° 85, 1989/1; idem, Mittelwihr au centre de l’Alsace au cœur du vignoble, déc. 1992, p. 169; Le Bouxhof, Association d’histoire et de culture des Amis de Mittelwihr, 1998, p. 22; Sur les alliances familiales, cf. François Burckard, Le Conseil souverain d’Alsace au XVIIIe siècle représentant du roi et défenseur de la province, Colmar, 1995, p. 269-290; Cl. Muller, J.-L. Eichenlaub, Messieurs les Magistrats du Conseil souverain et leurs familles au XVIIIe siècle, Colmar, 1998, p. 36-47 ; J. Sauvageot, « La famille Bourste, Burtz à l’origine, Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 2001/2 et 2002/2.

Marc Lang (2006)