Chirurgien militaire, (c) (★ Dole, Jura, 17.8.1745 † Montmagny, Seine-et-Oise, 15.4.1811).
En qualité de chirurgien major, il fut démonstrateur à l’hôpital militaire d’instruction de Metz (1778) avant de servir la même année comme chirurgien en chef de l’armée des côtes de Normandie. Muté à l’hôpital militaire de Strasbourg et promu chirurgien en chef en 1780, il fut attaché définitivement à Strasbourg. Un enseignement spécial, nouvellement créé et dénommé « Cours des plaies d’armes à feu », lui fut confié dès la fin de 1781 et fut assuré par lui jusqu’au 15 avril 1792. Participant à plusieurs campagnes comme chirurgien consultant de l’armée du Rhin, il fut pressenti pour la fonction de profes- seur adjoint à l’ouverture de l’École de Santé de Strasbourg (17 nivôse an III = 7 janvier 1795), mais refusa le poste. Ayant repris ses cours à la réorganisation de l’hôpital militaire d’instruction dont il resta le chirurgien en chef (juin 1795-août 1804), il bénéficia le 29 août 1804 de l’honorariat. Rédigés principalement durant sa carrière strasbourgeoise, ses écrits, à caractère didactique, se rapportent à la matière de son enseignement. La dissertation De l’importance des évacuations dans la cure des playes récentes (Strasbourg, 1782) fit l’objet d’une querelle avec Dehorne (rédacteur des Mémoires de médecine militaire) et suscita une intervention de Hilaire Laurent © en faveur de Lombard sous la forme d’une Réponse à la lettre anonyme d’un Médecin de la Province d’Alsace à son ami, Kehl, 1782. Alors secrétaire perpétuel de la Société libre de Strasbourg, Lombard reprit la controverse dans une dissertation De l’utilité des évacuans dans la cure des tumeurs, playes anciennes, ulcères, etc. (Strasbourg, 1783). Lauréat à deux reprises aux concours de l’Académie royale de Chirurgie, il en fut correspondant en 1776. Peu de temps après la loi organisant l’Institut national des Sciences et des Arts, il fut élu associé non résidant de la section de médecine et de chirurgie de la première classe (14 ventôse an IV = 5 mars 1796).
De l’utilité et de l’abus de la compression, et des propriétés de l’eau froide et chaude dans les maladies chirurgicales, Strasbourg, 1786 ; Cours de chirurgie pratique sur la maladie vénérienne, Strasbourg, 1790, 2 vol. ; Instruction sommaire sur l’art du pansement à l’usage des étudiants en chirurgie des hôpitaux militaires, Strasbourg, 1797, trad. en allemand, Freyberg, 1800 ; Clinique chirurgicale relative aux plaies, Strasbourg, 1798, 2e éd. 1812 ; Clinique des plaies récentes où la suture est utile et de celles où elle est abusive, Strasbourg, 1799 ; Clinique chirurgicale des plaies faites par armes à feu, Lyon, 1804.
Nouvelle biographie générale XXXI, 1882, p. 512-513 ; F. Wieger, Geschichte der Medicin in Strassburg, Strasbourg, 1885, p. 89 ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 149 ; J.-L. Rouis, Histoire de l’École du Service de santé militaire, Paris-Nancy, 1898, p. 37- 39, 87, 680 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 192-193 ; F. Schierer, L’Hôpital militaire Gayot de Strasbourg, Strasbourg, 1954, p. 18, 30 ; Hirsch, Biographisches Lexikon der hervorragenden Aerzte aller Zeiten und Völker, III, 1962, p. 831.
Théodore Vetter (1994)