Professeur et écrivain militaire, (C) (★ Strasbourg 23.8.1723 † Auxonne 1.4.1794).
Fils de Jean Lombard, marchand, et de Jeanne Fribourg. ∞ à Metz 5.6.1747 Laurence Robillard, fille d’un professeur de mathématiques de l’École militaire de Metz. Le père de Lombard originaire de Jaulny (auj. Meurthe-et- Moselle) avait acquis la bourgeoisie de Strasbourg en 1720 par son mariage avec la fille d’un porcelainier. Il fut échevin du Miroir. Lombard s’inscrivit à la faculté de Droit le 21 août 1741 et fut reçu avocat auprès du Conseil souverain d’Alsace vers 1743. À la suite de son mariage, Lombard se reconvertit dans la voie tracée par son beau-père. Lors de la fondation de l’École d’artillerie d’Auxonne en 1759, il devint membre du corps enseignant de cette école. Il maîtrisait bien sa spécialité, publia plusieurs ouvrages et fit connaître en français celui, classique, de l’anglais Robins New principes of gunnery (nouveaux principes d’artillerie) paru à Londres en 1742, et qu’il traduisit à partir de la traduction allemande de Leonhard Euler parue en 1745. Napoléon Bonaparte fut l’élève de Lombard durant son séjour à Auxonne (juin 1788 à septembre 1789). Il a fréquenté sa maison et y a peut-être demeuré durant son deuxième séjour à Auxonne (février 1791). C’est principalement à Auxonne que Bonaparte a acquis la formation spécialisée qui devait assurer ses premiers succès et l’on peut penser que Lombard a joué à cet égard un rôle non négligeable. Les notes laissées par Bonaparte comportaient plusieurs études de balistique dont l’une semble un résumé de la traduction de Robins.
Table du tir des canons et des obusiers, s.l., 1787 ; Traduction de B. Robins, Nouveaux principes d’artillerie, Dijon, 1783 ; Traité du mouvement des projectiles appliqué au tir des bouches à feu, Dijon an V (=1796-1797).
Archives municipales de Strasbourg, registres paroissiaux, Reg. de bourgeoisie 1720, Registre du Miroir, Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg Matricules ; Archives municipales Metz, registres paroissiaux ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 385 et 582 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 192 [d’après Amanton, Recherches biographiques sur Jean Louis Lombard, Dijon, 1802] ; F. Masson, Napoléon dans sa jeunesse, Paris, [1923], p. 186-187 ; Dictionnaire de littérature française, le 18e siècle, Paris, 1969, p. 134 ; Baron Thiry, Les années de jeunesse de Napoléon Bonaparte, Paris, 1975, p. 62-63.
Jean-Yves Mariotte (1994)