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LOEWEL Henri

Chimiste et homme politique, (PI) (★ Munster 7 vendémaire an IV (= 29.9.1795) † Colmar 2.9.1856).

Fils de Martin-Henri Loewel (1729-1805), coloriste-chimiste, et de Catherine Salomé Meyer. Célibataire. En 1805, sur son lit de mort, son père demanda à Frédéric Hartmann © de s’occuper du jeune Loewel. Après avoir été en pension chez un pasteur à Montbéliard (1806-1809), Loewel entra en 1809 au collège de Colmar où on le remarqua pour ses aptitudes scientifiques. Il fut envoyé à Paris, où il arriva en 1812 avec une recommandation pour Vauquelin ; il fut l’élève de grands chimistes (Cuvier, Gay-Lussac) et se lia avec un jeune savant, Chevreul, futur membre de l’Institut, avec lequel il fit des recherches sur les matières grasses animales. En 1813, il s’engagea au 15e régiment de ligne et combattit les Anglais en Hollande ; démobilisé, il rentra à Colmar puis travailla dans une pharmacie à Strasbourg. Grâce à Chevreul, il obtint le poste de directeur dans la manufacture de produits chimiques de Choisy-le-Roi, puis dirigea une usine d’alun et de couperose à Pontleroy, Indre-et-Loire. Le 19 septembre 1819, il entra aux manufactures Hartmann et Fils à Munster en tant que coloriste. Il mit au point le vert solide de chrome (combinaison du bleu indigo avec le jaune de chrome). En 1839, il prit les eaux à Enghien et entreprit des voyages dans divers pays, dont un en Angleterre, qu’il visita pour le compte des Manufactures Hartmann et Fils ; il assista en 1840 à un colloque à Glasgow, Ecosse, où il rencontra l’astronome Hencke. Sa mauvaise santé l’obligea à quitter ses responsabilités de chimiste-coloriste en 1844, pour se consacrer uniquement à la recherche dans un laboratoire construit pour lui par les établissements Hartmann. Il étudia les composés du chrome (4 contributions présentées à l’Académie des Sciences entre 1840 et 1846) et la cristallisation (1850-1856). Il participa aussi à la vie culturelle et politique de sa ville natale : commandant de la garde nationale (1843), élu second adjoint au maire de Munster (28 mars-14 août 1848), il démissionna pour raisons de santé mais resta conseiller jusqu’en 1854. Membre du Conseil presbytéral et secrétaire du consistoire. En octobre 1854, Loewel s’installa à Colmar, espérant que le climat lui serait bénéfique, mais il succomba des suites de sa maladie, non sans avoir légué tous ses biens à la ville de Munster pour la construction d’un hôpital (inauguré en 1887).

« Observations sur le sesquioxyde de chrome et ses modifications isomères », Journal de pharmacie et de chimie, 1845, p. 312-334, 401-423 ; « Note sur les chlorures de chrome », ibidem, 1845, p. 424-431, et Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1845, p. 1191-1197 ; « Observations sur quelques sels de chrome », Annales de chimie et de physique, 3e série, 14, p. 244-252, et Comptes rendus…, 1845, p. 1364-1366 ; « Observations sur la sursaturation des dissolutions salines. 1ermémoire », Annales de chimie…, 29, p. 62-128, et Comptes rendus…, 1850, p. 163-167 ; « Observations… 2e mémoire », Annales de chimie…, 33, p. 334-390, et Comptes rendus…, 1851, p. 907-909 ; « Observations… 3e mémoire », Annales de chimie…, 37, et Comptes rendus…, 1853, p. 595-600 ; « Observations… 4e mémoire », Annales de chimie…, 43, p. 405-420, et Comptes rendus…, 1855, p. 481-485 ; « Observations… 5e mémoire », Annales de chimie…, 44, et Comptes rendus…, 1855, p. 1169-1172 ; Observations… 6e mémoire, présenté à l’Académie par M. Chevreul, le 13 octobre 1856. En outre : Remarque sur 2 notes concernant la cristallisation subite des solutions sursaturées de sulfate de soude par l’effet de leur contact avec l’air atmosphérique, présenté par M.M. Goskynski et Salmi, Lettre adressée à l’Académie des Sciences le 7 juillet 1851 ; « Note sur l’action que le zinc et le fer exercent sur les dissolutions des sels sesquioxydes de chrome », Annales de chimie…, 40, 1854, p. 42-54.

A. Hirn, « Henri Loewel, analyse de ses travaux sur la sursaturation des dissolutions salines », Revue d’Alsace, 1860, p. 31-41, 49-54, 97- 106 ; H. Lebert, « Notice biographique sur Henri Loewel, chimiste », Bulletin de la Société d’Histoire naturelle de Colmar, 1873-1874, p. 491-500 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 188-189 ; A. Wetzel, « Henri Loewel, 1795-1856, sa vie », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster,1958, p. 21-25 ; R. Schmitt, « L’époque et l’œuvre de Henri Loewel », ibidem, p. 27-35 ; R. Schmitt, « Henri Loewel, chimiste alsacien, collaborateur et ami du savant angevin Michel-Eugène Chevreul », Compte rendu du 93e Congrès national des sociétés savantes, section des sciences, histoire des sciences, Tours, 1968, p. 155-188.

Gérard Leser (1994)