Magistrat, (P) (★ Strasbourg 30.4.1828 † Bâle 1917).
Fils de Louis Loew, propriétaire de la Brasserie du Loup, et d’Ève Freyss ∞ I 10.5.1853 à Strasbourg Mathilde Henriette Weigel († 17.10.1855) ; 1 fils, Paul, industriel à Troyes. ∞ ll 4.10.1860 à Mulhouse Caroline Naegely (1840-1929), fille de l’industriel Charles N. ©. Loew fit des études primaires à Strasbourg puis à Nancy. Élève de l’Institut Goguel de Strasbourg, puis du Gymnase protestant. Bachelier ès lettres (1844), licencié en droit (1848), docteur (1851). Substitut au tribunal d’Altkirch (1852), à Colmar, à Strasbourg. Procureur impérial à Altkirch (1859), puis à Mulhouse (1859) à la suite du transfert du tribunal d’Altkirch à Mulhouse. Président du tribunal de Mulhouse (1864). Il refusa en 1871 les propositions de promotion du gouverneur général allemand von Bohlen. Président du tribunal du Havre (janvier 1872), juge au tribunal de la Seine (1875), vice-président (1879), conseiller à la Cour d’appel de Paris (1880), procureur de la République, procureur général (1883), président de la chambre criminelle de la Cour de cassation (1886). La chambre qu’il présidait mena l’enquête qui aboutit à la révision du procès du capitaine Dreyfus © mais elle fut dessaisie par la loi du 1er mars 1899. « Levy-Loew » fut accusé de s’être vendu fort cher au « syndicat juif ». Son père, notaire à Strasbourg, fut dénoncé comme un agent de l’Allemagne. Son fils fut attaqué dans sa vie de famille et ses relations d’affaires. Il fit valoir ses droits à la retraite en 1903. Grand officier de la Légion d’honneur. Loew est l’auteur de La loi de dessaissement pour un dessaisi, Paris, 1910.
Revue alsacienne, 1886-1887, p. 340, 1890, p. 206 ; Jouve, Les Alsaciens-Lorrains, Dictionnaire, annuaire et album, II ; J. Jaquet-Loew, Le président Loew, Mulhouse, 1929 ; P. Leuilliot, « Quand Mulhouse devint sous-préfecture », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1962, p. 130 ; J.-D. Bredin, L’Affaire, Paris, 1983, rééd. 1993 ; J.-C. Richez, « L’Affaire Dreyfus, l’Alsace et les Alsaciens », Revue d’Alsace, n° 112, 1986 notamment p. 292 ; M. Burns, Histoire d’une famille française. Les Dreyfus, Paris, 1993.
† Raymond Oberlé (1994)