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LINDER Robert

Professeur d’université, botaniste, généticien, (c) (* Rouffach 16.1.1921 † Colmar 23.9.1979). Fils de Théodore L., forestier, et de Marie Muller. Célibataire. Après des études secondaires à Colmar, il commença des études forestières interrompues par la guerre. Revenu en 1945, amputé d’une jambe, il fit sa licence de sciences naturelles à l’Université de Strasbourg, où il devint préparateur en 1948, assistant en 1949. Malgré son handicap physique, il participa à toutes les sorties sur le terrain et prépara les stages d’été. Avec ses capacités de clarté et de précision, il sut donner un goût profond de la nature: ingénieurs agronomes, chercheurs et enseignants furent efficacement encadrés, des liens furent noués avec l’agronomie. En 1954, il soutint pour son doctorat une thèse de biologie florale et pour- suivit ses recherches sous la direction d’A. Gagnieu dans son laboratoire orienté sur l’étude des phénomènes génétiques interférant avec le processus normal de fécondation par le pollen chez les plantes à fleurs. Il participa activement à l’installation des parcelles de culture pour la constitution de collections de maïs au jardin et à la campagne (les épis fournissent un matériel idéal pour la compréhension des lois de l’hérédité). Puis ses travaux concernèrent particulièrement les œnothères, pour l’étude desquelles il fallait combiner la génétique et la botanique floristique. Ayant gagné la confiance de Renner, l’unique spécialiste, il constitua une collection de référence, put décrire des espèces nouvelles et explorer des peuplements naturels, tels ceux des chantiers du canal d’Alsace ou du barrage de Donzère- Mondragon. Il publia une clé originale pour les espèces régionales dans le Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine, 1957, p. 61-64. Une démonstration faite à l’occasion de la session 1958 de la Société botanique de France se termina par l’attribution du prix Gandoger qui lui valut une réelle notoriété. Chargé d’organiser en Alsace la session extraordinaire de la Société botanique de France (1958), il en coordonna les divers travaux édités dans le Bulletin de la Société botanique de France (1959), enrichi de quatre contributions personnelles. Nommé maître de conférences (1959), puis professeur (1964) à l’Université de Lille, ses fonctions demandaient un enseignement magistral de génétique et de biologie systématique végéta- le. La nouveauté fut l’introduction de l’analyse biochimique des tissus floraux en relation avec les chimistes de Lille et le professeur Linskens, de l’Université de Nimègue. En botanique, divers travaux de recherche portèrent sur la biologie des espèces végétales pionnières (crassiers de mines, cendres volcaniques, côtes maritimes, haute montagne). Cela l’amena à une activité externe: mission du CNRS à Ténériffe, stage de phytosociologie à Stolznau-sur-Weser, colloque «Agronomie» à l’Université de Montpellier, conférences en français et en allemand. Les études phytosociologiques le conduisirent à travers l’Europe et au Japon, où il reçut la médaille d’or de l’Université de Hiroshima, d’où la visite de botanistes japonais en France, entre autres en été 1979 en Alsace. Dans la région, il avait été le principal collaborateur du doyen Maresquelle © pour l’exposition «L’Homme contre la nature». Après avoir participé comme membre de la Société d’étude de la flore d’Alsace sous la direction du professeur A. Gagnieu à la rédaction de la Flore d’Alsace selon les notes d’issler ©, Loyson © et Walter ©, il en réalisa la publication en 1965. Président de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine en 1974, membre de la Société d’histoire naturelle de Colmar, pour laquelle il organisa une exposition de champignons. Ses sorties de chasse, sa fréquentation assidue du chalet du Club Vosgien à Rouffach, ses contacts avec les forestiers et les fermiers assuraient un fructueux rayonnement de l’Université sur un large public extérieur.

Étude génétique de mécanismes qui limitent la fertilité dans Oenothera Missouriensis et Œnothera fructiosa, thèse, Strasbourg, 1954; Les Œnothères récemment reconnues en France, Bulletin de la Société botanique de France 104, 1957, p. 515; Une clé pour la détermination des Œnothères, Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine 10, 1958, p. 61-64; Étude des Œnothères en Alsace, Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar 48, 1958, p. 21-29; Les populations naturelles de pommiers et de poiriers de la Hardt, Bulletin de la Société botanique de France 106, 1959, p. 131- 138; La représentation du genre Crocus en Alsace, ibidem, p. 139-141; Les plantes du retable d’Issenheim, ibidem, p. 184- 185; Œnothera ersteinensis, espèce nouvelle, Bulletin de la Société botanique de France 116, 1969, p. 523-529; La répartition actuelle en Alsace des Œnothères du groupe Eu Œnothera, Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar 55, 1972, p. 101-105; La végétation des reliefs prévosgiens, SA, n°51-52, 1977, p. 98-113.

J. Schaal, Robert Linder, 1921-1979, Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar 56, 1979, p. 198, portrait; A. Gagnieu, Robert Linder, Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine 18, 1981, p. 107-115.

Alice Gagnieu et Gonthier Ochsenbein (1995)