Ecclésiastique et homme de loi (* Strasbourg v. 1380 † après 1454). D’une famille originaire d’Offenbourg. Il commença ses études universitaires à Vienne en 1396 où, deux ans plus tard, il obtint le baccalauréat ès arts. Il se rendit ensuite à Paris; il y acquit, en 1403, la maîtrise ès arts. Enfin, il acheva sa formation juridique, commencée sans doute à Paris, à Bologne; il y séjourna de 1407 à 1410 et revint en Alsace nanti d’une licence de droit canon. Dans sa ville natale, il s’établit comme procureur près de l’officialité. La ville le chargea, avec d’autres, de défendre ses intérêts dans l’affaire qui l’opposait à Guillaume de Diest © et que jugeait le concile de Constance. Il n’avait pas coupé les liens qui le rattachait à Offenbourg où il possédait une chapellenie; en 1421, le Saint-Siège lui conféra la paroisse de cette ville qu’un de ses parents avait laissée vacante. Il la garda jusqu’en 1431. À Strasbourg, il devint chanoine de St-Thomas en 1419, puis trésorier de la collégiale et finalement doyen. Entre-temps, l’évêque avait fait de lui son official, un poste qu’il détint jusqu’en 1441. A cette date, des raisons de santé semblent l’avoir contraint à démissionner. Il échangea la prébende qu’il avait à St-Thomas contre un canonicat à St-Pierre-le-Jeune. Les documents d’archives prouvent qu’il vivait encore en 1454. On conserve un manuscrit dans lequel il avait transcrit le recueil des lettres de Pierre de Blois ainsi que des missives de diverse provenance, datant de la fin du XIVe siècle et du début du XVe. La forme et le fond de ces pièces en faisaient à ses yeux des modèles que, sans doute, il entendait imiter dans sa propre correspondance. Il ne faut pas, à moins de faire de lui un centenaire, confondre l’official de Strasbourg avec Nicolaus von Offenburck, immatriculé à Prague en 1373, bachelier en droit en 1376, étudiant à Orléans en 1378.
Ch. Schmidt, Histoire du chapitre de Saint-Thomas, Strasbourg, 1860, p. 272; G. Knod, Deutsche Studenten in Bologna, Berlin, 1899, n°2624; H. Kaiser, Die Briefsammlung des bischöflichen Offizials Nicolaus Lindenstumpf aus Strassburg, ZGO, 1902, p. 17-36; E.L. Stein, Die Geschichte des Kollegiatstiftes Jung St. Peter zu Strassburg, Fribourg Br., 1920, p. 124 et s.; R. Levresse, L’officialité épiscopale de Strasbourg, Strasbourg, 1972, p. 364-366; F. Rapp, Réformes et Réformation à Strasbourg. L’Église et la société dans le diocèse de Strasbourg, Paris, 1974, p. 135.
Francis Rapp (1995)