Médecin hygiéniste militaire, président de l’Académie de médecine, (I) (★ Strasbourg 28.9.1809 d. Paris 13.3.1872).
Fils d’Isaac L. (1772-1831), marchand de draps originaire de Guebwiller, et de Jeannette L. (1776-1830), d’Obernai, fille du rabbin Léopold L., de Guebwiller. ∞ 1840 N.N. ; 1 fils. La non-réponse à sa demande d’entrée à l’Ecole normale le dirigea vers la médecine militaire. Admis comme élève chirurgien en 1829 à l’Ecole d’instruction militaire, il prit part au corps expéditionnaire en Grèce et assista au siège d’Anvers. Médecin principal en 1849 et médecin inspecteur en 1852, membre du Conseil de santé des armées. Reçu docteur en médecine en 1834 avec sa thèse consacrée à L’empyème (Montpellier, 1834), il fut nommé par concours à la chaire d’hygiène du Val-de-Grâce en 1837. Fort de son expérience acquise à Bourbonne-les-Bains pendant l’épidémie de choléra de 1832 et celle en 1849 à Paris, il fut convaincu par la réalité de la contagion et par l’importance des mesures d’isolement et de désinfection dans la prévention des maladies infectieuses. Il permit ainsi de lutter contre l’épidémie de choléra qui décima en 1854 l’armée française pendant la guerre de Crimée, en faisant désencombrer et désinfecter les ambulances. A son retour, il fut nommé directeur de l’Ecole de Médecine et de Chirurgie militaires. Deux années auparavant, il était entré à l’Académie de Médecine dont il devint ultérieurement le président. Son œuvre scientifique s’étendit à plusieurs domaines. Médecin hygiéniste des armées, il publia un célèbre Traité d’hygiène publique et privée (Paris, 1845) qui fit de lui un précurseur notamment de l’idée de contagion, un Mémoire sur la rougeole des adultes (Paris, 1847), une Histoire de la méningite cérébro-spinale observée au Val-de-Grâce en 1848 et 1849 (Paris, 1850), un Rapport sur le traitement de la gale (Paris, 1852) adressé au ministre de la Guerre, un discours de médecine Sur la salubrité des hôpitaux en temps de paix et en temps de guerre. Il fut également l’un des fondateurs de la médecine sociale, proposant dès 1848 un projet de système de police sanitaire. Enfin, il fut un réformateur de la médecine militaire française, réorganisant la formation des médecins militaires français par la création de l’Ecole préparatoire de Strasbourg et de l’Ecole d’application du Val-de-Grâce. Il était très attaché au judaïsme, tout en prônant le respect de toutes les croyances. Médecin consultant de l’empereur Napoléon III. Commandeur de la Légion d’honneur le 12.9.1854. L’hôpital militaire Michel Levy à Marseille perpétue son souvenir.
A. Dechambre, J. Delorme, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 2* série, VII, Paris, s.d., p. 552 ; P. Labarthe, Nos médecins contemporains, Paris, 1868 ; A. Guérard, Annales d’hygiène publique, 2e série, XXXVII, 1872, p. 473 ; Sitzmann II, 152-153 ; Hirsch III, 1931, p. 768-769 ; H. Baruk, Le grand hygiéniste Michel Levy, Revue d’histoire de la médecine hébraïque, 1949, p. 4-18 ; J. Rieux, J. Hassenforder, Histoire du service de santé militaire et du Val-de-Grâce, Paris, 1951 ; J. Kohn, Biographie avec portrait, Diligence d’Alsace, n° 27, 1982, p. 27-29 ; EA VIII, 1984, p. 4723.
Marie-Odile Stempfer (1995)