Haut fonctionnaire européen, journaliste, (I, puis Cà partir de 1942) (★ Ixelles, Belgique, 27.11.1910).
Fils d’Isidore L. (★ Brumath 12.4.1878) et d’Hélène Duivepart (★ Gand, Belgique, 12.4.1882). ? 1.3.1935 à Bruxelles Simone Joniaux-Verboekhoven (★ Bruxelles 30.4.1911) ; 3 enfants. Un grand-père était ministre officiant de la communauté israélite de Schirmeck. Enraciné familialement dans notre histoire régionale, L. a fait des études secondaires à l’Athénée de Saint-Gilles à Bruxelles. Par la suite, plusieurs diplômes universitaires (ingénieur commercial et licencié en sciences économiques de l’Université libre de Bruxelles) semblent indiquer les premiers centres d’intérêt de l’étudiant. En 1931, L. s’est engagé sur deux pistes professionnelles : l’enseignement et le journalisme. D’abord professeur à l’Ecole des hautes études de Gand (1931-1933), puis à l’Ecole d’ergologie de l’Institut des hautes études de Belgique (1934-1951) ; ensuite chargé de cours (à partir de 1954) puis associé en sciences sociales (1967-1972) à l’Université de Strasbourg ; et enfin professeur à l’Université de Louvain-la-Neuve (1968-1981). D’autre part, dès 1933, la voix de L. s’est fait entendre à l’Institut national de Radiodiffusion de Belgique où il a gravi tous les échelons pour terminer chef des services d’information. Dès août 1940, L. a écrit aux responsables (nazis) de la radio belge pour leur signifier qu’il n’entendait pas faire de l’information sous la férule ennemie : « On ne demande pas à un vaincu de prendre les armes (le micro) contre son pays. » Arrêté par la Gestapo, il a été emprisonné pendant 14 mois, d’abord à la prison de Saint-Gilles, Bruxelles, puis au Fort de Breendonk. Relâché après la diffusion de son éloge funèbre par la BBC, il s’est évadé de Belgique et a rejoint Londres où il a rempli de 1942 à 1944 les fonctions d’attaché de cabinet du ministre de l’Information du Gouvernement belge en exil. Après la fin de la guerre, dès la création du Secrétariat général du Conseil de l’Europe (1949), Paul Henri Spaak, président de l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe, a proposé à L. la direction des services de presse et d’information. On a alors vu L. s’épanouir à Strasbourg de 1949 à 1966, aussi bien sur le plan professionnel qu’au niveau associatif. A l’origine du «Vitrail européen» de la cathédrale de Strasbourg, L. a été nommé secrétaire général du comité instauré à cet effet. L. a également eu un rôle fondamental dans la création, en décembre 1955, du drapeau européen (12 étoiles d’or sur fond azur) auquel on a associé plus tard l’hymne européen (Ode à la joie de la 9e symphonie de Beethoven). Président du Rotary Club de Strasbourg en 1964, L. est aussi citoyen d’honneur de Brumath.
Psychologie sociale et propagande politique, Bruxelles, 1934 ; La bataille de l’index, Bruxelles, 1938 ; Une expérience alimentaire en Belgique, Bruxelles, 1940 (en coll. avec G. Jacquemyns et E.J. Bigwood) ; Belgian catholics fight Hitler, Londres, 1943, (sous le nom de Jean van Elsene) ; Casse cou : à travers l’Europe à la recherche d’une méthode d’occupation, Liège, 1946 ; Les heures rouges des Ardennes, Bruxelles, 1946 ; Héros et martyrs, les fusillés, Bruxelles, 1947 (en collaboration) ; Un témoin, le fort de Breendonck. Mémorial National, Willebroeck, s.d., 5 éd. ; La querelle du recensement, Bruxelles, 1960 ; Une paix pour notre temps, Gembloux, 1975 (en coll. avec d’Oliviera, Freund, Frognier, Simons, Werner) ; Sauver l’Europe, Paris-Gembloux, 1978 ; Le Défi, Bruxelles, 1985.
Brumath, destin d’une ville, Strasbourg, 1968, p. 262-265.
Paul Collowald (1995)
Compléments
Paul Lévy devint président (honoraire) du Mémorial national du Fort de Breendonk, le camp de concentration dans lequel il avait été emprisonné. Il fut également vice-président du Conseil supérieur de statistique. Il fut fait citoyen d’honneur de Gembloux. Il fut aussi gouverneur du 217e district du Rotary International. Il obtint en 2000 concession de noblesse, avec le titre personnel de baron. Sa devise était Amor Omnia Vincit. Il est décédé le 16.8.2002 à Sainte-Ode (Belgique, près de Bastogne). En 2005, un rond-point a été nommé en son honneur, à quelques mètres de l’endroit où il habita.
Gabrielle Claerr Stamm (mai 2020)