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LENZINGEN Johann von

Cistercien, abbé de Maulbronn et de Pairis 1521-1547, (c) (★ Lienzingen, près de Maulbronn, Wurtemberg, v. 1480 † Einsiedeln, canton de Schwyz, Suisse, 22.7.1547, avec la réputation de sainteté). Entré à l’abbaye cistercienne de Maulbronn, proche de son lieu d’origine, L. s’immatricula à l’Université de Heidelberg au collège cistercien de Saint-Jacques le 14.4.1501. Bachelier en théologie. En 1515, il fut prieur du monastère de Pairis, incorporé depuis 1452 à l’abbaye de Maulbronn. Elu abbé de Maulbronn et de Pairis en avril 1521, L. dut faire face aux troubles de la guerre des Paysans et aux pressions hostiles du duc Ulrich de Wurtemberg, qui introduisit en 1534 la Réforme protestante sur ses territoires. L’abbé et quelques membres de sa communauté se réfugièrent d’abord à l’hôtel que leur monastère possédait à Spire (1534), emportant avec eux tous les trésors, manuscrits, livres de compte tant convoités par le duc. Puis, avec l’autorisation du 3.2.1537 par l’abbé de Cîteaux, Guillaume le Fauconnier, supérieur général de l’ordre, il transféra la communauté de Maulbronn à Pairis, aussi longtemps que le séjour à l’abbaye-mère serait impossible. Cette translation fut ratifiée par une demi-douzaine de ses moines dans l’hôtel abbatial de Pairis à Colmar le 28.9.1537. Avec l’intensification de la Réforme luthérienne dans la seigneurie wurtembergeoise toute proche de Riquewihr-Horbourg en 1543-1546 par le même duc Ulrich, qui avait déjà provoqué l’expulsion de Maulbronn, l’abbaye de Pairis ne pouvait plus offrir d’asile sûr. Au printemps de 1546, L. quitta l’Alsace pour la Suisse, où il se mit sous la protection du canton de Schwyz et de l’abbaye d’Einsiedeln. Il utilisa le patrimoine qu’il emportait avec lui pour la fondation d’un Salve regina chanté devant la statue de la Vierge Noire dans la sainte chapelle.

J. de L. aurait composé plusieurs ouvrages spirituels, restés à l’état manuscrit; aucun n’a été retrouvé. Ainsi, une Théologie mystique, un Commentaire sur le livre de Job, un Bouclier de la patience, un traité sur l’Utilité des épreuves et un autre sur la Manière d’accorder la volonté humaine avec la volonté divine.

Gallia christiana V, Paris, 1731, c. 756-757 et Instrumenta, p. 454-458 ; G. Muller, Abt Johannes IX von Maulbronn als Flüchtling im Stifte M. Einsiedeln, Cistercienser-Chronik 22, 1910, p. 129-131 ; C. de Visch, Auctarium ad Bibliothecam Scriptorum S.O. Cisterciensis, Cistercienser-Chronik 39, 1927, p. 77 ; A. Arnold, Das Cistercienser-Studienkollegium St. Jacob an der Universität Heidelberg 1387 – 1523, Cistercienser- Chronik 48, 1936, p. 78 ; Menologium cisterciense, Westmalle, 1952, p. 162 ; Dictionnaire des auteurs cisterciens, Rochefort, 1975, p. 455 ; Dictionnaire de Spiritualité IX, 1976, c. 597.

René Bornert (1994)