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LEGRAND Daniel

Manufacturier, (Pr) (★ Bâle 5.12.1783 † Fouday 16.3.1859).

Fils de 1. ∞ 31.3.1819 à Fouday Catherine Adélaïde, dite Elise Scherer (★ Landau 10.3.1801 † Fouday 8.4.1842), fille de Gothard Frédéric S. © (1769-1833), capitaine au 1er bataillon de la Garde nationale des volontaires du Bas-Rhin, puis receveur de l’enregistrement et des domaines à Ensisheim, puis à Thann, enfin à Barr, et de Catherine Barbara Stahl ; 8 enfants, dont 2 morts en bas âge. Daniel H. prit la succession de son père et créa une succursale à Belval, près de Senones, Vosges. Il changea la dénomination de l’entreprise en 1845, et l’affaire prit le nom de Société Legrand-Fallot et Cie., après l’entrée de son gendre Louis Frédéric Fallot. Après la mort de Daniel L., l’entreprise fut vendue à la famille Oschwald, originaire de Schaffhouse et installée à Fouday, qui s’alliera par la suite aux descendants des L. II déploya une œuvre de portée générale sur les lois du travail en France. II envoya plusieurs lettres et mémoires au Gouvernement et au Parlement pour faire connaître et appliquer ses projets de lois sur le repos du dimanche (1832), puis sur le travail des enfants (1838-1840). Il proposa comme âge minimum d’admission à l’usine : 10 ans, comme durée du travail : 8 h par jour et moins de 48 h par semaine pour les enfants de 10 à 13 ans, l’interdiction du travail le dimanche et du travail de nuit pour les moins de 18 ans, une heure et demie de repos pour les repas, 2 h par jour réservées à l’enseignement élémentaire jusqu’à l’âge de 13 ans, puis une heure entre 13 et 16 ans, enfin de n’admettre que les enfants ayant fréquenté l’école depuis l’âge de 7 ans et après avis médical. Mais il se heurta à des échecs répétés et ne fut pas entendu. Jusqu’en 1855, il œuvra pour une loi internationale réglementant la protection des travailleurs. Enfin, il fut le continuateur de l’œuvre entreprise au Ban-de-la-Roche par le pasteur et philanthrope Jean-Frédéric Oberlin ©.

Réédition de ses œuvres : Sur le travail des enfants dans les manufactures 1830-1855, prés, par N. Olzak, Paris, 1979.

Archives familiales ; Funérailles de Daniel Legrand, Strasbourg, 1859 ; F. Monnier, Notice sur Daniel Legrand, Strasbourg, 1859 ; M. Boegner, La vie et la pensée de Tony Fallot, I, Paris, 1914, p. 13-27 ; R. Weiss, Un précurseur de la législation internationale du travail. Daniel Le Grand. Son œuvre sociale et internationale, Paris, 1926 ; Inauguration d’une plaque commémorative à Fouday le 2.9.1928, BSHPF, juillet-septembre 1928, p. 1-35 ; M.M. Kahan-Rabecq, Les théories sociales du philanthrope alsacien, Daniel Legrand, La Révolution de 1848, Bulletin de la Société d’histoire de la Révolution de 1848, 1935, p. 252-263 ; Rigaudias-Weiss, Les enquêtes ouvrières en France entre 1830 et 1848, Paris, 1936 ; A. Thomas, H. Monnier, Hommage à Daniel Legrand..., Alençon, 1937 ; M.M. Kahan-Rabecq, L’Alsace économique et sociale sous le règne de Louis-Philippe, Paris, 1939 ; Y. Tyl, Le travail des enfants dans les manufactures d’Alsace au XIXe siècle, Colmar, 1978 ; F. Hordern, Les industriels alsaciens et la loi de 1841 sur le travail des enfants, RA, 1983, p. 107-124 ; R. Keller, Naissance et mutations de l’industrie textile dans la Vallée de la Bruche, Strasbourg, 1985 ; DMRA, p. 257-258 ; Y. Tyl, Le travail des enfants au XIXe siècle. Une région : l’Alsace, un métier : la verrerie, thèse de 3e cycle, Paris VIII, 1987.

Daniel Stehelin (1994)