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LEGRAND Jean Luc (Lucas)

Industriel, homme politique, philanthrope, (Pr) ( ★ Bâle 30.5.1755 † Fouday 3.10.1836).

Fils de Daniel L., membre du Grand conseil et du tribunal de Bâle, et d’Anna Maria Harscher. ∞ 2.10.1780 à Bâle (?) Rosine Lindenmeyer-Burckhardt ( ★ Bâle 1761 † Fouday 1826) ; 8 enfants, dont 2 morts en bas âge. Parmi eux : Daniel © 2 et Guillaume ( ★ Riehen, près de Bâle, 1794 † 1874), pasteur (Bopp I, p. 328, n° 3109, II, p. 629), qui fut en particulier vicaire du pasteur Oberlin © à Waldersbach (1816-1817) ; il fut enfin vicaire au Hohwald en 1834-1835. Jean Luc L. fit des études de théologie au Séminaire de Haldenstein, canton des Grisons, puis aux universités de Göttingen et de Leipzig. Il fit ensuite des voyages d’étude en Hollande, en France et en Angleterre, puis renonça au pastorat pour se consacrer aux affaires et aux charges publiques. Chef de tribu à Bâle dès 1783, il fut chargé par la ville des problèmes d’enseignement et participa à la réforme du Gymnase. Il devint en 1792 grand-bailli (Obervogt) à Riehen près de Bâle. Il participait à un groupe de jeunes Bâlois progressistes, animé par P. Ochs et F.C. Laharpe, qui répandit les idées de la Révolution française et contribua à provoquer l’intervention des Français en Suisse au début de 1798. Dans cet esprit fut proclamée le 12.4.1798 à Aarau (Argovie) une nouvelle république helvétique soutenue par la France. L. en fut nommé directeur, puis président du Directoire. Bientôt déçu, le président démissionna le 19.1.1799 et abandonna la politique pour se vouer à l’industrie et à la philanthropie. En 1802, Napoléon retira les troupes françaises d’occupation de Suisse, et les institutions auxquelles L. avait participé s’effondrè-rent, ce qui le poussa à transférer en 1804, à l’ancien couvent de St-Morand près d’Altkirch, la fabrique de rubans de soie qu’il avait créée à Arlesheim, dans le canton de Bâle. Le milieu social intégralement catholique du Sundgau ne lui permettant pas de participer au culte réformé, il saisit l’occasion de la visite d’Henri Geoffroy, fils du pasteur Oberlin ©, envoyé par son père soucieux de développer les activités économiques du Ban-de-la-Roche, pour décider un nouveau déplacement de son entreprise. Il la transporta à Fouday en 1813. Déjà âgé de 58 ans, il laissa de plus en plus la direction de l’usine à son fils Daniel, et pendant près de quinze ans s’associa avec Oberlin pour créer et faire vivre diverses œuvres sociales, une société d’agriculture, une association pour répandre la Bible, il donna une nouvelle impulsion aux écoles et à la substitution du français au patois roman local. Après la mort d’Oberlin, il continua ces actions jusqu’à son propre décès. Une rue de Bâle porte son nom.

W.R. Staehelin, Wappenbuch der Stadt Basel, s.l.n.d. (tableau généalogique de la famille L. jusqu’à la génération de Jean Luc L.) ; J.L. L. und die Schulen der Pfarrei Waldbach im Steinthale, Strasbourg, 1836; Neujahrsblatt der Zürcher Hülfsgesellschaft für die menschenfreundliche Jugend unserer Vaterstadt 58, 1858; NDB XIV, 1985, p. 65-66 ; DMRA, p. 258.

Robert Lutz (1994)