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HAAS Georges Ernest

Journaliste, adjoint au maire de Strasbourg, militant communiste et autonomiste (* Strasbourg28.8.1889 † Strasbourg 28.12.1930). Fils de Georges Haas, maître tailleur, et d’Adèle Behringer. ∞ 28.7.1923 à Strasbourg Mélanie Julie Schmalz (* Strasbourg 25.1.1897). Tailleur comme son père, il milita aux Jeunesses socialistes, puis au parti social-démocrate. Il ne fut pas mobilisé en 1914, mais, le 10 juillet 1916, le conseil de guerre de Strasbourg le condamna à trois mois de prison pour propagation d’écrits antimilitaristes. Il aurait été l’éditeur de la brochure Zwanzig Monate Weltkrieg und die elsass-lothringische Sozialdemokratie, Colmar, 1916, rédigée par Imbs©. Mis en résidence forcée à Thorn, Prusse orientale, il y aurait fait partie, en novembre 1918, d’un conseil d’ouvriers et de soldats. À son retour à Strasbourg, il adhéra au parti socialiste SFIO malgré l’opposition de Peirotes © et d’Imbs, qui l’auraient jugé «trop révolutionnaire». Il entra au Comité pour la troisième Internationale et fut, en décembre 1920, l’un des meneurs du ralliement de la majorité de la Fédération socialiste du Bas-Rhin au communisme. Dès janvier 1921, il fut secrétaire de la section communiste de Strasbourg. En octobre 1921, lors de la création de la Neue Welt (devenue le 1er mai 1923 L’Humanité de Strasbourg), il en devint rédacteur-gérant, ce qui lui valut en janvier 1924 une condamnation à 18 mois de prison pour «propagande anarchiste». Conseiller municipal de Strasbourg depuis novembre 1919, il était, depuis 1921, l’un des trois membres de la fraction communiste. Tête de liste du Bloc ouvrier et paysan aux législatives de 1924, il ne fut pas élu. Le lendemain des élections, il fut arrêté, mais bénéficia de l’amnistie après trois mois d’incarcération. Poursuivi pour avoir publié un appel contre la guerre du Rif, il fut condamné à six mois de prison le 3 novembre 1925, puis en appel, le 26 juin 1926, pour provocation de militaires à la désobéissance. En février-mars 1926, il fut délégué par la Fédération communiste du Bas-Rhin à Moscou au VIe plénum du Comité exécutif élargi du Komintern. De mai 1926 à mai 1929, il fut le correspondant strasbourgeois de L’Humanité, désormais publiée à Metz. En 1927, il était président du sous-rayon communiste de Strasbourg. En mai 1929, il revint au conseil municipal et, grâce à la majorité autonomiste, il fut élu adjoint au maire (chargé notamment de l’assistance sociale et de l’hôpital civil). Le maire Hueber © en fit son suppléant personnel. Il fut exclu du Parti communiste français en même temps que Hueber et fut, en octobre 1929, l’un des fondateurs du Parti communiste (opposition) d’Alsace-Lorraine. En juin 1930, lors du congrès des Caisses d’épargne, Roos © et Haas, refusèrent de se lever quand la Marseillaise fut jouée.

Nombreux articles de Haas dans: Freie Presse, 1919-1920; Republikaner, 1919; Neue Welt, 1921-1923; L’Humanité, 1923-1929; Neue Welt, 1929-1930.

Archives nationales, Paris, F7 13377, 13378, 13379, AJ 30, 229; Archives départementales du Bas-Rhin, AL 98(638) (639) (670); Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann (appel électoral de 1928); Journal d’Alsace-Lorraine du 30.11.1919; Démocrate du Haut-Rhin du 5.2.1923; Volkstribüne du 15.1.1924; Elsässer du 23.5.1929; Neue Welt du 29.12. et du 30.12.1930(photo); Dernières Nouvelles de Strasbourg, Elz, Elsässer Bote du 29.12.1930; Elsass-Lothringische Zeitung du 8.1.1931 et du 29.9.1931; Neue Welt des 19.9., 22.9., 29.9., 1.12., 3.12.1931; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, II, Colmar, Alsatia, p. 99, 115; Fr.-G. Dreyfus, La vie politique enAlsace 1918-1936, 1969, p. 75, 120; Y. Bastien, Die Neue Welt en 1929-1930, Maîtrise, Strasbourg II, 1973; B. Reimeringer, «Un communisme régionaliste? Le communisme alsacien», Régions et régionalisme en France du XVIIIesiècle à nos jours, 1977, p. 361-392; C.Frantz, «Parti communiste», Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 5859-5866; J.-CI. Richez, «Parti communiste-opposition», Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 5867-5868; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, XXXI, 1988, p. 188-189.

Léon Strauss (1989)