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LANDSBERG (LANDSPERG) von, puis de, famille noble éteinte.

I. Des origines au début du XVe siècle.

La tradition familiale des L. (AMS, I 21/8) les fait remonter, de façon plausible, aux frères Conrad et Egelolf (sans patronyme), à qui St-Thomas concède des vignes à Rosheim en 1144 par la main du duc Frédéric le Borgne (Urkb. Str. I, n° 96). A la génération suivante, Günther von Vi(g)enhege (= Finhey, village disparu près d’Obernai), ministériel de l’abbaye de Hohenbourg, participe en 1181 à la fondation de Truttenhausen par l’abbesse Herrade © (Alsatia diplomatica I, n° 328 ; Annales de l’Est 6, 1892, p. 104) ; il avait pour fils Conrad et Lentfried, qui, en 1206, se nomment de Landesberc (Urkb. Str. IV-1, n° 12). C’est qu’entre temps, Conrad avait bâti le château de L., sur les terres de Niedermunster et juste au-dessus de Truttenhausen, à l’instigation d’Otte de Bourgogne († 1200). Les L. se sont donc mis au service des Hohenstaufen, avoués de Hohenburg, ce qui leur a permis de se doter d’un château, et par ce biais d’acquérir une autonomie dont ils profitent pour passer, avant 1232, dans la ministérialité de l’évêque de Strasbourg, adversaire des Hohenstaufen (Reg. Bisch. Str. Il, n° 987, 993). A partir de la 2e moitié du XIIIe s., ils sont au tout premier rang de la petite noblesse alsacienne. C’est dans ce milieu qu’ils contractent la plupart de leurs alliances, mais certains épousent aussi des femmes issues de la haute noblesse. La généalogie des L., tentée par Kindler von Knobloch ©, est en fait impossible à établir, malgré une documentation abondante, à cause de la fréquence des homonymies : par ex., parmi les huit fils de Günther (1220-1258), il y a deux Günther ; Eberhard a pour frère Eberhard Frentsch (1294), etc.

Dès le XIIIe s., les L. ont diversifié leurs relations féodales : ils ont des fiefs des landgraves de Werd avant 1234 (Reg. Bisch. Str. Il, n° 1029), de l’évêque avant 1239 (terrains à Strasbourg : Reg. Bisch. Str. Il, n° 1074), un fief-gage des Habsbourg © depuis environ 1263 (Reg. Habsb. I, n° 367), un autre (Heiligenstein) de l’Empire depuis 1277 (Alsatia diplomatica II, n° 711), un fief-rente des Rappoltstein depuis 1290 (Rappoltsteinisches Urkundenbuch I, n° 179) ; ils entrent dans la vassalité du duc de Lorraine en 1277 (Reg. Bisch. Str. Il, n° 2010), dans celle des Lichtenberg © avant 1286 (pour la dîme de Batzendorf : ZGO 16, 1864, p. 410), dans celle de Murbach sans doute avant 1285, sans doute aussi dans celle des Horbourg © (pour Sundhouse). Au XIVe s., ils acquièrent de nouveaux fiefs (en particulier des gages et des rentes), mais il semble que le nombre de leurs seigneuries n’augmente plus ; au contraire, les liens féodaux avec les Lichtenberg ne sont plus attestés. Les L. eux-mêmes ont des vassaux dès le milieu du XIIIe s. (Urkb. Str. IV-1, n° 198) ; parmi ceux-ci, au XIVe s., les Sturm ©. Par ailleurs, certains sont bourgeois de Strasbourg, où Conrad von L. siège au Conseil en 1303 et 1308.

Les rapports des L. avec l’évêque ont été décisifs pour leur ascension. Ils leur ont ouvert les postes les plus élevés de l’administration épiscopale : Burkhard Rauser est bailli à Girbaden en 1365 (Urkb. Str. VII, n° 1175), avant de l’être à Riquewihr (1370-1379) ; Heinrich fut Hofmeister en 1356, Hans en 1469-1473 ; plusieurs L. sont Vitztum («premier ministre» de l’évêque) : Günther vers 1290-1300, Werlin vers 1370, Burkhard en 1398-1399, quatre autres entre 1450 et 1550. Mais les évêques facilitent aussi les carrières ecclésiastiques des cadets de la famille, la plus brillante étant celle d’Egenolf (1251-1291), curé de Feldkirch/Niedernai, de Gertwiller et de Mulhouse, prévôt de St-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, d’Allerheiligen et de la Trinité à Spire, chanoine cathédral de Spire. Günther (1299-1342) est curé de Zellwiller, chanoine de Spire, prévôt de Lautenbach, et en 1308 vicaire général de Constance ; Hartmann est doyen de Spire (1332-1340), Eberhard commandeur de St-Jean de Dorlisheim (1354-1357). A Strasbourg, Heilwig est abbesse de Ste-Claire en 1344 (Urkb. Str. VII, n° 430), Margrede (1329-1362) et Brigida (1363-1398) de St-Etienne, où plusieurs autres L. sont chanoinesses. Par ailleurs les L. ont l’avouerie de Truttenhausen, à la fondation de laquelle leur ancêtre a participé, et dont le prévôt, au XIIIe s., assiste à tous les actes importants de la famille. C’est au nom de cette avouerie que les L. se saisiront des biens et des archives du couvent lors de sa disparition, après 1525, et c’est sans doute pour légitimer cette mainmise qu’ils prétendront, sans l’ombre d’une raison, que l’abbesse Herrade ©, fondatrice de Truttenhausen, était la sœur de leur ancêtre. En réalité, Herrade était probablement bavaroise (G. Wagner). Les biens primitifs des L. se concentrent entre Barr et Molsheim. Le cœur de leur seigneurie, du XIIIe au XVIIIe s., ce sont les villages de Meistratzheim et de Niedernai ; de ce dernier, où ils ont un château qui remonte à l’époque romane (Revue d’Alsace 113, 1987, p. 69), ils font une ville avant 1284 (Reg. Bisch. Str. Il, n° 2160 ; porte et fossés attestés dès 1277 : AMS, AH 740). Ils possèdent aussi Finhey, Heiligenstein (depuis 1277), Zellwiller (fief lorrain, dès avant 1337), où ils ont un château d’avant 1331 jusqu’au XVIIe s., Flexbourg (1284 : Alsatia diplomatica II, n° 741 ; fief des Werd), Duttlenheim (fief épiscopal, avant 1328 ; depuis 1359 un tiers seulement), et l’avouerie des biens de Moyenmoutier en Basse Alsace (Feldkirch/Niedernai,Krautergersheim, Hindisheim et Ichtratzheim). A Lingolsheim, ils acquièrent le village (fief d’Empire) de Dietsch von Epfig en 1344, et le château peut-être à la même date ; il leur appartient en tout cas du XVe au XVIIIe s. Ils prennent aussi pied dans le Ried, notamment à Friesenheim (fief épiscopal, XIIIe s.), et à Sundhouse (avant 1313 ; fief wurtembergeois avant 1344), où ils bâtissent entre 1452 et 1473 (AHR, E 376) un château, qui leur est confisqué en 1601. Au total, on les trouve surtout là où l’Empire, l’évêque, les Werd, et les abbayes de Hohenburg, Niedermunster et Moyenmoutier ont des biens.

C’est au XIVe s. que la famille est le plus largement ramifiée – d’où la nécessité de surnoms, dont les plus anciens indiquent la résidence (Conrad der Barrer 1284) ou sont des matronymes (Walter von Horburg 1268, Lentfried von Greifenstein 1278 ; de même Heinrich Burggraf 1319, Johann et Eberhard von Beheimstein 1331, Johann von Dahn 1334, Heinz Spender 1360). La plupart des autres surnoms sont également personnels : Conrad Bischof 1319-1323, Egenolf Pharostelin 1322, Johann Kriesch 1342-1360, Johann Morel 1353 ; quelques-uns seulement ont été portés sur deux générations : peut-être Conrad/Cunzmann Witzigore 1332-1363, Eberhard Frentsch (sans doute père et fils) 1294-1360, Conrad Rauser 1326-1367 et (son fils ?) Burkhard Rauser 1358-1379, Bechtold Jöler 1328 et son fils Cunz(mann) Jöler 1328-1376. Heinrich Hacker (1322-1360) est le seul à transmettre son surnom à sa descendance sur plusieurs générations paradoxalement, car à partir du dernier quart du XIVe s., les Hacker sont la seule branche subsistante des L., divisée en deux rameaux, fondés par les deux fils de Heinrich, Claus et Ottmann (1360-1415).

En raison de la ramification des L., il est difficile d’apprécier leur résistance à la crise qui affecte une grande partie de la noblesse au XIVe s., la prospérité d’une branche pouvant faire illusion et masquer le déclin des autres, dont témoignent peut-être certains mariages moins brillants que les autres (Hauwart, Schott von Ernolsheim, Spender). En tout cas, au début du?XVe s., les affaires des Hacker vont mal : en 1412-1414, ils engagent à bas prix leur château éponyme à l’Electeur Palatin, qui le transforma radicalement, mais le rendra en fief au Vitztum Hans von L. avant 1480. A la même époque, une multitude d’arbitrages les montre se disputant pour des broutilles et pressurant leurs sujets.

H. Steinacker éd., Regesta Habsburgica, I, n° 367 ; J. D. Schoepflin, Alsatia illustrata. II, Colmar, 1761 (index) ; J. Gyss, Histoire de la ville d’Obernai, Strasbourg, 1866, 2 t., passim ; L. Spach, Le château et la famille de L., BMHA 6, 1869, p. 173-179 (ces trois ouvrages font trop confiance à la tradition familiale des L.) ; Kindler von Knobloch, p. 169-172 ; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch, II, Heidelberg, 1905, p. 450-456 (à utiliser avec prudence) ; G. Wagner, Untersuchungen über die Standesverhältnisse elsässischer Klöster, Strasbourg, 1911, p. 61-69 et 78-80 (origines des L.) ; G. Bronner, B. Schnitzler et B. Metz, Un château double au XIIIe s. : le L. à la lumière des travaux récents, CAAAH 24, 1981, p. 71-94 ; Cl. Haas, Inventaire des archives de la famille de L., en cours d’élaboration.

Bernhard Metz (1994)

II. Du XVe au XVIIIe s.

1. Johann von L., († 1496).
Fils de Heinrich von L., Vitztum, et d’Anna Kämmerer von Worms. Christina von Heringen. Il fut bailli de Kaysersberg en 1464-1465, Hofmeister de l’évêque de Strasbourg (1469-1473), Vitztum (1478, 1498), bailli d’Ortenberg (1489), conseiller épiscopal (1491).

2. Bastian von L., († 1567)
Fils d’Adam von L. et de Beatrix von Baerenfels. ∞ I Anna von Rathsamhausen zu Stein. ∞ II Veronica Bock († 1568); 6 enfants. Il fut chancelier épiscopal de Strasbourg en 1546, Vitztum en 1532, et à nouveau de 1549 à 1559 (de 1536 à 1549, Wolf von L. © 8 occupa la fonction).

3. Adam von L., († 14. 6. 1584)
Fils de Georg von L. et d’Anna Münch von Wilsperg, fille de Pankraz M. et de Caecilia von Schauenburg. ∞ Beatrix Schnewlin von Landeck, fille de Johann Heinrich S. et de Richardis von Landsberg. Il fut l’auteur de la branche de Mutzig.

4. Jacob von L.,
Fils de 3. ∞ I Ursula von Landsberg. ∞ II Amalia Zant von Merl, fille de Johann Z., fonctionnaire au service de l’Electeur de Trèves, et de Hildegard Bechel von Sürsberg. Installé à Mutzig, il fut bailli du Kochersberg et conseiller du chapitre cathédral de Strasbourg dès 1610. Coseigneur de Fénétrange en 1613, il devint conseiller des finances (Kammerrat) de l’évêque de Strasbourg en 1619, puis chambellan (Kammerer) de l’archiduc Léopold II Guillaume © en 1629.

5. Georges Louis de L.,
(PI) (★ 1648 t 17. 10. 1714). Fils de Johann Ludwig von L. et de Maria Suzanna Zuckmantel von Brumath (★ 1618), fille de Johann Philip Z. et de Felicitas von Seebach. Petit-fils de 4. ∞ Marie Françoise de Rathsamhausen Ehnwihr. Il fut le dernier de la branche de Mutzig. Lieutenant-colonel du régiment de Ferrette, il fut conseiller puis directeur de la Noblesse immédiate de Basse Alsace.

6. Jacob von L., († 1537).
Fils de Heinrich von L. Petit-fils de Heinrich von L., chevalier et Vitztum († 1471). ∞ N. von Sternenfels ; 2 fils et 1 fille. Immatriculé à l’Université de Heidelberg le 1. 7. 1488, docteur en droit, il fut nommé conseiller impérial en 1511. Il habita à Haguenau de 1529 à 1537.

7. Wolf(gang) von L., († 1546).
Fils de Jacob von L. l’aîné († 1498) et d’Anna von Rathsamhausen zum Stein († 1493). ∞ I Euphemia Voeltsch († 1511), fille de Peter V.; 1 enfant. ∞ II Anna von Uttenheim zu Ramstein; 4 filles et 3 fils. Il fut avoué de l’abbaye de Hohenbourg en 1527 et Vitztum de l’Evêché de Strasbourg en 1531 et 1535 et de 1536 à 1549.

8. Günther von L., (PI) († 6. 3. 1581).
Fils de 7 et de sa seconde épouse, ∞ Ursula Bock von Gerstheim († 28. 8. 1582), fille de Ludwig B. et d’Agnes Zorn von Plobsheim. Auteur de la branche aînée des L. et directeur de la Noblesse immédiate de Basse-Alsace.

Claire Haas (1994)

9. Samson von L.,
conseiller et membre du Directoire de la Noblesse immédiate d’Empire de la Basse Alsace, (PI) (†Strasbourg 16. 12. 1634).
Fils de 8. ∞ 1586 Martha von Doberschütz, fille de Sigismund von D. et de Dorothea von Kottwitz. Seigneur de Niedernai et autres lieux. En tant que décimateur de la paroisse Sts-Pierre-et-Paul de Rosheim (droits détenus, après la disparition du couvent de Truttenhausen, par les L. de 1555 à 1634), il entreprit, entre autres, la réparation du chœur de cette église en 1592, ainsi que la construction de la sacristie en 1617. En pleine Contre-Réforme, il tenta en vain de s’opposer au retour du village de Griesheim-près-Molsheim qui avait été concédé en fief épiscopal aux L., au culte catholique en 1624, suite aux initiatives de l’évêque Leopold © de Habsbourg. Il résidait, avec son frère © 10, au château de Niedernai. Auteur d’un second rameau de la branche aînée des L.

Chartrier de Niedernai, cotes provisoires L 21 (1592-1593), L 4358 (1617), L 4526 (1620); Kindler von Knobloch, p. 455; J. Adam, Evangelische Kirchengeschichte der elsässischen Territorien, II, Strasbourg, 1928, p. 519; J. Schmidlin, Die katholische Restauration im Elsass, Fribourg Br., 1934, p. 226; P. A. Sieffert, Altdorf, Strasbourg-Koenigshoffen, 1950, p. 191-192; Dom G. de Dartein, Documents sur Rosheim, ASHAM, 1978, p. 55.

Alphonse Troestler (1994)

10. Hugo Dietrich von L.,
(PI) († 1. 7. 1648). Frère de 9. ∞ 1605 Ursula Maria von Berstett († 1660), fille d’Ernst von B. et d’Esther von Westhausen. Immatriculé à l’Université de Padoue le 3. 8. 1590, il fut l’auteur d’un rameau de la branche aînée des L.

11. Wolf Sigismond von L.,
(PI) (★ 1658 † 24. 12. 1712). Fils de Jean Samuel von L. (★ 1625) et de Sophie Catherine von Helmstatt. Petit-fils de 10. ∞ I 1673 Jeanne Sophie Bock de Blaesheim (★ 24. 7. 1645 † 27. 11. 1691), fille de Claus Eberhard B. et d’Eva Wilhelmina von Elz von Wecklingen. ∞ II Catherine Marguerite Schenck de Schmidburg (★13.10.1675 t 19.2.1723), fille de Frédéric Louis S., grand veneur du comte de Hanau-Lichtenberg, et de Madeleine de Waldsmanshausen ; 11 enfants. Il fut grand veneur du comte palatin de Birckenfeld et capitaine.

12. Jean Sigismond de L.,
(★ 9.11.1676 † 5.10.1737). Fils de 11 et de sa première épouse. ∞ Eve Suzanne Boecklin de Boecklinsau (t 1738), fille de Philippe Frédéric B. et de Marie Françoise de Rathsamhausen-Ehenwihr ; 12 enfants.

13. Samson Ferdinand de L.,
(PI, puis C) (★ Meistratzheim 5.12.1699 † 7.2.1771). Fils de 12. ∞ Octavie Sabine de Bernhold, (PI) (★ Strasbourg 4.1.1705 † 16.12.1778), fille de Sigfried de B., maréchal de camp, et de Charlotte Madeleine Elisabeth de Rathsamhausen zum Stein. Ecuyer, converti au catholicisme en 1739. Capitaine au régiment d’Alsace en 1730, puis au régiment de Nassau (1758). Il a été enterré le 10.2.1771 dans le chœur de l’église paroissiale de Rechtenbach, diocèse de Spire.

14. François Louis de L.,
(★ 19.8.1705 † 2.8.1725). Frère de 13. Il fut capitaine au régiment Royal-Allemand.

15. Jean Regnard de L.,
(★ 8.10.1706 † 24.12.1734). Frère de 14. Il fut capitaine au régiment d’Alsace.

Claire Haas (1994)

16. Siegfried Jean Samson, baron de L.
inspecteur général des places militaires, grand dignitaire de la Franc-Maçonnerie templière, (PI puis C) (★ Strasbourg 20.8.1729 † Lingolsheim 1793). Fils de 13. Célibataire. Ayant abjuré le luthéranisme avec son père en 1739, il entra très jeune dans la carrière des armes. Enrôlé comme mousquetaire en 1743, il devint notamment capitaine au régiment de Nassau-infanterie (1747), capitaine au régiment de Wurmser (1762), colonel, inspecteur général des places, postes et redoutes du Rhin. Décoré de la croix de chevalier de St-Louis, il fut également assesseur au Directoire de la Noblesse immédiate de Basse Alsace. Sitzmann, qui fait de L. un député de la noblesse aux Etats généraux en 1789, l’a confondu avec un Landenberg, en fait François Marie Hermann Eusèbe de Breiten-Landenberg ©. Dans l’histoire des idées à la fin du XVIIIe siècle, le baron de L. est essentiellement connu pour sa carrière maçonnique de premier plan. Initié de bonne heure, il fréquenta les premières loges strasbourgeoises. Fondateur en 1763 et premier vénérable de la loge La Candeur, constituée sous les auspices de la Grande Loge de France, L. y forma un «conseil privé», l’un des premiers chapitres maçonniques de la métropole alsacienne. Il y conférait les hauts grades français, tout en admettant la filiation templière de la Franc-Maçonnerie. Ceci amena un rapprochement avec l’Ordre intérieur allemand, à l’époque de la mise en place du système de la stricte observance templière, propagé par le baron de Hund. Le baron de L. y adhéra en 1773 et prit part à l’organisation de la Ve province, dite de Bourgogne, du système maçonnique chrétien qui aboutit au rite écossais rectifié. Sous le nom de Samson Eques a Flamma, L. devint ainsi le chef du Directoire écossais provincial de Strasbourg, avec le titre de grand prieur et vicaire général du grand maître provincial. Lors du décès en 1776 de ce dernier, le baron de Hund, L. fut désigné à titre provisoire comme administrateur de la Ve province du rite, qui comprenait la Bourgogne, l’Alsace, la Lorraine, la Suisse, l’Artois, la Flandre, le Brabant et le Luxembourg. D’autres Strasbourgeois figuraient parmi ses assistants, ainsi le banquier Franck © (grand chancelier) et l’abbé de Klinglin ©, chanoine de Neuwiller (prieur des clercs). En 1776, L. scella également l’agrégation de son Directoire au Grand Orient de France. Après l’élection au siège de grand maître provincial, en 1778, du baron de Durckheim, L. retrouva ses fonctions de vicaire ou député-grand maître. Il n’adhéra pas au mouvement révolutionnaire.

AHR, 1B 961, p. 321, 962, 651 ; AMS, Fonds Gerschel, 13, n° 27 ; Allgemeines Handbuch der Freimaurerei II, Leipzig, 1865, p. 117 ; Lehr II, p. 299 (portrait) ; Sitzmann II, 102 ; F. Le Forestier, La Franc-Maçonnerie templière et occultiste aux XVIIIe et XIXe siècles, I, Paris, 1967, p. 335-346, 373, 382, 388, 397-399, 419.

Jean-Marie Schmitt (1994)

17. Charles Frédéric Henri de L.,
(PI, puis C) (★ 12.9.1732 † Strasbourg 3.11.1811). Frère de 16. Converti en 1739 avec son père. Célibataire. Il habita Lingolsheim. Il fut dans l’armée depuis 1749 : capitaine en second de la compagnie de Dalheim en 1751 dans le régiment d’infanterie allemande d’Alsace. En 1753, il entra au régiment Royal-Allemand qu’il quitta en 1759 avec le grade de capitaine. Il entra alors comme capitaine des grenadiers dans le nouveau régiment de Wurmser en 1762 et termina sa carrière militaire comme lieutenant-colonel. Il fut d’autre part chevalier de l’Ordre Teutonique.

18. François Marie de L.,
(C) (★ 29.9.1739 † Niedernai 15.6.1820). Frère de 17. ∞ 18.7.1774 Sophie Elisabeth Julienne Françoise Bock, (PI) (★ Strasbourg 29.9.1745 † 20.4.1823), fille de François Charles B., stettmeistre de Strasbourg, et de Françoise Wilhelmine Wurmser de Vendenheim ; 7 enfants. Il fut admis dans l’ordre de Malte en 1756 et en devint chevalier en 1759. Il séjourna dans l’île de Malte en 1756-1757. Lieutenant-colonel au régiment de Wurmser en 1778. Il fut détenu au Grand Séminaire de Strasbourg du 7.11.1793 à janvier 1794. Seigneur de Niedernai, il habitait à Blaesheim mais termina ses jours au château de Niedernai.

19. Charlotte Christine de L.,
(C) (★ 12.4.1776 t Niedernai 16.8.1835). Fille de 18. ∞ 11.9.1806 à Niedernai Guillaume Jacques Maximilien Frédéric de Reinach-Werth (★ Uttenheim 17.10.1768 † Niedernai 27.4.1823), lieutenant-colonel et sous-préfet de l’arrondissement de Strasbourg ; 5 enfants. Transmit le domaine de Niedernai à sa descendance.

20. Frédéric Samuel de L., dit Fritz,?
lieutenant des dragons, (C) (★ 12.7.1779 † Schweidnitz, aujourd’hui Swidnica, Pologne, 1807, en campagne). Frère de 19. Il était fiancé avec Fanny de Berckheim © 5.

21. Alexandre Louis de L.,
(C) (★ 24.11.1780 † 28.3.1837). Frère de 20. Il fut à Mayence en 1806, entra dans le corps des gens d’armes d’ordonnance de l’empereur, puis fut officier du 14e bataillon des grenadiers de la Garde nationale. C’est avec lui que la lignée et le nom des Landsberg se sont éteints.

22. Barbe Constantine de L.,
(C) (★ 29.1.1785 † Niedernai 18.6.1842). Sœur de 21. ∞ 26.2.1816 à Niedernai Charles François Guillaume Népomucène Adam Speth Zwiefalten d’Untermarcktal, chambellan du roi de Bavière. Elle fut la dernière des Landsberg.

Archives des Landsberg, en dépôt aux ABR ; Lehr II, p. 294-301 ; J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschtechterbuch, II, Heidelberg, 1905, p. 450-456 (avec tableaux généalogiques) ; Sitzmann II, 102.

Claire Haas (1994)