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GREINER Annie

Artiste peintre, sculpteur, (Pl) (* Strasbourg 2.2.1953). Fille de René Greiner, professeur de physique-chimie à Colmar, et d’Yvonne Schittenhelm. Enfance et scolarité à Colmar. Célibataire. Études supérieures à Strasbourg. Licenciée ès-lettres, diplôme des Beaux-Arts (gravure, peinture), diplôme national supérieur d’expression plastique. Elle réside et travaille à Strasbourg. 1983: prix de la Fördergemeinschaft der Wirtschaft (Groupement de l’Économique pour la promotion des Arts du Rhin Supérieur; 1988: prix du Conseil général du Bas-Rhin; 1992: Adolf Unmüssig Regio Preis; 1997: prix de la Société Française d’innovation industrielle et de la Société des Grandes Sources de Wattwiller; 2001: symposium de sculpture (béton); lauréate représentant la France; 2003: prix Arts de l’Académie des Marches de l’Est. Les créations d’Annie Greiner, de style abstrait, se réfèrent toujours à des textes; pour l’aspect formel, sa constante principale est la lumière, laquelle constitue un double symbole: elle aide l’homme à se remettre debout; elle suscite le grand questionnement: d’où est-ce que je viens? où vais-je? Elle s’est attribué ce mot de Martin Heidegger: Wege, nichtWerke! (des chemins et non des œuvres). Pour elle, l’abstrait n’est pas incompréhensible, mais une manière de faire voir les formes essentielles, ce qui saute aux yeux et renvoie à autre chose. Cela se ressent dans ses sculptures en granit bien connues: au Mont Sainte-Odile, Les trois Veilleurs (1994), dans le jardin du Palais du Rhin à Strasbourg, L’échelle céleste (hommage à Yann Patocka, 1997) et en outre, à Saint-Pierre-le-Jeune protestant, en béton, la Croix Levier (1994). Tomi Ungerer © résume ainsi son œuvre: «dans inspiration, aspire l’infini qu’elle met à portée de mains. Semns personnelles, l’une à Kaysersberg, alors que l’autre est itinérante. L’exposition qui l’a révélée véritablement est celle, organisée en 1983, dans l’abbaye de Pont-à-Mousson, intitulée Lettre rouge à Vincent. Elle y montre une peinture expressive, fortement colorée. En 1987, elle a réalisé une série de cinq toiles inspirées par Les trois croix de Rembrandt, elles annoncent une évolution d’Alice Greiner vers un art plus austère, mais dont le rayonnement évoque l’idée du sacré. Elle a continué d’exposer, principalement dans l’Est, Paris et en Allemagne. En 1986, le Musée d’art moderne de Strasbourg a proposé une rétrospective à travers 33 œuvres. L’ancienne abbatiale de Saint-Riquier accueille en 1991 une série de toiles. En 1993, Annie Greiner a mis en place une exposition qu’elle a conçue pour l’église Saint-Thomas de Strasbourg, intitulée Lorsque le désert croît et qui comprend trois séries d’œuvres. L’année suivante, on a pu voir à la Chambre de commerce de Strasbourg les Lettres aux sept Églises qui, en 1995, sont montrées à l’abbaye de Vaucelles. En 1996, des peintures sous le titre Fragment d’Héraclite, ont été présentées à Saint-Pierre-le-Jeune. D’autres expositions ont suivi, notamment à Colmar ou à Bischheim. Annie Greiner a bénéficié d’une importante commande, alors qu’elle a été privée d’une autre. En 1993, elle a gagné le concours pour un monument commémoratif de l’accident d’avion du Mont Sainte-Odile. Sur les lieux de la catastrophe elle a fait dresser trois Veilleurs de 3,50 m de haut. Ils ont été inaugurés en 1994, l’année où l’artiste a participé à un concours, organisé par les «Amis de Murbach», pour doter de vitraux les onze fenêtres de l’église. Parmi les trois artistes retenus pour finaliser leur projet, figure Annie Greiner. C’est alors que l’architecte en chef des monuments historiques a déclaré le concours infructueux et a désigné son propre candidat. Dommage pour le projet fort original et adapté au lieu qu’Annie Greiner avait principalement consacré au thème des Lettres aux sept Églises».

Bauer-Carpentier, p. 119; Annie Greiner (1980-1986), catalogue du Musée d’art moderne, Strasbourg, 1986; François Lotz, Artistes peintres alsaciens décédés avant 1800, Kaysersberg, 1994, p. 125; BirkenmeierSteinguss Symposium, Breisach, 2001, p. 22-25.

Charles Léon Koelhoeffer (2007)