Sculpteur sur bois et sur pierre. Peut-être fils de Hans Kotter, de Haguenau (H. Rott, Oberrheirtische Kunst 3, 1928, p. 61 et ss.), mais aussi nommé en 1493 Lux Kotter von Molsheim. Un acte de paiement de 120 florins, relatif à la sculpture d’un crucifix de pierre pour le cimetière de Saint-Georges de Haguenau, en 1477, et qui fut érigé le 13 octobre 1478, fait mention de cet artiste pour la première fois. La tête de Christ en croix du Musée de Haguenau en serait-elle le vestige ? Cependant Ch. Gérard le signale à Strasbourg dès 1477, où il habitait dans la Fladergasse. Le 24 septembre 1493, il acquit la bourgeoisie de plein droit de Strasbourg (Échasse). À cette date, il fut payé pour la livraison d’un Saint-Sépulcre. En 1498-1500, les Johannites de Sélestat passèrent commande ; on en ignore l’objet. En 1500-1501, selon les archives de l’Œuvre Notre-Dame, meister Lux fournit à la cathédrale une statue de sainte Anne, ainsi que des cadres pour tableaux (d’autel vraisemblablement). Son œuvre, influencée par Nicolas Gerhaert de Leyde, mais de moindre qualité artistique, est donc mal connue. Certains spécialistes ont voulu voir dans le groupe de sainte Anne, la Vierge et l’Enfant du Bode-Museum de Berlin une œuvre de sa main ; quelques autres attributions, mais hasardeuses, lui ont été faites. Cependant, le document d’archives relevé par H. Rott pour la date de 1550 livre son nom sur la liste des principaux artistes qui ont assuré la gloire de la sculpture strasbourgeoise au XVe siècle.
Ch. Gérard, Les artistes de L’AIsace pendant le Moyen Age, II, Colmar, 1873, p. 261 ; H. Rott, « Oberrheinische Meister des 15. und 16. Jahrhunderts, Namen und Werke », Oberrheinische Kunst 3, 1928, p. 61 et s. ; Hans Rott, Quellen und Forschungen zur südwestdeutschen und schweizerischen Kunstgeschichte im 15. und 16. Jahrhundert, Stuttgart, III-1, 1936, p. 171, 264-267 ; Charles Wittmer et J. Charles Meyer, Le Livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg 1440-1530, Strasbourg, n° 4358 ; R. Will, « La croix monumentale de l’âtre Saint-Georges de Haguenau, une œuvre perdue de Luc Kotter », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 1960, p. 68-70 ; H. Haug, L’art en Alsace, Paris, 1962, p. 82 ; M. Ohnmacht, Das Kruzifix des Niclaus Gerhaert von Leyden in Baden-Baden von 1467. Typus, Stil, Herkunft, Nachfolge, Berne-Francfort, 1973 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 4565 ; R. Recht, Nicolas de Leyde et la sculpture à Strasbourg de 1460 à 1525, Strasbourg, 1987, p. 246-248, 373 (n° IX. 01-02).
Victor Beyer (1994)