Négociant, jacobin, (Pl) (★ Landau 20.1.1747 † Vilna, Lituanie, novembre 1812 ?).
Fils de Jacques Melchior Kienlin († Strasbourg 6.11.1789), bourgeois et négociant de Landau, et de Catherine Geng. ∞ 26.9.1780 à Strasbourg Barbe Froehlich (★ Strasbourg 9.6.1746), veuve de Georges Geoffroy Gambs, receveur de Saint-Marc. On ne sait rien de lui jusqu’à ce qu’il fût admis bourgeois de Strasbourg en 1772 et où il s’inscrivit à la tribu du Miroir comme l’exigeait son état de négociant. Il voyagea beaucoup, fit la connaissance de Lavater © en Suisse et semble avoir été reçu maçon dans la Grande Loge de Genève en 1782. Admis membre de la Société des amis de la Constitution de Strasbourg le 21 octobre 1790, il se rangea aux côtés de Jean Charles Laveaux © et d’Euloge Schneider © lors de la scission intervenue le 5 février 1792. Délégué avec Jean Frédéric Simon © par les Jacobins de Strasbourg à la Fête de la Fédération de Paris du 17 juillet 1792, il fit partie du comité insurrectionnel secret qui prépara et réalisa la journée du 10 Août et le renversement de la Monarchie. Les Jacobins de Strasbourg lui adressèrent leurs félicitations pour les nombreuses preuves de patriotisme qu’il avait données à cette occasion. Devenu membre des Jacobins de Paris, il resta dans la capitale et fut dès lors le porte-parole à Paris des Jacobins de Strasbourg. Le 25 septembre 1792, il fut élu juré du département du Bas-Rhin à la Haute Cour nationale d’Orléans. Il fut porté sur la liste des candidats jacobins à la municipalité de Strasbourg (30 septembre 1792). Un commentateur adverse précise « qu’en stupidité il surpasse tous les Strasbourgeois ». Malgré son absence de Strasbourg, les représentants Couturier et Georges Frédéric Dentzel © le nommèrent officier municipal, et bien qu’ayant annoncé de ne pouvoir accepter sa nomination, il ne fut remplacé que le 6 octobre 1793. Assigné comme témoin à charge au procès du maire Philippe Frédéric de Dietrich © 7 à Besançon, il s’excusa le 23 février 1793 de ne pouvoir s’y rendre. À Paris, sa femme et lui s’occupèrent de leurs amis strasbourgeois (Euloge Schneider, Christophe Frédéric Cotta ©, etc.) qui y étaient détenus depuis les vagues d’arrestations opérées à Strasbourg par Saint-Just et Lebas pendant l’hiver 1793-1794. En 1794, Kienlin fut membre du comité de correspondance des Jacobins de Paris, et après les journées de Thermidor, il fut arrêté et incarcéré d’abord à la Conciergerie, puis au Luxembourg. Libéré peu de temps après, il se fixa définitivement à Paris, abandonna toute activité politique, ne se consacrant plus qu’à son négoce. Il fut entrepreneur des hôpitaux militaires du 15 ventôse an V (23 février 1797) au 1er prairial de la même année (20 mai 1797). Nommé directeur des hôpitaux militaires d’Autriche le 6 avril 1809, il fut licencié de ce poste le 1er mars 1810 (motifs : ne connaît rien au service des hôpitaux, incapable d’être directeur). Il est mentionné au calendrier maçonnique de l’année 1810 comme officier d’administration et maître de cérémonies. Grâce à la protection de hauts personnages de l’Empire, tels le ministre d’État comte Regnaud de Saint-Jean d’Angély, les maréchaux Kellermann © et Lefebvre ©, il retrouva le 11 février 1812 un emploi d’économe des hôpitaux au quartier général de Mayence. Il serait décédé à Vilna (Lituanie) en novembre 1812, où il se serait trouvé à la suite du maréchal Oudinot.
On a de lui : Rede des Johann Christoph Kienlin, Unter-Präsident der Gesellschaft der Konstitution in Strasburg [1791], s.l.n.d. (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 5941, 38).
Claude Betzinger (1993)