Homme de sciences, (C) (★ Colmar 17.4.1810 † Clamart, Hauts-de-Seine, 9.6.1891).
Fils de Jean-Baptiste Charles Kaeppelin, employé dans l’administration des vivres de l’Armée impériale puis avoué à la Cour royale de Colmar, et de Marie Madeleine Conrad. ∞ 29.9.1832 à Colmar Adélaïde Élisabeth Petit, fille de Pierre Petit, libraire à Colmar, et d’Élisabeth Schmitt. Après avoir étudié pendant trois ans la physique et les sciences naturelles à Paris, Kaeppelin devint aide-préparateur des cours professés au Jardin des Plantes par les savants Vauquelin et Laugier. En 1828, lors de la création d’une chaire de physique, chimie et sciences naturelles au collège de Colmar, Kaeppelin en devint, à 18 ans, le premier titulaire. Auteur de traités élémentaires de physique et de chimie longtemps utilisés dans les établissements secondaires, Kaeppelin fut aussi un inventeur. Il appliqua ainsi la presse hydraulique aux pressoirs à fruits et, surtout, mit au point une balance hydrostatique, l’hydrostat de Kaeppelin. Au service de sa ville, Kaeppelin fut capitaine de la Garde nationale en 1848, puis commandant du corps des sapeurs-pompiers de 1858 jusqu’à la guerre de 1870. Auparavant, le 23 juin 1855, le maire le nomma directeur de l’usine à gaz municipale, et en 1859, Kaeppelin abandonna sa chaire au collège pour se consacrer entièrement à cette tâche. Il put ainsi apporter d’importantes améliorations à la distribution de gaz, développer considérablement l’éclairage urbain, diriger la construction de la nouvelle usine achevée en 1867. Dans un autre domaine, Kaeppelin se signala à Colmar comme un pédagogue rationaliste. Franc-maçon, il fut le vénérable de la loge La Fidélité ainsi que co-fondateur et vice-président du groupe colmarien de la Ligue de l’enseignement ; enfin il publia diverses études sur la place de l’homme dans la création. Après la défaite de 1871, Kaeppelin démissionna de son poste à l’usine à gaz et se retira à Caen avec sa famille. Conseiller municipal de cette ville, il le fut également, quelques années plus tard, à Honfleur où s’était établi son fils. Il transféra enfin sa résidence à Clamart, où il rédigea ses souvenirs sur Colmar, et où il décéda. Membre correspondant de la Société des sciences physiques et chimiques de Paris (1834), membre honoraire de la Société industrielle de Mulhouse (1846), secrétaire perpétuel et vice-président de la Société départementale d’agriculture du Haut-Rhin (1847), membre honoraire de la Société industrielle d’Angers (1848), membre de l’Académie d’enseignement de Paris (1850), fondateur en 1859 et membre du comité de la Société d’histoire naturelle de Colmar, enfin membre de la Société d’acclimatation de Paris (1862). Titulaire de différentes médailles obtenues lors d’expositions, Kaeppelin avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1880.
Traité sur la végétation, les terrains et leurs amendements, Colmar, 1833 ; Cours élémentaire de sciences physiques, Colmar, 1837 ; Cours de chimie théorique et pratique, Colmar, 1837 ; Tableaux synoptiques de chimie, Colmar, 1842 ; Cours de physique, Colmar, 1844 et Paris, 1846 ; Mouvement et Travail, Colmar, 1848 (extrait de la Revue d’Alsace) ; Des différents modes de reproduction des êtres vivants, Colmar, 1860 ; Création et Créateur, Colmar, 1863 ; L’Univers, Dieu et l’homme, Paris, 1864 ; Pays et Patrie, Colmar, 1865 ; Homme et Nature, Colmar, 1867 ; Du défrichement des forêts de la Harth et du Kastenwald, Colmar, 1868 ; « Les Progrès du feu », Revue générale des procédés d’allumage, de chauffage et d’éclairage, Honfleur, 1879 ; Colmar de 1814 à 1871. Récits d’un vieux Colmarien, Paris, 1889 ; L’Alsace à travers les âges, Lagny, 1890.
Ch. Umber, Robert Kaeppelin (1810-1891), notice biographique, Colmar, 1892 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910II, p. 2-3.
Jean-Marie Schmitt (1992)