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KAEMMERER Jean Jacques

Prêtre, vicaire épiscopal constitutionnel, journaliste, (C) (★ Wollmesheim, au sud de Landau † Strasbourg 24.9.1798).

Fils de Bernard Kaemmerer, maître d’école, et de Catherine Deibler. Docteur en philosophie et licencié en théologie, après des études à Heidelberg, il fut ordonné à Spire le 21 janvier 1782. Précepteur dans la famille Ekhardt à Ladenburg, il collaborait aussi à la Mannheimer Spezialzeitung, mais ses idées favorables à l’Aufklärung le firent écarter et même suspendre pendant un temps à cause d’un sermon. Un des tout premiers prêtres allemands arrivés à Strasbourg, il prêta le serment à la Constitution civile du clergé le 22 mai 1791 et s’inscrivit le 6 juin à la Société des Amis de la Constitution. Il fut d’abord administrateur provisoire de la paroisse de Bouxwiller en août et septembre 1791, puis l’évêque constitutionnel Brendel © le nomma vicaire épiscopal et supérieur du séminaire, où il enseigna l’histoire ecclésiastique. Il s’est surtout fait connaître par la publication de l’hebdomadaire de l’Église constitutionnelle Die neuesten Religionsbegebenheiten in Frankreich qu’il dirigea de juillet 1791 à décembre 1792. Administrateur de la paroisse d’Andlau depuis le 18 septembre 1792, il abdiqua ses fonctions en novembre 1793 et se prononça pour le culte de la Raison. Malgré cela, il fut interné avec tous les prêtres à Belfort, Besançon et Ribeauvillé en 1794. Élargi après la chute de Robespierre, il revint à Strasbourg et publia sous le titre Die Religion der Natur und Vernunft, de novembre 1794 à février 1795, quatre cahiers où il prenait position pour la célébration du Decadi, la religion de la Raison, contre toutes les religions positives. Puis il reprit son activité de journaliste politique en publiant successivement la Republikanische Kronik (janvier-mars 1796), le nouvel Argos (avril-juin 1796) introduit par un libelle Unsere Aussichten, transformé en Rheinische Fama (juillet-septembre 1796), puis Rheinische Kronik (septembre 1796-septembre 1798). Bottin, dans la notice nécrologique qu’il lui a consacrée (Annuaire du Bas-Rhin, an VIII, p. 367), indique qu’il aurait été marié depuis l’an II, mais c’est sans doute une erreur due à une confusion avec le mariage de son frère Jean Kaemmerer, instituteur à Andlau, le 14 avril 1793, où il fut témoin et signa Bischofsvikar des Niederrheins und Pfarrverwalter zu Andlau. Cette erreur est reprise par Sitzmann, Barth, Reuss et d’autres.

Rede über die Vorsehung Gottes und ihre gütige Wege besonders bey der glücklichen Revolution Frankreichs, gehalten in der Pfarrkirche zu Buchsweiler, Strasbourg, 1791 ; Rede über den falschen Religionseifer gehalten im Münster zu Strassburg am ersten Tage des Jänners 1792, Strasbourg, 14 p. ; Rede über die Unsterblichkeit der Seele, gehalten in der Kirche zum alten St. Peter, Strasbourg, 1792 ; Beruhigungsgründe für die Kathotiken in Frankreich. Eine Widerlegung der Schrift Katholischer Unterricht über die Religionsspaltung, Strasbourg, 1792, 46 p. ; Abhandlung über Exkommunikation oder den Kirchenbann. Bey Gelegenheit der päpstlichen Bann-Drohung gegen Frankreich, Strasbourg, 1792, 36 p. ; Der Priester auf der Wache. Etwas für das Publikum, seinen Waffenbrüdern des dritten Bataillon der Nationalgarde von Strassburg, Strasbourg, 1792, 8 p. ; Das gerettete Vaterland, oder die Nationalversammlung in ihrer Grösse, Strasbourg, 1792 ; Frage : darf sich der Katholik in Frankreich gegen die Gesetze seines Vaterlandes auflehnen ? Beantwortet in einer Rede, da man das Dankfest wegen der glücklich vollbrachten Wahlen der Vorsteher der Gemeinde Andlau in der dasigen Pfarrkirche feierte, Strasbourg, 1793, 16 p.

Archives départementales du Bas-Rhin, 133 L 140 (dossier de pension) ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Strasbourg, 1885, p. 332 (Barth et Sitzmann intervertissent ses séjours à Bouxwiller et Andlau) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 2 (erreur « né à Wolwisheim» , indication qui figure dans l’acte de décès de Kaemmerer ; J. Gass, Konstitutionnelle Professoren am Strassburger Priesterseminar, Strasbourg, 1916 ; L. Kammerer, Le clergé constitutionnel 1792-1802, 1987, multigr., n° 229 ; La presse départementale en Révolution (1789-1799). Bibliographie historique et critique, présentée par P. Albert et G. Feyel, Paris, 1992, p. 397 (index).

† Louis Kammerer (1992)