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JUNG Étienne

Président d’Église, (Pl) (★ Petite-Rosselle, Moselle, 14.2.1908).

Fils de Louis Jung, ingénieur aux établissements de Wendel, et d’Hélène Piepenbring, fille du pasteur Charles Piepenbring ©, docteur en théologie et président de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine. ∞ 13.10.1934 à Strasbourg Anne-Marie Salomon, fille d’Henri Alfred Salomon, architecte, et de Marie-Marthe Goehrs. Études secondaires au lycée de Haguenau, puis supérieures de sciences et de droit à l’Université de Strasbourg. Jung est entré dans l’administration départementale et est devenu le 1er octobre 1931 chef adjoint du cabinet de Roland Marcel ©, alors préfet du Bas-Rhin. Jung a été nommé le 11 novembre 1935 sous-préfet de Boulay, Moselle, puis, le 25 juin 1940, chargé des fonctions de secrétaire général de la préfecture du Gers. Le 1er février 1941, il a été chargé du secrétariat général de la Moselle, dont la préfecture était repliée à Montauban. En octobre 1941, il a été nommé à Vichy à la Direction des services d’Alsace et de Lorraine, puis en octobre 1942, chef-adjoint du cabinet du garde des sceaux J. Barthélémy, tout en étant confirmé dans les fonctions de secrétaire général de la Moselle. Aux côtés du chef de cabinet Jacques Benoist ©, il s’est employé avec beaucoup de dévouement à faciliter, matériellement et moralement, la vie des réfugiés alsaciens demeurés en zone libre. à la Libération de la Moselle, il a occupé effectivement le poste de secrétaire général de la préfecture, dont il était titulaire depuis 1941 et qu’il a conservé jusqu’au 1er juin 1954, date à laquelle il a quitté l’administration préfectorale. Le souvenir de son action durant la guerre, sa formation juridique et ses relations de famille privilégiées avec l’Eglise réformée, ont amené, à cette même date, le Directoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine à l’élire à sa présidence. Il a conservé ce poste durant 20 ans, période au cours de laquelle il s’est révélé non seulement un administrateur de talent, mais encore un animateur qui a été à la fois « d’une très grande efficacité doublée d’une remarquable humanité » et dont « la plus haute réussite a peut-être été de donner une conscience d’Église à la Confession » (Pasteur Heintz). Ainsi a-t-il su renforcer de façon notable les structures unitaires de la Confession d’Augsbourg et améliorer grandement les relations de son Église avec l’État. Dans une vision ecclésiale élargie, il a fait entrer l’Église de la Confession d’Augsbourg dans les instances mondiales des Églises luthériennes et a su rapprocher étroitement le protestantisme français du protestantisme mondial. Son action l’a amené à entreprendre de très nombreux voyages à travers le monde, particulièrement aux États-Unis, au Brésil et aux Indes, ainsi que dans les missions de son Église. Il a été élu, puis réélu vice-président de la Fédération protestante de France et membre de la commission exécutive de la Fédération luthérienne mondiale. Il a toujours eu les meilleurs rapports avec les autorités des autres confessions et a encouragé vivement toutes les actions œcuméniques successivement entreprises. Il a également participé activement à la création du Centre du Liebfrauenberg ainsi qu’à la fondation de la Conférence annuelle des Églises riveraines du Rhin. Retraité le 1er octobre 1974. Officier de la Légion d’honneur et des Palmes académiques.

Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 275, n° 2589 ; Who’s who in France, Paris, 1973- 1974 ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, p. 225-226.

† Georges Foessel, Maurice A. Oster et † Bernard Vogler (1992)

† 14.9.1996 à Strasbourg.

Dictionnaire biographique des français disparus ayant marqué le XXe siècleWho’s who in France, Paris 2001, p. 1129.

Philippe Legin (mars 2020)